Physique

Un mètre soixante-quinze de haine pour soixante-cinq kilos de rébellion, Ezio est à l'image de son père. Ses cheveux bruns, rasés sur les côtés, sont souvent décoiffés et ses yeux, d'un bleu particulièrement clair, viennent éclairer la rudesse de son visage trop souvent marqué. Son corps est sculpté et porte les stigmates des nombreuses bagarres auxquelles il a participé.

Ezio est tatoué et c'est à sa mère qu'il doit encore l'argent de ses idées. Sur son épaule droite, une couronne et sur son annulaire gauche, une croix renversée.

Il porte toujours le même long manteau amarante qu'il traine depuis un pari gagné contre un type très bien habillé et salement alcoolisé dont, pour des raisons inconnues, il tait le nom depuis longtemps. Malgré les avertissements de Maiwenn et ses tentatives de le faire arrêter, Ezio fume depuis ses quinze ans.

Psychée

S'il est des enfants ingrats, Ezio est sans doute le premier d'entre eux. Pourtant choyé, adoré, vénéré, il a vite décidé de faire vivre un enfer à mère, première victime des humeurs élastiques de son protégé. Arrogant et mal habitué, malpoli et gâté, Ezio a le don de savoir énerver. Premier à frapper, dernier à courir, il passe le plus clair de son temps à provoquer quiconque s'adresse à lui. Rien ne lui sert de leçon, ni la défaite, moins encore la réprimande.

Bien qu'il ne soit pas stupide, il a une tendance aigüe à se reposer sur ses acquis et compte en grande partie sur Maiwenn pour subvenir à ses besoins. Sans elle, sans doute serait-il à la rue.

Pouvoir

Aucun.

Histoire

Petit con. Les mots résonnèrent un instant dans la tête du brun. Sa mère, lassée, blasée, fatiguée, venait de craquer. Rares étaient les fois où Maiwenn se laissait aller à de telles frivolités mais ce soir-là, c'était trop. Trop de bagarres, trop de bandages, trop d'inepties infondées, trop de tout. Ezio resta un instant immobile, ses yeux rivés sur celle qui venait d'enfin oser s'imposer. La réponse fut rapide, vive, irréfléchie ; la gifle était partie, le fils aussi.

Ezio avait marché loin, longtemps et sans intention de revenir. Mais sans le sous en poche, sans une solution toute trouvée par maman, il ne savait pas où aller. Il s'arrêta donc ainsi au milieu d'une ruelle, guettant le silence d'un air absent. Qu'était-il sans sa mère ? La question, souvent, lui revenait en tête. Il aurait pu voler, chercher à se bagarrer mais l'idée de se faire encore attraper vint le percuter. Pour ce soir, peut-être, il était temps de stopper les frais.

On entendit la porte bondir, les murs trembler et le petit con bégayer.

Pour une fois, il se fit engueuler. Pour de vrai. L'engueulade qui fait peur et qui fait douter. Son repas vite engloutit, on ne le vit plus de la soirée. Sur son lit, ses yeux azurés parcourant le plafonnier, il laissa échapper un long soupir. Il se rappelait que chaque année, c'était la même rengaine. Chaque année, en cette sainte journée, Maiwenn était passablement énervée. Le fantôme de son père ne les avait jamais quitté, moins encore quand il s'agissait de célébrer sa mort dont il ignorait le secret. Aujourd'hui, c'était sa mère qui avait fait les frais de sa frustration, de son incompréhension. Demain, sans doute, un autre subirait les affres du fils vénéré.

Au petit matin, sur la table, Maiwenn trouverait un bouquet de fleurs fraîches - probablement arrachées dans le jardin du voisin - et un mot.

J'suis désolé. À c'soir. Ezio.

Le petit con s'en était aller pour la journée, au crépuscule il reviendrait.