Physique

Créature perdue, Katell est une sculpture d’innocence.
Dissimulés derrière une cascade de cheveux clairs, se cachent deux grandes prunelles olive, captivées par quelque chose qui vous échappe. Son regard ne vous touche même pas, il est absent, ailleurs, rêveur. Une sensualité timide embrasse sa peau et se révèle dans les contours de sa bouche purpurine, dans les frémissements de ses lèvres charnues. Mais il y a plus que ce charme doux, quelque chose se terre sous le trait de son menton, au creux de la courbure de ses cils. Vous la sentez bien. Cette tension. Elle se dévoile au détour d’un regard volé, dans le dessin de sa mâchoire, cloîtré quelque part dans le mouvement de sa langue sur ses dents trop blanches pour être pures. Une sorte de secret inavoué, inavouable, trop emprunt de luxure pour oser se mouvoir sur son visage virginal, signe de démons scellés, loin.
La curiosité de son minois est soutenue par une petite taille, arrangée en formes voluptueuses et lascives. Katell ne porte presque que des pantalons, bien loin de se douter des effets provoqués par sa moulure, ni de ceux de ses chemisiers trop échancrés pour une fille sage.

Psychée

Katell est une jeune femme innocente, vraiment. Pas un mot de travers, pas une pensée mal placée. Elle découvre le monde avec une candeur intense, réelle, allant même à s’émerveiller du moindre papillon. Elle sert ses maîtres gracieusement, avec la meilleure volonté du monde, se plaisant à rendre service. A-t-on besoin d’eau ? Katell se dévoue pour aller au puits. A-t-on envie d’écouter un conte ? Katell s’empresse d’en faire la lecture. Elle trouve sa joie dans les choses bien faites, dans le sentiment d’être utile. Peu lui importe qu’il y ait des méchants dans le monde, ils ne sont pas ici. Katell passe des heures à lire, à se promener dans les parcs, à collectionner fleurs et plantes. On lui apprend à les reconnaître, à en extraire les propriétés. Katell aime les plaisirs simples, les discussions polies et les jeux prudes.
Toujours ? Tout le temps ? Un archétype de gentillesse ? Non. Chacun a son minuit. Parfois, dans l’obscurité de sa chambre, Katell se prête aux jeux interdits. Ses doigts se baladent, instrument de la découverte de son corps. Au détour d’un couloir, elle aperçoit un servant, et des idées impures lui envahissent la tête, jusqu’au soir, où elle se libère. Katell est une tension, entre ses aspirations à la bienséance et les démons qui la dévorent, entre le plaisir du bout de ses doigts et la honte qui les souligne. Plus le temps passe, et plus cette tension enfle, menaçant d’exploser…

Pouvoir

Aucun

L’histoire de Katell est simple et sans ambage.
Comme tout un chacun, elle est née de parents esclaves. Ces derniers appartenaient à un seigneur vampire du clan Clirwelle, qui avait établi une grande propriété, perdue dans les plaines de Vertgrison. C’était un grand endroit, à mi-chemin entre la ferme fortifiée et le manoir en bois. La petite Katell avait grandi entre les arbres fruitiers et les jardins élégamment décorés, jouant à courir après les papillons et à cueillir les fleurs.
Elle ne se rappelle pas bien du jour où ses parents sont morts. Elle était trop jeune pour ça. Le vieux vampire chez qui elle habitait, lui avait expliqué toutes ces choses-là, et lui avait affirmé que ce n’était pas bien grave. Katell l’avait crû, et avait vécu une existence heureuse auprès de lui. Son maître étant extrêmement âgé, il s’était depuis bien longtemps désintéressé des plaisirs simples, pour se concentrer sur ses recherches. Katell ne le voyait guère, enfermé dans une des tours du manoir, à étudier sans cesse des sujets auxquels la jeune femme ne comprenait rien. Quoi qu’il en soit, il ne lui fit jamais subir de sévice. Tous les esclaves de la maisonnée étaient extrêmement bien traités ; on leur laissait des libertés, et les punitions étaient extrêmement rares.
Il n’y avait pas beaucoup de serviteurs dans le domaine du vieux vampire. Tout avait été réduit au strict minimum : cuisiniers, lavandières, gardes-chasse, etc. Katell, elle, s’occupait personnellement de son maître, acceptant de le nourrir, l’aidant à arranger ses notes lorsque sa vue diminuait et lui ramenait ses chandelles. Une existence qui lui plaisait grandement, elle était tranquille et calme, et Katell s’était toujours trouvée privilégiée. On lui avait dit que dans les montagnes, on traitait les esclaves comme des animaux. Depuis, elle avait eu toujours peur d’être renvoyée. Aussi, elle s’appliquait chaque jour à être parfaite.
Mais, Katell avait un secret. Une nuit, alors qu’elle était encore adolescente, elle était sortie pour se rafraîchir, et avait entamé une balade nocturne dans les bois. Là, elle avait surpris une scène étrange ; une lavandière et un garde-chasse étaient enlacés dans une position curieuse, complètement nus. Aux bruits que faisait la lavandière, Katell en avait conclu que ce devait être une activité agréable, mais s’était sentie honteuse, comme si elle venait de découvrir quelque chose de totalement interdit. Elle était vite rentrée, bien décidée à oublier cette affaire. Mais la scène restait, gravée dans son esprit, impossible à faire partir. Bien vite, la jeune femme, au creux de ses couvertures, découvrit les plaisirs que pouvaient apporter son intimité. Elle se découvrit elle-même, toujours dans un mélange de honte inavouable, veillant bien à ne faire aucun bruit, se retrouvant sans cesse coupable au matin.

Katell est aujourd’hui devenue adulte, et son maître a décidé de compléter son apprentissage. Un précepteur devrait arriver sous peu dans leur domaine, pour qu’elle puisse apprendre davantage, et être encore plus utile au vampire à l’avenir…