Physique

Olivia est une grande rouquine d’un mètre 70 et de 72 kg de muscles bien cachés. Elle tient ce physique sportif des années passées à imiter ses frères lorsqu’ils se battaient entre eux ou encore lorsqu’ils faisaient des mauvais coups et devaient fuir les gens en colère qui les pourchassaient dans le port.

On peut facilement remarquer ses airs de garçon manqué par la façon dont elle se porte dans la vie de tous les jours. Malgré une posture soignée et une démarche plutôt féminine et confiante adoptées à l’âge adulte, ses mouvements ne sont pas exactement gracieux, visant surtout l’efficacité. Ne prenant même pas la peine de se faire discrète, son pas s’entend nettement dans un endroit calme.

Au premier abord, Oliva semble délicate avec ses chandails et ses pantalons, autrefois la propriété de ses frères, un peu trop grands pour elle. Cependant, quand on prend le temps de bien regarder, on peut voir qu’elle est plutôt solide. Sa peau pâle camouffle plutôt bien les petites cicatrices blanches sur son corps, en souvenir des nombreuses fois où elle ne s’est pas échappée assez vite après avoir fait des mauvais coups aux passants.

L’apparence d’Olivia est la définition même de l’énergie. Ses cheveux sont flamboyants et ses yeux verts sont pleins de vie. Ces traits correspondent bien avec son attitude dans la vie de tous les jours. Elle a toujours l’énergie qu’il lui faut pour décocher des sourires, soit hypocrites ou sincères, à qui le mérite bien.

Psychée

Olivia est née dans la maison de son maître et y est restée toute sa vie en compagnie de ses cinq frères de pères différents et de sa mère. Son maître, un homme bon qui adore les enfants, a permis à sa mère d’élever ses enfants au sein de sa maison. En fait, il est même allé jusqu’à jouer le rôle de figure paternelle pour les enfants de son esclave. Considérant la dynamique dans laquelle Olivia a été élevée, il n’est pas étonnant qu’elle considère les humains égaux aux vampires. Ce n'est pas l'une de ces rebelles qui voue une haine sans nom aux vampires, loin de là. Selon elle, le monde serait bien mieux si les humains étaient considérés égaux aux vampires. C’est d’ailleurs cette conviction qui la motive dans ses activités rebelles.

Vu son entourage, il est facilement imaginable que la rouquine soit plutôt garçon manqué. En effet, elle n’a pas beaucoup de grâce ni de pudeur. Il peut aussi lui arriver de faire quelques gestes impolis comme cracher par terre ou jeter des trucs n’importe où. Ce n’est pas tant qu’elle tente de choquer ou d’insulter les gens, mais il arrive qu’elle en offense quelques-uns sans le vouloir. Elle ne se soucie pas tellement de comment on la voit et ne corrige jamais son caractère devant les vampires même en sachant que ce qu’elle fait est impoli. De toutes façons, personne n’est particulièrement plus important que les autres à ses yeux, mis à part sa famille. C’est plutôt une question de si elle aime la personnalité de l’individu devant elle ou pas.

Olivia n’a pas froid aux yeux et se montre souvent imprudente. Quiconque la connait bien sait qu’elle aime faire des mauvais coups quand personne ne regarde et personne ne pourrait l’en dissuader. En général, elle est plutôt bonne menteuse alors elle se sort souvent de situations délicates. Ce n’est pas la meilleure des manipulatrices, mais elle connait quelques trucs pour aider à se sortir de situations délicates.

Pouvoir

Aucun pouvoir, mais extrêmement douée au lancer de roches.

Histoire

« Okay. Tu ne me lâches pas d’une semelle, compris ? Si je me cache, tu te caches. Si je cours, tu cours aussi. Si on se fait prendre, c’est chacun pour soi… Et lâches ce collier, veux-tu ? Tu sais bien que tu dois en porter un dans la ville. »

J’expliquais les règles du passage à ma ‘’cargaison’’. Aujourd’hui, c’était un adolescent d’environ 15 ans qui avait simulé sa mort dans les semaines qui avaient précédé. Nous ne faisions pas disparaître les esclaves qui étaient toujours officiellement vivants pour notre propre sécurité. Ainsi, après la ''mort'' de l'esclave, il passait quelques jours dans un endroit sécuritaire jusqu'à ce qu'on lui trouve un chemin pour le faire sortir de la ville subtilement. Après quoi il devrait se débrouiller seul pour survivre ou trouver d'autres rebelles pour le guider. Notre réseau ne s'étendait que dans la ville à ce que je sache. Enfin, c'était ce qu'on m'avait dit, mais dans ces circonstances, c'était peut-être juste un mensonge répandu dans nos rangs pour s'assurer que le réseau en entier ne tomberait pas si l'un d'entre nous se faisait attraper.

Dans le réseau, on m'appelait un ''chargeur''. J’avais pour tâche de le guider jusqu’à l'un des ‘’ports’’, soit la maison d'un autre rebelle ou parfois même un lieu abandonné, où il se réfugierait jusqu’au prochain voyage. Pour ne pas éveiller les soupçons, l'esclave traverserait la ville par étapes avec notre aide jusqu'à ce qu'il réussisse à en sortir. Ça pouvait prendre quelques jours comme ça pouvait prendre des mois avant qu'une opportunité se présente.

Le soleil était maintenant haut dans le ciel et les rues de la ville étaient bondées d’esclaves qui s’affairaient à leurs tâches. C’était le moment parfait pour faire un peu de ‘’cabotage’’.

La démarche relaxée et portant tous les deux des caisses de bois, nous nous étions rendus au refuge sans attirer l’attention. Je repartis subtilement de mon côté pour compléter mes tâches au port. Ni vue, ni connue. Mes frères avaient couvert mon absence pendant le transfert. Ils avaient tous une bonne idée de ce que je faisais pendant mes absences, mais personne n’avait osé en parler. Au fond, c’était peut-être parce qu’on était tous des ‘’chargeurs’’. Nous avions un accord tacite où nous respections les secrets des autres pour nous protéger entre nous.

Ma journée se passa comme à l’habitude. Lorsque le soleil tomba, nous nous dirigions tous vers le bazar, là où quelques d’esclaves Iona se rassemblaient pour satisfaire les vampires en quête de plaisirs charnels, soit pour eux-mêmes ou pour leurs esclaves préférés. Pour nous, c’était un moyen de mener à bien nos activités et notre maître ne nous avait jamais empêché d’y aller tant que c’était ce qu’on désirait. La reproduction entre humains était grandement encouragée alors personne ne nous empêchait de nous rencontrer, surtout puisque les vampires y avaient accès eux aussi.

Dans la salle principale, on pouvait voir les corps dénudés se frotter les uns contre les autres. Nous, les esclaves, nous amusions ensembles en attendant d’être choisis pour la soirée. C’était aussi un bon moyen de se préparer avant de prendre des clients, car on savait tous qu’ils étaient nombreux, ceux qui ne préparaient pas les esclaves avant l’acte. Enfin… De toutes façons, je ne venais par pour me faire plaisir, car j’aurais été déçue bien des fois si c’était le cas.

Aussitôt entrés, mes frères et moi nous étions séparés pour aller voir nos contacts respectifs. Je vis immédiatement la jeune femme qui me donnait l’information dont j’avais besoin pour les passages. Elle était facile à remarquer avec son teint bronzé ainsi que ses tatouages. Elle n’avait pas ces tatouages la première fois que je l’avais rencontrée. Elle s'appelait Indis. Ce n'était probablement pas son vrai nom. Personne n'était assez stupide pour utiliser son vrai nom dans le réseau. Moi, on m'appelait Jenny.

J’avais 18 ans quand j’étais tombée sur Indis en train de faire passer deux enfants jusqu’à un refuge pour les faire disparaître de la carte. Ils s’étaient fait prendre par un favori qui avait remarqué qu’aucun nom n’était inscrit sur les colliers des enfants après en avoir tabassé un. Ce que je détestais ces cons qui agissaient déjà comme des vampires. Sans vraiment y penser, j’avais saisi une roche et la lui avais lancée dans la tête comme si ce n’était que l’une des vulgaires mouettes du port sur lesquelles j’aimais bien m’entraîner. Alors qu’il se retournait vers moi, j’étais partie à la course pour éviter qu’il ne voit mon visage. Il m’avait poursuivie à travers le port pour me rattraper, mais il n’avait aucune chance de me rattraper. La course à obstacle dans la ville, c’était comme respirer pour moi. Ce n’est que quelques semaines plus tard qu’Indis me retrouva au port et m’invita au bazar pour m’offrir de rejoindre les rebelles. J’avais accepté.

Indis était assise au même endroit qu’à son habitude. J’allai immédiatement la rejoindre, montant sur ses cuisses sans hésiter avant de laisser mes mains glisser sur son corps. Je rapprochai mes lèvres de son oreille pour avoir une conversation semi-privée avec elle.

« Alors, ta journée ?, me demanda-t-elle.
-L’habitude. Toute la ‘’cargaison’’ a été chargée. »

Elle me sourit en apprenant que tout s’était bien passé. Elle allait en dire plus, mais son regard se posa derrière moi. Je sentis une main agripper mon bras et je me retournai pour tomber nez à nez avec un vampire accompagné de son favori. Je m’étais faite choisir en guise de récompense pour l’esclave qui me regardait avec l’un des airs les plus dégoûtants que j’avais vu de ma vie. Ce petit salaud avait clairement des goûts déviants. Encore une chance que j’avais pensé à enduire mes profondeurs de miel et de sel en guise de contraception, ça réduisait le risque de porter ses futurs enfants.

Je me levai et les suivit docilement jusqu’à la pièce qu’ils avaient réservée.

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Mes jours se passaient souvent dans cet ordre. Charger la marchandise, puis ensuite aller au bazar en espérant qu’on lui demande d’effectuer un autre passage. Il pouvait facilement se passer plusieurs mois entre deux passages comme il se pouvait que j’en fasse trois dans la même semaine. L’horaire était irrégulier et c’était voulu. C’était plus facile pour cacher nos mouvements.

Environ trois mois s’étaient écoulés depuis ma dernière livraison. La nuit venait tout juste de tomber. Je faisais anxieusement les cent pas dans le salon devant mon maître, mes frères et ma mère. Personne n’était allé au bazar cette soirée-là. Mon frère aîné avait quitté son poste pendant la journée et n’était jamais revenu. Inquiets, nous étions tous retournés directement à la maison pour avertir ma mère et le maître. Ce n’était pas le genre de mon frère de ne pas revenir le soir. Il s’était clairement produit quelque chose.

Des coups à la porte se firent entendre. Le maître se leva pour aller y répondre. Après un court échange avec le vampire qui se trouvait sur le pas, il sortit de la maison en trombe, nous laissant dans l’ignorance la plus complète. Il ne revint qu’au coucher du soleil le lendemain avec la nouvelle du décès de mon frère…

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Une semaine plus tard, la rumeur d’un simple esclave ayant tué un favori s’était répandue partout dans le port. Comme si entendre les rumeurs n’était pas assez difficile, l’atmosphère à la maison était terrible. Mon frère aîné était mort. Peu à peu, le maître avait commencé à vendre ses esclaves au marchand ou à des amis. Il ne restait que moi, mon petit frère et ma mère. Ce n’était qu’une question de temps avant que je ne sois vendue à mon tour. J’avais entendu dire que la mort de mon frère n’avait pas été suffisante pour compenser pour celle du favori. Le maître avait dû payer le prix du favori au vampire à qui il appartenait. Il avait vendu tous ses bateaux pour accumuler l’argent nécessaire, mais quelque chose ne semblait pas fonctionner dans cette histoire. Peu importe comment on pouvait le voir, un favori, ce n’était qu’un humain… Ça ne pouvait pas coûter aussi cher, non ? Le coût de cinq esclaves réguliers et des bateaux, c’était quelque peu excessif.

Je soupirai, décidant d’ignorer ce fait. Ça ne me servirait à rien de connaître la vérité même si je mourrais d’envie de le savoir. Ce qui m’importait le plus en ce moment, c‘était que j’allais devoir arrêter mes activités rebelles pendant un moment. Après aujourd’hui, je ne retournerais plus au bazar avant un long moment. Indis était déjà au courant de la situation, mais elle avait insisté pour me donner une toute dernière mission, faute d’avoir quelqu’un d’autre à qui la donner. Rares étaient ceux qui osaient se rebeller.

Ainsi, j’attendais ma ‘’marchandise’’ en avant du ‘’port’’ ou elle avait passé les derniers jours. La porte de la petite maison s’ouvrit sur un homme aux cheveux noirs auquel je ne portai aucune attention, plus occupée à surveiller les alentours. Je commençai à réciter les règles habituelles le plus rapidement possible. Je voulais seulement finir ce travail au plus vite.

« Bon alors, tu ne me lâches pas d’une semelle. Si je me cache, tu te caches. Si je cours, tu cours aussi. Si on se fait prendre, c’est chacun pour-
-Olivia. »

Je m’arrêtai brusquement dans mon discours, relevant aussitôt la tête vers cette voix familière qui avait résonné au-dessus de ma tête. Non, ces cheveux autrefois roux qui étaient désormais teints en noir ne pouvaient pas me duper. C’était bien mon frère aîné. Ne pouvant pas en croire mes yeux, je restai là, silencieuse, à le regarder. Il me prit dans ses bras avant même que je ne dise quelque chose. Un sanglot s’échappa de mes lèvres alors que des larmes de joie coulaient sur mes joues.

Malheureusement, je n’eus pas le loisir de lui demander ce qui s’était passé vu les circonstances. Nous étions pressés dans le temps. Savoir qu’il était toujours vivant était amplement suffisant. Je n’avais pas besoin qu’on me dise ce qui s’était passé cette journée-là. Les circonstances de l’incident étaient plutôt vagues, mais le simple fait qu’il soit en vie expliquait pourquoi le maître avait dû vendre toutes ses possessions.

Le seul mystère qui n’avait pas été révélé était la raison pour laquelle il était allé si loin pour mon frère aîné, mais j’avais ma propre théorie là-dessus. Après tout, il aurait été transformé en vampire il y a environ 28 ans, l’âge exact de mon frère…

L’histoire ne le dirait jamais.