Physique

La première chose que l’on remarque chez moi, ce sont les traits doux de mon visage qui me confèrent une apparence presque angélique. Mes yeux couleur gris perle sont d’une couleur peu commune et se trouvent être mon atout le plus fort comme le plus dangereux. D’une couleur peu commune, ils ont un côté envoutant et ne laissent généralement pas indifférents pour deux raisons : ils dégagent une certaine force de caractère et ils sont complètement indéchiffrables, ce qui intrigue et diffère quelque peu de l’image obéissante que je peux renvoyer en temps normal. Ma chevelure est longue et brune, la plupart du temps ils sont légèrement relevés afin de ne pas les avoir devant le visage pour travailler, mais rarement complètement attachés.

J’ai une taille plutôt dans la normale, ni trop grande ni trop petite, 1m65 pour 55 kg. Ma silhouette est fine et élancée, avec des formes plus généreuses au niveau de la poitrine et des fesses, mais je tente plus souvent de les camoufler que le contraire. Je mets un point d’honneur à toujours paraître propre et soignée peu importe les vêtements que je porte, dans le but de toujours renvoyer une image positive auprès de mon entourage et de mes Maîtres. Ce n’est pas comme si j’avais toujours mon mot à dire sur mes vêtements, mais lorsque je le peux, j’apprécie porter des robes plutôt simples et pas trop encombrantes, afin de pouvoir conserver une certaine liberté de mouvement et ne pas renvoyer une image vulgaire. Loin d’être timide, j’aime cela dit rester un minimum discrète.

De manière générale, je vais facilement vers les gens et j’ai tendance à inspirer facilement la confiance autour de moi de par mon attitude. Si je n’attise pas la haine de mes congénères à mon égard, c’est parce qu’ils savent que je ne cherche pas spécialement à attirer l’attention sur moi bien au contraire, car c’est un impératif pour mes activités secrètes. Il n’est pas rare d’apercevoir un sourire avenant sur mes lèvres lorsque je travaille. Je n’hésite pas à aider mes semblables en cas de besoin et je n’ai pas peur de me salir les mains. D’ailleurs, si quelqu’un prend un jour la peine de s’attarder d’un peu plus près sur ces mains, il pourrait remarquer qu’elles sont étrangement plus résistantes que celles d’une femme fragile et délicate et qu’elles sont largement capable de pouvoir porter un fusil sans problème.

Psychée

Ma vision sur le monde diffère complètement de la plupart de mes semblables mais nul n’en a idée. Là où tous les humains se battent en vue d’obtenir une place de favoris auprès de leur Maître pour espérer un jour devenir vampire, je me contente simplement de chercher à obtenir une position qui me permettra de pouvoir au mieux espionner mes Maîtres tout en restant la plus discrète possible afin de pouvoir agir dans l’ombre. Je n’ai qu’un seul objectif : les faire tomber.

Nous ne sommes pas nés pour être des esclaves... C’est ce que j’ai toujours pensé au plus profond de moi. C’est la raison pour laquelle j'oeuvre avec un groupe d'anti-vampires et que je prends le risque de me faire démasquer à chaque fois que j’aide à faire tomber l’un d’eux. Je suis prête à mourir pour mes idéaux, mais je tiens tout de même à éviter que ce jour n’arrive trop vite. Pour cela, je fais en sorte d’être l’esclave presque parfaite, que personne ne soupçonnera en cas de problème. Ainsi, je m’applique au quotidien dans les tâches qui me sont confiées, car j’ai bien compris que c’était là l’unique moyen de rester en vie et de ne pas attirer les soupçons sur moi.

Contre toute attente, je ne prie pas Tyweel le Dieu du Soleil mais Serena, la Déesse de la lune. J’ai plus longtemps connu la nuit que le soleil, et même si je sais que la Déesse Serena est adulée par les vampires, je me retrouve beaucoup plus en elle et en ce qu’elle représente. Non, je ne rêve toujours pas de devenir vampire et mes prières à son égard sont bien différentes de celles de mes Maîtres. Le fait que Serena incarne également la trahison et la traitrise me donne bon espoir qu’un jour, elle finisse par entendre mes prières et que sa trahison se dirige contre les vampires afin de leur reprendre ce qui leur a été donné.

Si mon entourage devait me décrire, il dirait sûrement que je suis une personne que tout le monde apprécie mais que personne ne connaît vraiment. J’ai la capacité de pouvoir inspirer très facilement confiance aux gens autour de moi, de par ma nature bienveillante. Mais si mon caractère est si dur à cerner, c’est parce que mes valeurs sont en totales contradiction avec celles de la société. La chaleur que je véhicule renferme en réalité une certaine froideur, une barrière infranchissable que certains aimeraient sans doute briser.

Grâce à l’éducation que j’ai reçue, le maniement des mots est devenu l’atout qui m’a fait pénétrer dans une spirale sans fin n’offrant que deux issues possibles : convaincre ou périr. Mais derrière mon obéissance plus ou moins exemplaire, j’ai un défaut qu’il m’est cependant plus difficile à dissimuler dans certaines situations : je conserve une certaine fierté malgré mon statut d’esclave qui est parfois mise à nue lorsque les mots ne suffisent plus à repousser l’inévitable et je crains qu’un jour, ce soit elle qui finisse par me démasquer.

Mon véritable désir ? Qu’un jour, mes semblables parviennent à se libérer du joug des vampires. Qui sait si mon prochain Maître ne fera que renforcer cette certitude ou m’en fera douter ?

Pouvoir

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Histoire

J’ai connu d’innombrables Maîtres et porté un nombre de colliers supérieur à tous les esclaves que j’ai connus. Mes différents Maîtres sont tous morts ou ont été dépossédés de l’intégralité de leurs biens, accusés de trahison. L’élément qui les relie tous : c’est moi. Je vais donc vous raconter mon histoire.

Je ne sais pas grand-chose de mes origines, excepté le fait que j’ai un nom de famille. Le Contremaître qui m’a élevée m’a raconté que ma mère était venue le trouver suite à une faute grave qu'elle avait commise et qui allait avoir de lourdes conséquences sur elle. Je n'avais alors que quelques jours et elle lui a demandé de prendre soin de moi. Suite à cela, il ne l'a jamais revue et ignore ce qu'elle est devenue. Je n'avais alors que quelques jours. Peut-être qu'elle est parvenue à disparaître avant que sa faute ne soit connue, ou peut-être qu'elle s'est fait prendre, je ne le saurai sans doute jamais. Avec les années, j'ai fini par penser que si le Contremaître m’a aussi bien lotie et traitée mieux que la plupart des esclaves qui moisissent ici, c’est parce que ma mère devait être très belle et qu’il voyait en moi une façon de tirer un très bon prix. Bien que le futur aura fini par me donner raison, la vérité est en réalité quelque peu différente. Le Contremaître ne m'a jamais avoué qu'il connaissait ma mère depuis l'enfance. C'est uniquement parce qu'ils s'appréciaient mutuellement qu'il a accepté de lui rendre ce service et de s'occuper de moi.

Au lieu de patauger dans le froid et la boue, j’ai eu la chance de recevoir une bonne éducation et d’avoir des vêtements convenables. On m’a appris à lire, à écrire, et on m’a initiée à différentes formes d’art, plus particulièrement la musique. « Si tu apprends vite, un Maître fera sûrement ton acquisition plus tard et ce sera un honneur pour toi ! », me disait-il. J’ai donc toujours plus ou moins su à quoi m’attendre, mais ce n’était pas la vie à laquelle j’aspirais. Plus d’une fois, je me suis disputée avec le Contremaître à ce sujet qui m’a réprimandée. Nos querelles ont fini par s’ébruiter parmi les esclaves. J’ai même cru qu’à terme, le Contremaître finirait par abandonner mon éducation et me renverrait avec eux. Mais j’ai fait une rencontre qui a définitivement changé ma vie.

Un jour, alors que je terminais une tâche un peu plus tard que prévu et m'apprêtais à rentrer, j'ai entendu des chuchotements provenant d'un vieux bâtiment en ruines. Je me suis approchée discrètement pour savoir qui se tramait et j'aperçus deux personnes de derrière l'une des fenêtres brisées. L'une d'entre elles était un esclave que j'avais l'habitude de croiser de temps à autres, l'autre en revanche, c'est la première fois que je voyais son visage. La curiosité m'a poussé à écouter quelques bribes de leur échange avant de comprendre qu'ils parlaient d'un vampire. L'un d'entre eux glissa alors une fiole dans les mains de l'autre. Je me penchai de plus près pour essayer de voir son contenu, mais ma présence se fit entendre et les deux têtes se tournèrent vers moi. L'esclave parut complètement surpris, tandis que le second était immobile mais ne laissait rien paraître. Je m'approchai au niveau de l'embrasure de ce qui était autrefois une porte, conservant une certaine distance entre eux et moi et exigeant une explication faute de quoi je donnerai l'alerte. Tous les deux échangèrent un regard et firent la promesse de tout me révéler en échange de mon silence. C'est ainsi que je découvris l'existence d'un groupe anti-vampires pour la première fois.

Après quelques échanges, l'homme mystérieux finit par me demander si je voulais aider à changer les choses, œuvrer pour une cause qui redonnerait de l’espoir aux humains et faire tomber un maximum de vampires. J’ignorais tout de lui, mais il m’a fait comprendre que le seul moyen de parvenir à changer les choses sans être poursuivi, ce serait de l’intérieur. Pour la première fois, j’ai senti qu’un nouveau destin s’offrait à moi, j’ai alors accepté, consciente des risques que je prenais. Il a dit qu’il me donnerait des instructions et durant les années qui ont suivies, ils ont été deux à me rendre visite secrètement durant mes temps libres. Lui, il m’a enseigné de quelle façon communiquer avec eux et agir sans me faire prendre. Il m’a également appris à me défendre via des combats au corps à corps en cas de besoin face à d’autres humains. Il s’est assuré que mon écriture et ma lecture étaient parfaites, car c’est principalement via des écrits que j’allais communiquer avec eux par la suite. L’autre personne, une femme, a peaufiné avec moi les arts auxquels le Contremaître m’a initiée et m’a appris à mettre ma beauté en avant juste comme il le fallait afin d’attirer l’attention de futurs acheteurs tout en restant discrète. Elle m’a également préparée aux arts de la séduction et aux différentes façons de satisfaire un Maître. Parallèlement à cela, je continuais mon éducation avec le Contremaître comme si de rien n’était et sans plus jamais le provoquer. J’apprenais très vite et il en était ravi. Puis est venu le jour où je fus officiellement considérée comme « bonne pour la vente ».

J’avais tout juste 17 ans. Je fus vendue à un marchand d’esclave qui m’examina comme un morceau de viande fraîche et qui décida de me mettre sur le marché. J’ai rapidement trouvé un acheteur. Je ne partais pas seule, mais avec une magnifique colombe que j’ai désigné comme étant mon familier. Encore une ruse de mes deux informateurs secrets dont je ne connais que les surnoms. J’ai pris le temps de bien éduquer la colombe qu’ils m’ont donnée afin qu’elle ne me quitte plus et paraisse entièrement liée à moi. La première année commença et j’appris à me fondre dans la masse tout en me faisant apprécier par mes semblables. J’échangeais occasionnellement avec mes interlocuteurs secrets grâce à ma colombe qui faisait des allers et retours très discrets. Au bout d’une année, ma colombe revint avec une petite fiole accrochée à sa patte et un message m’indiquant quoi faire. Connaissant les habitudes de mon Maître, j'introduisis le contenu de la fiole dans l'eau de l'une des esclaves sur qui mon Maître allait bientôt se nourrir. Ce fut ma première victime... Ma première victoire. Suite à cela, l’ensemble des cuisiniers ont été accusés du meurtre et je fus revendue avec d’autres esclaves sur le marché.

Au fil des années, je suis devenue la possession de plus en plus de Maîtres de différents clans. On me faisait  toujours agir sur un laps de temps d’au moins un an après mon acquisition afin de ne pas attirer les soupçons sur moi et mes missions variaient chaque fois que ma colombe revenait : un document compromettant à dissimuler dans les affaires du Maître, de nouveaux poisons, la mise en place d'un traquenard, etc. Je suivais les instructions données et j'avais toujours un bon alibi. Quant à mes responsabilités en tant qu’esclave, elles ont également fini par évoluer. Je suis devenue organisatrice de banquets pour les vampires, ce qui me permet d’être constamment présente durant les événements et de découvrir de nouveaux vampires. Parfois, je joue également de beaux morceaux durant les réceptions. Pour les marchands d’esclaves, je suis devenue une petite mine d’or. Certains vampires ont commencé à me reconnaître lorsque j’étais remise sur le marché, m’ayant aperçue soit durant des événements organisés pour mes anciens Maîtres, soit à plusieurs reprises sur le marché. « La beauté maudite », qui faisait peur à certains, mais qui au contraire en fascinaient d’autres.

Aujourd’hui, j’ai 27 ans et je m’apprête à être présentée à de nouveaux vampires pour que l’un d’eux fasse mon acquisition. Certains clans me terrifient plus que d’autres, la tâche étant toujours de plus en plus ardue et les Maîtres étant parfois de caractère complètement différents. Combien de temps avant que l’un d’eux ne finisse un jour par me démasquer ? Cela sera-t-il suite à une erreur commise ? À mon caractère d’ordinaire très obéissant qui change quelque peu lorsqu’un vampire souhaite faire de moi sa propriété sexuelle ? Au fait que je ne serai peut-être pas en mesure de tuer l’un d’entre eux ? Seul le futur nous le dira...