Physique

Azazel est de taille moyenne, flirtant sensiblement avec le mètre quatre vingt sans pour autant l'atteindre. Il est en revanche solidement bâtie avec un corps nerveux tout en muscles fins et tendus. Il a une peau très claire, sensiblement grise et de profonds yeux rouges. Sa barbe, toujours bien entretenue, ses sourcils et ses cheveux sont d'un bruns profond. A ce sujet, il porte les cheveux mi-longs, lui tombant en dessous des épaules et en mèches éparses sur les yeux, mais plus souvent coiffés en une queue de cheval bien serrée.

Coté vestimentaire, Azazel a un style assez étrange. Il est généralement richement vêtue de façon assez stricte, ses tenues n'étant jamais très colorée et reflétant son érudition. Il s'accorde en général des capes plus fantaisistes et colorées afin de contraster avec la rigueur de ses tenues. On remarque cependant ses habitudes de voyageur. Ses bottes, bien que très luxueuses, sont plus conçues pour la marche que pour le style. Il ne quitte jamais une ceinture en cuir vieilli aux côtés de laquelle pend généralement son épée courte et son poignard. Enfin, quoiqu'il arrive, hormis peut-être lors des réceptions et autres soirées, il ne part jamais sans un carnet et de quoi écrire.

Psychée

Comme tout bon vampire, Azazel ne refuse jamais les plaisirs de la chair pour lesquels il a développé un goût particulier aux cours des années. Il traite les humains avec un certain respect, les trouvant plus pitoyables que méprisables. Il reconnaît, à l'instar de l'opinion générale de son clan, qu'il y a parmi eux des individus tout à fait digne d'intérêt.

C'est un homme avisé, calme et réfléchi, qui parle rarement si ce n'est s'il a vraiment quelque chose à dire. Il n'apprécie pas vraiment la politique mais tiens généralement à garder de bons rapports avec ses semblables, peu importe leur clan. Si en revanche vous venez à lui parler d'histoire, ou le questionner sur ce sujet, il peut se montrer intarissable.

Il est aussi du genre à bien vivre, appréciant les banquets, les soirées et autres orgies mais n'a pas vraiment de talents d'organisateurs. Il sait en revanche animer une soirée par son humour et son entrain.

Enfin, si il sait se montrer diplomate concernant ses esclaves, et qu'il traite certainement mieux que d'autres, il les régie d'une main de fer et en aucun cas n'acceptera la moindre traîtrise sous peine de violents châtiments. Et que personne ne s'avise jamais de faire du mal à Sinolia, car de l'érudit il deviendra le plus farouche des guerriers.

Pouvoir

Lorsqu'il touche quelqu'un, Azazel peut observer un souvenir de la personne en question. Il actionne ce pouvoir quand il le souhaite mais n'a en revanche aucun contrôle sur le choix du souvenir ni même sa durée. En somme il a autant de chances de tomber sur une longue conversation que vous avez pu avoir, tout comme quelques secondes ou vous êtes simplement en train de manger. Dans tous les cas le souvenir ainsi visionné n'excède jamais les cinq minutes.

Histoire

Je suis né dans le courant de l'année 369, à l'échelle de notre histoire on conviendra de dire que je suis venu au monde au lendemain de la guerre. En cette période encore troublée, alors que notre système venait juste de naître et que les rebelles étaient plus nombreux et puissants qu'aujourd'hui, il était parfois difficile de garder une trace de tous les événements. Il en était d'autant plus vrai lorsque cela concernait la vie des esclaves, par conséquent je ne connais pas ma date exacte de naissance.

Je suis né esclave donc, à cette époque où nous testions encore le nouveau régime mis en place. On trouvait encore diverses personnalités parmi les esclaves. La majorité encore cherchait à se rebeller, acceptaient mal leur nouvelle conditions. Qui pouvait les en blâmer après tout ? D'autres au contraire, et à la surprise de beaucoup des vampires, s'habituèrent très rapidement, peut-être par peur, ou comprenant que reposait leur salut dans le simple fait d'être docile. Puis enfin il y en avait d'autres, les nostalgiques du temps passé, mais trop lâches pour faire quoi que ce soit.

Mes parents étaient de ces derniers. Des lâches. Je me souviens encore de ce père me parlant d'une époque où il était un homme fortuné, un célèbre marchand et qu'il avait caché une fortune colossale qu'il comptait récupéré en s'échappant avec nous. Sa femme, ma mère, était aussi couarde, et se cachait toujours derrière lui, acquiesçant à toutes ses paroles. Je ne les ai jamais apprécié...tout jeune déjà je les trouvais fous, attaché à une époque révolue. Peu importe combien de fois ils essayèrent de me vanter les joies d'une vie au delà de la servitude, je n'y cru pas.

Le reste de mon enfance fut celle d'un simple et jeune esclave.

* * *

A l'adolescence je fut acheté par un vampire, mon maître, celui qui plus tard me transforma. Un vampire du clan Clirwelle du nom de Wolav. Ce fut la dernière fois où je vis mes géniteurs, je n'ai jamais essayé de les retrouver par la suite.

Si dans un premier temps, je fut envoyé aux cuisines, Wolav me remarqua très vite parmi ses esclaves pour un détail étrange, anodin pour beaucoup, il trouvait que j'avais une belle écriture. Lentement mais sûrement, je passais de plus en plus de temps en sa compagnie. Il me faisait recopier des feuillets entiers de vieux textes abîmés par le temps, des recueils de toutes sortes mais particulièrement traitant de l'histoire de notre monde. Sans m'en rendre compte, ces durant ces années que je me mis à cultiver un amour profond de l'histoire.

Tout juste jeune homme, il fit de moi un Favori, ce qui m'attira l'admiration des autres esclaves, ainsi qu'une certaine jalousie. Dès lors, je ne le quittais que très rarement, l'accompagnant au quotidien. Cette époque fut particulièrement instructive, à ses côtés je découvrais la société des vampires, ses rouages, ses intrigues, ses atouts et ses inconvénients, ses bienfaits et ses nuisances, sa nature parfois calme ou bien ses excès.

Jamais il ne profita de moi de façon sexuelle, je ne l'intéressais pas de cette façon. Mais il ordonna souvent que j'assiste à ses ébats, ses orgies, et m'obligea même à m'accoupler avec d'autres esclaves. Je ne sut jamais si par là il cherchait à me faire découvrir les joies du sexe, ou si c'était un moyen pour lui de faire ses reproduire ses esclaves afin d'agrandir son cheptel. Il en reste que de ces expériences je sortais avec un deuxième amour, celui de la luxure.

* * *

J'approchais de la trentaine lorsqu'il décida de faire de moins l'un de siens, un Vampire. Il ne me laissa que peu de choix en la matière et je ne peux dire que j'étais contre. Après tant d'années à vivre dans son monde une partie de moi voulait en profiter pleinement. C'est ainsi qu'en l'an 398 il procéda à la transformation.

Ce fut certainement la pire épreuve de ma longue vie. Je ne saurais décrire ici les tourments du processus de transformation car les mots pour décrire les douleurs subies alors me manqueraient. Les années qui suivirent en tant que jeune vampire ne furent pas non plus des plus aisées. Ces années là sont comme un flou dans ma mémoire, une série d'événements manquants de clarté. Je me souviens seulement avoir souffert, avoir eu faim comme jamais, sentir ce nouvel être grandir en moi avec force et une furie de vivre.

* * *

Wolav mourut quelques années plus tard, lors d'un combat contre un autre vampire pendant un simple jeu. Tout lettré qu'il était il ne résistait pas à l'envie de simplement se battre, laisser libre cours à sa force et ses pulsions. Je l'avais souvent vu se battre et remporter ses combats. Il s'était battu une fois de trop.

Sa maison et ses esclaves revinrent à un autre vampire qu'il avait transformé plusieurs années avant moi. Je n'en fus pas blessé, voyant là l'opportunité de voler de mes propres ailes.

Je passais de longues années dans le territoire de mon clan afin d'en apprendre plus à cet ordre dont je faisais désormais parti. Je rencontrais beaucoup de mes semblables, récoltait des savoirs, apprenais réellement à vivre à la façon des vampires. Ce furent de belles années, autant en terme de rencontres qu'en épanouissement culturel. Le savoir historique du clan Clirwelle était sans faille et semblait, pour l’œil non avisé, comme un puits sans fond. Mais j'aimais à me plonger dans les abysses de nos connaissances, en gardant le plus possible en tête.

S'en suivirent alors de nombreuses autres années où je voyageais à travers le monde, découvrant les autres clans de façon plus intimes. En tant qu'humain et esclave je n'avais été qu'un spectateur, et je ne comprenais pas toujours les différences entre les vampires. Mais ces années, devenu l'un d'entre eux, découvrant cette société, je vis avec surprise à quel point nous étions tous si différents et pourtant si semblables. Encore une fois ce furent de très belles années.

* * *

Je ne revins en Vertgrison qu'en l'an 500, j'y fis l'acquisition d'un petit manoir ainsi que de mes premiers véritables esclaves. J'avais jusque là eu des esclaves itinérants en quelque sorte, m'accompagnant au gré de mes voyages et revendus lorsque ceux ci devenaient trop vieux, ou que les besoins du voyage demandaient à en obtenir de nouveaux possédant d'autres savoirs. Je me constituais ainsi mon premier cheptel.

Le reste de ma vie jusqu'à aujourd'hui fut assez simple, mais jamais monotone. J'occupais le plus clair de mon temps à voyager entre ma demeure de Vertgrison et la capitale. A la capitale j'officiais en tant qu'Archiviste. Un métier peut-être un peu bas pour ma condition mais que je faisais avec passion pour l'histoire et le classement des savoirs. Je contribuais ainsi à la vie de mon clan, ramenant avec moi en Vertgrison toutes nouveautés que j'étais amené à découvrir dans le cadre de ma fonction.

Que dire du reste, orgies, fêtes, banquets, quelques combats, mais rares, bien que j'aimais moi aussi me laisser aller dans quelques jeux de nature brutale, je n'avais aucune envie de finir comme Wolav. Comme il le fit avec moi autrefois je décelais chez l'une de mes esclaves un talent de mémoire tout à fait surprenant, presque prodigieux. Même moi, malgré les années, l'expérience, la pratique, ne pouvait me vanter d'avoir une aussi bonne mémoire. C'est comme si elle n'avait besoin de lire ou de ne voir quelque chose qu'une seule fois pour le garder en tête. Je ne pouvais laisser passer une telle occasion. Elle était ce qui, lorsque les livres brûlaient, ou que les mémoires se flétrissaient, garderait la mémoire de ce monde et de son histoire.

Je fis d'elle une vampire. Ma précieuse fille, Sinolia.

* * *

Telle fut ma vie, ni simple, ni compliquée. Aujourd'hui, je poursuis inlassablement ma quête de savoirs, poussant toujours plus loin mes recherches sur l'histoire de notre monde tout en profitant de mon immortalité, de mon statut et des avantages allant avec. Allez savoir de quoi demain sera fait, peu importe, j'ai plus souvent l'esprit tourné vers hier. Et après tout, quand on a l'éternité devant soi, on ne s'inquiète pas vraiment de ce qui peut arriver.