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Carla [Terminé]

Carla
Carla
Miranna
Messages : 106
Date d'inscription : 14/11/2022

Carla


« Il existe pire que la mort, croyez moi. »


Informations



Prénom : Carla
Nom : Jung
Âge réel : 18 ans
Clan : Miranna (suit le marchand qui vient de l'acheter)
Groupe : Esclave
Métier : Combattante
Orientation sexuelle : Inconnue (vierge)
Situation maritale : Célibataire
Situation familiale : Père décédé en arène, mère (Lydie) sous le joug de l'élevage Jung (faubourgs de Fort-Noir)
Familier : Aucun, mais a une tendresse pour les oiseaux, particulièrement les rapaces
Religion : Aucune

Pseudo : Pomme
Comment avez vous connu le forum ? L'internet
Avez vous signé le règlement ? Oui!
Un dernier mot ? 42



Physique



«  Carla ? Pourquoi la cherchez vous ? Non mais regardez-la ! Cette silhouette longiligne, plate comme une limande, toujours affublée d'une longue cape, engoncée dans cette armure de cuir trop grande pour elle... Personne ne fait jamais attention à elle, elle ne sourit pas, ne parle presque jamais... Son visage ? Caché derrière une étole de lin. Quand elle ne la porte pas, c'est exceptionnel, mais alors il faut que vous aimiez les piercings. Cependant, si vous avez de la chance, vous pourrez apercevoir ses yeux, peut-être une des seules choses qu'on pourrait qualifier de joli chez elle. Ses iris marrons tirant sur une note caramel brillent d'une aura énigmatique. Difficile de savoir ce qu'elle pense celle-là...Non, elle ne semble pas avoir grand intérêt.  Et pourtant, quand elle se retrouve dans l'arène... Elle se révèle. Ses gestes sont alors souples et précis : elle danse plus qu'elle ne se bat. Légère, gracieuse... Le combat, c'est son seul talent. Vous devriez la voir, un vrai spectacle. »

En substance, c'est ce que Gustav, le Maître de Carla pourrait dire d'elle. Et en effet, elle était plutôt oubliable physiquement parlant. La jeune esclave du haut de ses dix-huit années présentait une silhouette d’un mètre soixante-dix, des épaules carrées et robustes, la tête toujours légèrement courbée en avant. Son corps affuté par les combats chastement occulté par une armure de cuir délibérément trop grande.

Et pourtant, la jeune femme cachait bien son jeu.

Depuis son adolescence elle évitait de montrer son corps aux autres, et son comportement s'en ressentait. Depuis que ses formes avaient commencé à s'épanouir, Carla avait commencé à entreprendre un sabotage physique afin de garantir son maintien en tant que combattante. La jeune esclave emmaillottait ainsi sa poitrine dans des linges serrés pour faire paraître sa poitrine plus maigre qu’elle ne l’était en réalité. Elle ne se séparait de ses linges que pour se doucher, et parfois pour dormir, si elle se sentait en sécurité. Par chance, son entraînement au sein de la famille Jung avait rendu son corps fin et athlétique, et elle savait que ses hanches et sa poitrine ne s’épanouiraient pas plus qu’ils ne l’étaient actuellement, à son grand soulagement. Elle ne dévoilait son visage que dans l'arène, là où tous ne le voyait que de loin. Ceux qui pouvaient la détailler de près étaient ses adversaires, mais ils avaient alors d'autres préoccupations.

Carla était en effet une adversaire redoutable, même pour une humaine. Particulièrement habile dans le combat au corps à corps et avec les armes blanches, la jeune femme bénéficiait d'une réputation solide au sein du camp d'élevage pour humains de Gustav Jung. En regardant Carla évoluer dans l'arène, Maître Gustav s'était déjà surpris à songer avec soulagement à l'interdiction des êtres humains de porter une arme. Mais connaissant sa valeur, il la gardait jalousement, l'entourant de ses meilleurs entraîneurs afin qu'elle puisse le divertir de manière inattendue. Il aimait la faire combattre contre des humains chevronnés et la voir jouer avec eux,  mais il la faisait aussi combattre des bêtes sauvages à l'occasion, même à mains nues. Face aux excentricités de son maître, Carla avait toujours survécut, en témoignait son corps meurtri couturé de cicatrices. Stigmates de ses nombreux affrontements, de la dureté des entraînements, mais aussi des assauts répétés de son maître, la jeune femme possédait un corps de porcelaine émaillé de balafres. Certaines cicatrices étaient fort anciennes, remontant à sa plus tendre enfance, d'autres étaient encore fraîches et roses, datant d'à peine quelques jours. Cependant son visage avait toujours été épargné grâce à sa dextérité, mais aussi parce que Maître Gustav y avait veillé. « La face, c’est le miroir de l’âme ! », avait-il éructé avec grandiloquence durant une de ses « fulgurances philosophiques » comme le Maître aimait à les appeler. Être combattante impliquaient de connaître les secrets de guérison pour ne pas succomber à ses plaies, et c'était peut-être un des seuls savoirs que Carla possédait. Enseignement issu de sa mère qu'elle affectionnait tant. Heureusement la cicatrisation était aussi facilitée par la nourriture prodiguée par la famille Jung. Les Jung étaient prévenants nutritionnellement parlant envers leurs combattants humains les plus valeureux, non seulement pour éviter qu'ils succombent à une infection, mais aussi parce qu'ils aimaient boire leur sang. Ils aimaient l'idée de se repaître de combattants humains particulièrement résistants, pensant que leur force pouvait renforcer la leur, comme un tonifiant. Carla n'était pas en reste, mais seul Maître Gustav, le patriarche de la maison, avait le privilège de venir la ponctionner à sa guise. Il procédait souvent après un combat particulièrement valeureux où la jeune femme avait été victorieuse, et il s'en emparait comme d'une gourmandise. Cependant, il ne la prenait qu'au poignet, hors de question qu'elle se découvre en sa présence, persuadé qu'il était que la jeune femme était laide. Heureusement pour Carla, elle pouvait faire tomber le voile face à sa mère ou à ses amis, Gale, Joachim et Bella. Alors dans la sécurité de sa hutte personnelle, elle se permettait de découvrir ses cheveux d'un noir de jais coupés très courts, et son visage fin aux pommettes hautes ne manquant pas de charme. En présence de ces quatres personnes, elle s'autorisait à sourire, à rire, à vivre. Chaque jour elle se levait et se battait, dans l'espoir qu'elle pourrait les libérer. Ils étaient la raison pour laquelle elle n'était pas encore devenue complètement folle.



Psychée

 

En temps normal, Carla semblait toujours froide, et distante plus rarement en colère, mais elle était docile même quand Maître Gustav la punissait. Pourtant elle lui avait parfois donné du fil à retordre, mais elle n'avait jamais dépassé les bornes. Les limites, elle les connaissait, et elle en jouait intelligemment. Carla n'était pas instruite, ne savait ni lire ni écrire, mais ne manquait pas d'esprit. Cependant elle était une femme très isolée malgré l'ampleur du cheptel des Jung. A son apogée, le camp d'élevage pouvait héberger jusqu'à une centaine d'esclaves humains à gérer, mais les Jung étaient particulièrement versés dans l'art de l'obéissance. De ce fait Carla voulait s'attacher le moins possible à ses homologues humains, en partie à cause du style d'élevage des Jung. Beaucoup mourraient sous les conditions d’entraînement presque insoutenables que Maître Gustav et ses sbires leur faisaient subir, et nombre de ses amis d’enfance étaient morts sous les coups des entraîneurs, sans parler de la malnutrition, du froid, des maladies, ou des autres maîtres vampires. En effet Maître Gustav avait monté une affaire florissante au cours des années, et les plus grands marchands et contre maîtres de Haut-Levant venaient chez les Jung se ravitailler en esclaves vigoureux et attrayants. Nombre de vampires se pressaient au camp de Maître Gustav pour acheter des esclaves de qualité et les emmener chez eux, ou les consommer sur place... Aux yeux de Carla, ces derniers venaient ainsi ravir ses pairs. Elle détestait les vampires, ils la dégoûtait, ils lui faisaient peur, et l'idée de se faire acheter la comblait d'horreur. Mais son avis était biaisé.

Peut-être que si elle rencontrait un Maître plus conciliant, son sentiment envers les vampires pourrait changer?

Mais pour le moment, elle savait de quoi ils étaient capables, notamment en l'exemple du patriarche Jung, Maître Gustav. Son Maître était le pire de tous à ses yeux, et le fait de se battre pour lui l'avait tout d'abord amusée étant enfant. Elle trouvait qu'il n'y avait pas plus satisfaisant que de voir son adversaire s'écrouler sous sa propre habileté. Parfois, ses adversaires étaient calculateurs, intelligents, ingénieux, astucieux... C'était ceux de cette trempe qu'elle préférait, Carla adorait devoir s'adapter pour tuer. Elle se délectait particulièrement quand  le combat était perdu d'avance, et c'est peut-être pour cela que le Maître continuait à l'apprécier malgré les années et sa prétendue laideur. Mais au fil du temps, en voyant de quoi Maître Gustav était capable... Carla se surprenait parfois à s'imaginer que son adversaire du jour étant en fait son Maître, et cela la galvanisait.

A l’instar de sa mère, elle était devenue une des favorites du Maître, même s’il regrettait souvent à haute voix qu’elle ne soit pas « aussi bien foutue que sa mère » et ajoutait parfois par la suite qu’elle tenait « plus de son con de père ». Carla n’avait jamais connu son géniteur, et sa mère lui avait raconté qu’il était mort dans les arènes de Fort-Noir, mais la jeune esclave avait toujours été secrètement persuadée que c’était Maître Gustav qui l’avait tué. Comme la fois où sa mère avait été approchée par un autre esclave mâle masculin : Maître Gustav lui avait défoncé le crâne à coup de seau dans la cour d’entraînement, à la vue de tous. Le Maître chérissait ses possessions, surtout ses favorites, et il avait de biens étranges manières de leur montrer. Malgré les horreurs dont le Maître était capable, la jeune esclave avait toujours baissé le regard et accepté docilement les punitions. Cependant au fil des années, Carla avait nourri une rancœur sans borne à l’encontre de son maître, mais pas tant pour ce qu’il lui faisait subir, mais pour la souffrance qu’il infligeait aux autres. En exemple, la jeune femme pourrait citer les gémissements de souffrance à peine étouffés de sa mère au sein même de leur hutte durant la nuit.

Mais le jour où Carla avait véritablement commencé à appréhender l’ampleur des horreurs dont était capable le Maître, c’était lorsqu’il lui avait ordonné de tuer un oiseau qu’elle avait apprivoisé. « Tu n’es pas là pour devenir une amie de la nature, tu es là pour devenir une combattante » avait-il déclaré froidement. Elle s’était résolue à tuer le rouge gorge à mains nues, en pleurant à chaudes larmes. Dégoûté par tant de sentimentalisme, le Maître lui avait ordonné de tuer son meilleur ami dans l’arène. « Et si tu chiales, je te demanderai de tuer ta mère, laideron. » Et bien sûr elle s’était exécutée. Dans un ultime coup mortel de ses lames de lune, le corps de son ami s’était affalé sur le sable de l’arène tandis que la foule assemblée applaudissait. Carla avait levé son visage ensanglanté vers le Maître, le regard plein de haine, mais les yeux secs. Gustav s’était contenté de sourire en sirotant son verre de vin. Elle avait sept ans.



Histoire



Dès son plus jeune âge, Carla avait compris qu’être une humaine au joli minois pourrait lui porter préjudice. Dans la province de Fort-Noir où elle avait grandi, elle ne comptait plus les scènes de violence insoutenable auxquelles elle avait assisté à l’encontre de ses homologues esclaves. La jeune fille avait aussi rapidement remarqué que les plus beaux jeunes gens étaient d’autant plus sujets à attirer l’attention des maîtres venus assouvir leurs pulsions. Par chance étant enfant, Carla fut dotée d’un physique jugé disgracieux par son Maître Gustav Jung, propriétaire de l’élevage d’esclaves où elle était née. Trop courtaude, trop empâtée, trop carrée, trop ronde, le Maître ne tarissait pas de superlatifs désobligeant à son encontre. Il la qualifiait souvent de laideron, prenait des mines dégoûtées à son passage, ou la rouait parfois de coups sans raison apparente. Ainsi quand elle eut six ans, le Maître décréta qu’elle était taillée pour devenir une combattante et non pas une courtisane ou une reproductrice comme certaines de ses paires, au grand soulagement de Carla. Depuis la petite fille subissait chaque jour un entraînement physique rigoureux, taillant rapidement son petit corps juvénile en une machine athlétique et souple. Elle reçut également l’instruction aux armes réglementaires, et il s’avéra qu'elle avait une compétence toute particulière dans le maniement des armes blanches, notamment avec les lames de lune. Certes Maître Gustav continuait à l’injurier copieusement vis-à-vis de son physique, mais Carla l’avait plusieurs fois surpris à la contempler virevolter autour des mannequins d’entraînement. Depuis le Maître la faisait combattre contre des animaux ou des êtres humains pour son bon plaisir ou celui de ses visiteurs. Certes Carla était dégoûtante selon son Maître, mais il lui trouvait une utilité amusante, ce qui suffisait amplement à l’enfant.

Cependant une fois l’adolescence venue, la jeune fille constata avec horreur que son visage s’affinait, que sa poitrine et ses hanches s’épaississaient, et ce malgré l’entraînement que lui faisait subir le camp de la famille Jung. De plus elle avait remarqué que le regard des autres esclaves, notamment des hommes, avait changé. Ils lui lançaient des petits sourires en coin, leurs yeux semblant glisser sur elle, la détaillant de bas en haut, chuchotant parfois entre eux à son passage. Pour toute réponse elle les rabrouait gentiment d’une frappe bien placée dans l’estomac ou sur l’épaule, et ils baissaient rapidement les yeux : eux aussi avaient pu constater son efficience dans la petite arène personnelle du Maître. Mais ce qui devait arriver arriva : un haut contre-maître de Fort-Noir venu un jour de démonstration, évaluant le cheptel, l’avait dévisagée longuement. D’habitude elle n’attirait pas l’attention, mais à ce moment-là, les yeux du vampire brillèrent avec convoitise. Ce jour de vente, elle crut que c’était à elle de partir pour la capitale, et de disparaître. Mais le vampire jeta son dévolu sur une autre adolescente, et Carla fit en sorte que l’incident ne se reproduise plus.

Son premier acte fut de couper très courts ses cheveux d’un noir de jais. Maître Gustav était entré dans une colère noire en voyant cette nouvelle coupe, car elle « l’enlaidissait encore plus », mais elle avait justifié ce changement par la gêne que ses cheveux longs lui apportaient au combat. Il sembla accepter l’argument, mais cela ne suffisait pas. Carla s’en rendit compte un soir où le Maître s’était attardé après une joute dans l’arène. Il était venu près d’elle et l’avait pressée contre lui, louchant dans son corsage. Il lui avait murmuré à l’oreille : « C’est bien, tu commences à grandir. Peut-être que tu vas devenir une vraie femme après tout. Comme ta mère… ». Il s’était ensuite léché les lèvres avec envie. À ce souvenir, Carla tremble encore. Être une des favorites de Maître Gustav, comme sa mère, n’était clairement pas enviable. Carla s’était alors résolue à provoquer le Maître une fois de plus : se percer un septum et un double labret décalé. Maître Gustav haïssait les piercings faciaux. Cependant la jeune esclave connaissait sa valeur, et elle se savait être un assez bon élément pour s’éviter d’être tuée, ou vendue. Pour cet ultime affront, le Maître l’avait maintes fois battue et mutilée, encore aujourd’hui. Mais les coups physiques n’étaient rien pour elle en comparaison des tortures que ses homologues féminines pouvaient subir. Carla pensait notamment au destin des reproductrices, vouées à accueillir toutes les nuits dans leur couche un des sbires de Maître Gustav et ce dès les premières règles. Ces sbires, Carla les exécrait. Pour la plupart ils étaient des esclaves mâles ayant les faveurs du Maître, souvent accordées en fonction du degré de cruauté de l'individu. Ces hommes avaient ainsi le rôle d'entraîneur, de garde ou d'éleveur le jour, et le rôle de reproducteur la nuit, permettant au Maître et à sa famille de bénéficier régulièrement de nouveaux serfs. Se rebeller contre un sbire était tout aussi grave que de se dresser contre Maître Gustav lui-même. Ils étaient sa force exécutive, lui permettant de maintenir son autorité et de façonner son cheptel à sa guise.

Quant à Carla, elle s’était tout d’abord étonnée que Maître Gustav ne lui ordonne pas de laisser pousser ses cheveux ou qu’elle ôte ses bijoux, mais elle le soupçonnait d’apprécier sa laideur. Au final, posséder un vilain petit canard lui permettait de se donner une cible toute visée pour se défouler à l’envi. Le fait qu’elle soit particulièrement redoutable au combat devait d’autant plus lui plaire : avoir l’ascendant sur une créature aussi dangereuse devait le séduire. Ainsi il ne fut jamais question de la vendre, ou d’en faire autre chose qu’une combattante de l’arène. Les premières semaines suite à son perçage furent presque insoutenables, et elle faillit céder à plusieurs reprises : privation de nourriture, cachot, tortures exotiques… Mais Maître Gustav finit par laisser couler. L’acceptation fut facilitée par l’habitude que prit Carla de porter son armure de cuir ample associée à sa traditionnelle capuche toujours rabattue sur son visage. L’esclave ne se découvrait que sur ordre impératif des sbires du Maître, mais sa réputation de jeune fille laide la précédait, et personne ne souhaitait la regarder de près. Carla révélait son visage seulement lors des entraînements ou dans l’arène personnelle de Maître Gustav, lieu où on l’observait toujours de loin. C'est d'ailleurs dans l'arène, lieu pivot de la vie de Carla que nous la retrouvons.

« La jeune esclave esquiva prestement la charge de l’ours enragé d’une pirouette élégante. Les spectateurs semblèrent apprécier l’acrobatie à l’écoute des applaudissements enthousiastes qui s’élevèrent. L’animal imposant parvint à s’arrêter dans un dérapage, envoyant du sable sur les esclaves agglutinés contre la rambarde en bois de l’arène. Assister aux joutes privées du Maître était un des rares privilèges accordés aux serfs du camp d’élevage Jung. Ces spectacles permettaient de diminuer les tensions selon Maître Gustav, et les esclaves semblaient reconnaissants. L’ours se retourna, sa gueule hérissée de crocs laissant échapper des filets de bave épais, ses yeux fous injectés de sang. Les piquiers, en sécurité derrière la herse déployée au-dessus de la palissade en bois, allongèrent leur hallebarde pour encourager l’ours à attaquer. Le plantigrade se retourna avec vivacité, attrapant une des hallebardes à la hampe. Il tira avec force, projetant le malheureux piqueur contre les barreaux, l’assommant sur le coup. L’ours cassa le manche de l’arme avec la même facilité qu’on brise une brindille. Carla jeta un regard en direction de Maître Gustav, qui lui fit un signe de sa main grasse ornée de bagues. Elle comprit qu’il voulait en finir vite pour une raison qui lui échappa. D’habitude il aime quand je joue avec ma proie, étrange… pensa Carla. Maître Gustav aimait d’autant plus étaler les prouesses combatives de ses esclaves fétiches quand il accueillait sa famille et ses proches, comme en ce moment même. Carla pouvait apercevoir les invités de marque assis aux côtés du Maître, en belle place sur une estrade préparée spécialement pour l’évènement. Mais en bonne serf qu’elle était, elle n’hésita pas plus et obéit. Elle couru en direction de l’ours tandis qu’il la chargeait une nouvelle fois. Ils se rejoignirent au centre de l’arène, et Carla attendit que l’animal tende son énorme tête pour la mordre. Mais sa mâchoire se referma sur le vide. La jeune esclave sauta en prenant appui sur le crâne du plantigrade et exécuta un salto. La foule lâcha un « Oh ! » émerveillé tandis que Carla passait au-dessus de la tête de l’ours pour se retrouver assise sur son cou épais. Elle ne lui laissa pas le temps de s’ébrouer pour tenter de la faire chuter, et planta férocement les extrémités de ses cornes de cerf dans l’occiput de l’animal, la partie la plus fine de son crâne. Ce n’était pas le premier ours qu’elle tuait et elle connaissait ses points faibles par cœur. Le plantigrade s’effondra entre ses cuisses, tué sur le coup. L’assemblé applaudit chaudement tandis que Carla se laisser glisser sur le sable de l’arène. Elle effectua une révérence dans la direction de Maître Gustav et remarqua que ce dernier n’applaudissait pas. Il était loin d’elle, mais elle perçut qu’il avait la face des mauvais jours. Carla sentit un frisson lui parcourir l’échine. Quelque chose cloche… songea-t-elle. Elle remit sa capuche et son ras du cou en place et se dirigea rapidement vers la sortie de l’arène. Un de ses entraîneurs l’y attendait en lui tenant la porte ouverte.
- « Le maître veut te voir, maintenant. Tu as rendez-vous au quai de démonstration.
- Au quai de démonstration ? Vraiment ? demanda la jeune esclave, inquiète.
- Tu discutes mes ordres ?
- Non c’est juste que… C’est la première fois que j’y suis conviée… Je suis simplement surprise. Je m’y rends immédiatement. »
Pour toute réponse l’entraîneur grogna en laissant la porte se refermer sur elle, sans ménagement. Le quai de démonstration n’était réservé qu’aux ventes : c’était l’endroit où les esclaves étaient exhibés pour que les futurs acheteurs puissent faire leur choix. Carla sentit l’appréhension la saisir, et c’est dans un état de grande nervosité qu’elle arriva sur les lieux. Le Maître, avec sa silhouette ventripotente et sa petite taille était reconnaissable entre mille. Malgré sa condition de vampire, l’homme s’était laissé tenté par les plaisirs de la nourriture et ne s’en était visiblement pas privé. Gustav semblait clairement préoccupé, ce qui ne fit qu’augmenter le malaise que ressentait Carla. Le Maître était en grande discussion avec un autre vampire qu’elle ne connaissait pas. L’inconnu se retourna en entendant les pas de l’esclave, interrompant du même coup Maître Gustav en pleine phrase. Ce dernier ne broncha pas malgré le pourpre qui lui montait aux joues. Ce n’est pas n’importe qui pour que le Maître se retienne de la sorte, pensa Carla. L’inconnu la toisait. Carla s’approcha des deux hommes et effectua une nouvelle révérence respectueuse. Quand elle eut terminé, elle remarqua que le vampire s’était rapproché tout près d’elle, la dépassant de plusieurs dizaines centimètres. Elle baissa prestement le visage en signe de soumission, mais l’inconnu la força à le relever d’une main ferme. Le geste fit glisser la capuche de l’esclave, révélant son crâne presque rasé. Le vampire arracha le ras du coup dissimulant le bas du visage de Carla et déclara d’une voix froide en tapotant sur son menton :
- « Ouvre ».
Elle s’exécuta, et l’inconnu engouffra ses doigts dans la bouche ouverte de la jeune femme.
- « Bonne dentition, un bon début, murmura-t-il.
- Tu pourrais demander ma permission avant de toucher ma marchandise ! s’indigna le Maître.
- Je crois que tu n’es pas en position de discuter Gustav, » lui répondit l’inconnu en ne daignant même pas lui accorder un regard.
Le Maître se renfrogna mais n’osa pas ajouter quoi que ce soit malgré la délicate couleur violacée qui teintait désormais sa face. L’inconnu sortit les doigts de la bouche de Carla en caressant les lèvres pleines de la jeune femme. Son regard glacial balaya l’esclave de haut en bas.
- « Déshabille-toi, » ordonna-t-il toujours sur le même ton.
Carla tourna la tête vers le Maître, cherchant son consentement. Mais celui-ci ne répondit pas, muré dans une rage muette. Ce dernier finit par hocher la tête en signe d’assentiment après que l’inconnu l’ait fusillé du regard. L’esclave s’exécuta en tremblant légèrement, sachant pertinemment tout ce que ces demandes impliquaient. Une fois presque nue devant les deux vampires, Carla remarqua que Maître Gustav était stupéfait. Il n’avait réellement pas réalisé à quel point son vilain petit canard s’était transformé en une jolie jeune femme, et la colère qui se peignait maintenant sur son visage rougeaud montrait qu’il comprenait comment Carla l’avait trompé durant ces dernières années. L’esclave tressaillit, elle n’osait imaginer les conséquences du moment présent.
- « Eh bien, tu l’as drôlement abîmée ma parole… Quel dommage, une si jolie créature, commenta l’inconnu tout en caressant les cicatrices balafrant la peau d'albâtre de Carla.
- C’est l’entraînement, on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, répondit le Maître en grimaçant un semblant de sourire.
- Et ça c’est pour quoi ? demanda le vampire, désignant les bandages enfermant la poitrine de la jeune femme.
- Oh, ça c’est pour le combat ! Comme pour les cheveux, ça facilite les mouvements, » répondit habilement Maître Gustav.
L’inconnu hocha la tête et commença à faire le tour de la jeune femme, la détaillant sous tous les angles. Le Maître en profita pour jeter un regard féroce à Carla, signifiant clairement ses intentions de violence à son encontre. Elle baissa docilement les yeux, tremblant légèrement. Cela ne lui ressemblait pas, mais elle sentait poindre la peur. Elle priait pour que le Maître ne se venge pas sur ses amis, ou sa mère. Il savait comment faire souffrir les êtres humains, et Carla n’avait pas hâte de découvrir ce qu’il allait leur réserver.
- « Est-elle versée dans les arts romantiques ? demanda le vampire.
- Non elle est vierge, c’est un pur instrument de combat, j’y ai veillé personnellement. »
L’inconnu s’arrêta un instant, interdit.
- « Vierge tu dis ? Intéressant… répondit le vampire en se grattant le menton.
- Il n’y a pas d’intérêt à avoir puisqu’elle n’est pas à vendre, un point c’est tout, répondit le Maître sur un ton sans réplique.
- Je pense que ta petite famille là-bas serait grandement intéressée de savoir dans quel taux d’endettement tu es, n’est-ce pas ?
- Arrête ! On pourrait t’entendre !
- C’est bien beau de vouloir jouer ta fortune aux jeux de hasard, mais il faut savoir en assumer les conséquences… dit l’inconnu, un sourire froid peignant son visage.
- Tu oses me menacer sur mon propre domaine ? Tu ne manques pas de toupet… Déjà tu n’as rien à faire ici, cette fête est de l’ordre privé. Dans ce contexte je ne fais pas de vente aujourd’hui : la question est réglée.
- Je suis venu ici en tant qu’ami, alors ça change la donne. À la base je voulais juste venir discuter de tes petites cachotteries en privé, et puis j’ai vu ta combattante à l’œuvre dans l’arène. Étrange que tu ne l’aies jamais présentée durant les démonstrations, non ?
- Ça me regarde.
- Pourtant, sa vente pourrait t’aider à éponger une partie de tes dettes… Toi tu es partiellement soulagé d’un ennui, moi je me retrouve avec un élément intéressant à proposer à mes clients, et tout le monde est content. Ce serait bien mieux comme cela, tu ne trouves pas ? Plutôt que ta famille sache que tu es ruiné et que…
- D’accord c’est bon, l’interrompit le Maître. Une bourse entière.
- Wow ! Doucement ! Elle est peut-être intéressante mais pas à ce point, siffla le vampire sans se départir de son sourire. Tu y tiens beaucoup à ce que je vois… Que de cachotteries mon cher Gustav.
- Tu la veux ou pas ? répondit le Maître, agacé.
- Quinze sous, ça me parait pas mal. Tu l’as pas mal abîmée avec ton « entraînement », et si je souhaite en faire une courtisane ça va être compliqué…
- Quinze ? Avec son niveau de combat ? Et une vierge en plus ? Jamais de la vie…
- Très bien, vingt ?
- Soixante…
- Il faut bien que je me fasse une marge mon cher Gustav, sois raisonnable ! Vingt-cinq, c’est mon dernier prix d’ami avant la délation.
- Sinon j’ai beaucoup d’autres esclaves très bien à te montrer… tenta le Maître, se sentant acculé.
- Non. Je vois qu’elle te tient foutrement à cœur, alors je veux celle-là. »
Une goutte de sueur coula le long du visage rubicond de Maître Gustav. Le sourire de l’inconnu se fit carnassier. Le Maître baissa les yeux, capitulant par la même occasion.
- « Parfait, tu vois quand tu veux ! Toi, remets ton armure, on s’en va. »
Carla obéit à son nouveau maître dans un état second. Ça y est, une des choses qu’elle redoutait le plus venait d’arriver : elle avait été vendue. Pourtant elle resta digne et son visage resta imperturbable tandis que les deux vampires signaient les papiers règlementaires. Elle n’était plus l’enfant qui avait pleuré en étranglant son rouge-gorge apprivoisé, et ce depuis longtemps. Son seul regret en voyant s’éloigner l’élevage des Jung fut qu’elle ne put dire au revoir à ses proches, mais elle se promit de revenir, un jour. 

Être vendue l'avait tout d'abord atterrée, mais une fois un temps passé loin des siens la fit considérer ce fait comme une opportunité. Elle allait grandir, elle allait croître encore en compétences. Toute sa vie, elle avait subit, maintenant, elle serait actrice. Auparavant elle se battait pour le plaisir de son Maître, désormais elle se battrait pour elle, dans l'espoir de retrouver les siens, et de les sauver. Oui, un jour elle reviendrait, et elle se vengerait. »


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Message par Carla Mar 15 Nov - 16:24
La Chuchoteuse
La Chuchoteuse
Messages : 762
Date d'inscription : 26/05/2020

Pré-Validation
Un personnage intéressant et pimenté par son caractère, j'ai hâte de voir comment tu vas la faire évoluer. Les corrections demandées ont été effectué, donc je lance la Pré-validation.

Une Administratrice passera pour contrôler et te valider, si je n'ai rien omit!

Dernière ligne droite ♥

Message par La Chuchoteuse Lun 21 Nov - 12:25
La Chuchoteuse
La Chuchoteuse
Messages : 762
Date d'inscription : 26/05/2020

Félicitations !
Tu es désormais validé !

Bienvenue parmi les esclaves !

Bonne chance dans cette nouvelle vie ! Tu peux désormais aller poster une demande de rp ou une demande d'esclave et commencer à rp !

Si tu veux poster une fiche de lien ou un journal, n'hésite pas!

Je t'invite aussi à nous rejoindre sur notre serveur discord/CB pour participer à la communauté !

Message par La Chuchoteuse Mar 29 Nov - 13:32
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