Physique

Un solide gaillard de 1m83, épaules larges, cheveux noirs, nez aquilin et mâchoire bien dessinée : Tancrède n’est pas désagréable à regarder. Une force de la nature, en pleine forme, habitué à la rixe et aux diverses formes de lutte et d’escrime – Rien d’étonnant, étant donné le sang qui coule dans ses veines. Un faible n’a pas sa lance au sein du Clan des Mirannas.

Il est toujours bien vêtu. Même quand il va se battre, il est magnifique : Il décore son casque de cimiers élaborés, il recouvre son harnois scintillant de surcots colorés et de mantels tailladés. C’est un homme extravagant. En public, il est toujours parfumé. Il lui arrive de se faire pousser une moustache ou de se tailler les cheveux pour suivre la mode de Camin – Ce qui ne manque jamais de le faire remarquer auprès des guerriers du Fort Noir.

Il parle bien. Étonnamment, toujours d’une petite voix : C’est un homme qui paraît toujours droit, ferme, composé. Il hausse rarement sa voix, sauf lorsqu’il a la trouille. Ce qui arrive plus souvent que vous ne le pensez, quand on rencontre un Troll ou une meute de Skavens. Dans ce genre de situation, il pense uniquement à ses réflexes, et à ses instincts.

C’est un homme maître de son corps. Étrangement félin, quand il ne veut, quand il ne s’amuse pas à être au garde-à-vous devant tout le monde. Souple et agile. Un bon guerrier, on le répète.

Psychée

Tancrède est un homme qui est étrangement agréable et sympathique. Envers les membres de son clan, il sait sourire. Parler poliment, et avec une courtoisie toujours empruntée. N’allez pas le confondre avec un courtisan ou un lèche-bottes, malgré tout ; Tancrède est un guerrier. Un militaire qui sait se battre, et qui ne trouve l’honneur et l’aventure que dans la traque, la chasse, et le tournoi ; Mais les autres Mirannas sont sa famille, et on est toujours en bonne relations avec sa famille. Il sait être généreux, dépensier, amical avec tout le monde. Au Fort Noir, on se souvient de lui, et normalement, toujours en bien.
C’est un homme pieux, religieux, qu’on croise souvent dans son temps libre aux temples pour rendre hommage aux Dieux.

Il n’y a qu’un petit problème : Tancrède est pauvre. Extrêmement pauvre. Mal placé dans l’héritage familial, il n’a accès qu’à de très maigres ressources, alors qu’il sent le besoin de toujours constamment dépenser pour être bien en vue auprès de ses semblables. Et c’est là qu’arrive un autre aspect, bien moins public de Tancrède.
C’est un homme en fait assez vain. Extravagant. Manipulateur. Un quasi-gigolo. Il est prêt à tout pour récupérer de l’argent et de l’or, honorablement ou non. N’importe quoi pour financer son train de vie.

Il adore les Humains. Mais il adore les Humains comme on aime des jouets, et il ne les voit pas autrement. Incapable d’empathie envers eux, il peut les choyer et les attendrir un jour, puis les torturer bien atrocement le lendemain, sans aucune malice, simplement car il est incapable de leur attribuer une conscience qui égalerait celle des Vampires.

Pouvoir

« Sang Incandescent » : Le sang de Tancrède est légèrement plus chaud que la moyenne, au moins au point où il picote très légèrement lorsqu’il tombe sur quelqu’un, un jeu très amusant lorsqu’on le répand sur la peau nue d’un esclave. Lorsque le sang de Tancrède a été versé, le Vampire est également capable de l’enflammer à distance : Ainsi, si Tancrède se découpe sa main le long d’une épée, il peut la transformer en une épée enflammée. Lorsqu’il en coule derrière lui, il peut transformer son sang en un piège très utile pour s’échapper ou pour attaquer une créature qui le poursuivait avec trop de véhémence.

La limite principale de ce pouvoir est qu’il a, évidemment, besoin de sang. Plus Tancrède l’utilise, plus il se vide, et pour que les flammes soient puissantes et se transforment en un véritable brasier, il a besoin de se faire de grandes saignées ; Plus il utilise ce pouvoir, moins il est utile au combat. Il vaut mieux emporter un esclave avec soi pour pouvoir se nourrir au cas où avant de l’utiliser, mais ça entraîne alors d’autres ennuis.

Histoire

Tancrède n’est pas né en s’appelant « Tancrède ». C’est un nom trop beau, trop noble, trop élevé. Il est né avec un nom commun. Sa maman l’appelait « Tom », c’est court et ça passe partout. À l’âge de six ans, la médiocre vie d’esclave qu’il aurait dû vivre devint beaucoup plus intéressante, lorsqu’un brave seigneur bien doté et bien respecté du clan Miranna l’acheta pour lui servir de page et de poche de sang mobile. C’est là que sa vie démarre véritablement.

Page c’est un boulot rigolo. On vit auprès de son maître – ou plutôt dans ses écuries, mais quand on est dans un clan guerrier, c’est un peu la même chose. On panse les animaux, on lave le foin, on décrasse l’armure de son maître, et surtout, chose incroyable : On entretient ses armes. Dans un monde où l’Humain n’est pas censé s’approcher de l’éclat d’une lame par crainte de rébellion, c’est un honneur incommensurable d’avoir un tel privilège. Surtout lorsque ce maître apprécie votre timidité qu’il prend pour de la discrétion, qu’il vous donne un nouveau prénom et qu’il vous emmène partout dans ses chasses à la frontière du Royaume.

La vie de page de Tancrède, il n’en garde que de bons souvenirs. Une vie châtelaine, à se battre avec d’autres jeunes hommes esclavagisés pour être celui qui aura le plus de faveurs du seigneur, celui qui lui aura le mieux poli l’épée et le mieux fixé le perron au bout de la lance. Tout un tas de jolies péripéties juvéniles, une chanson épique au service d’un chevalier-vampire. Jusqu’à la consécration finale : Le droit, si immense, si inimaginable, de devenir aussi une créature de la nuit, dépassant la servile médiocrité humaine. Tancrède n’avait même pas dix-neuf ans, lorsqu’on lui confia ce grand honneur.

Le problème de petit Tancrède, c’est que son seigneur avait été un peu trop généreux avec ses esclaves. Il était le 6e. Le tout dernier. Être le petit dernier c’est bien des fois : Souvent on est le plus aimé, le plus choyé, celui avec le plus d’attentions. Le problème vient lorsque, dans sa cinquante-sixième année, Papa-Vampire se fait tuer. Ça arrive. Même aux Vampires. Même aux guerriers invincibles du Clan Miranna. La mort idiote et imprévue, qui frappe sans discrimination. La mort qui tâche, qui fait pleurer, qui assaille le cœur. La mort qui…
Qui pose des soucis d’héritage.

Tancrède n’était pas vraiment doté sur le testament. Pourtant son papounet était un seigneur bien riche. Mais voilà, s’il passait son temps à faire des campagnes pour pousser les frontières du Royaume, c’était aussi pour pouvoir offrir une future seigneurie à son tout petit dernier. Il est mort un peu trop tôt. Le truc con et imprévu. Le moment qui met bien mal.
Tancrède a hérité d’un château, le « Fort d’Almas ». Sur le papier, le nom claque, et « château-fort » ça fait beau comme titre. En réalité, la seigneurie d’Almas n’est qu’un vieux bastion pourri, qui a un coût d’entretien pharamineux avec toutes ses tours de sièges et ses bastides vides, alors que les terres dotant le paysage tout autour sont pauvres et désolés. C’est très énervant quand on reçoit les factures en fin d’année, pour aller importer de la pierrerie et du bois de chauffe. En plus les esclaves humains, ces ingrats, insistent pour avoir à manger pour remplir leurs estomacs.

Tancrède est un aristocrate de la haute société du Fort Noir. Un chevalier courageux bien en vue. Un type généreux qui offre toujours de l’argent à ses amis, et qui paye des banquets quand il peut. Il a pas le choix. Il sent qu’il a besoin de ce luxe pour exister – Sauf qu’il ne l’a pas, ce luxe. Il vit à crédit. Il contracte des dettes en secret, auprès de vampires d’autres clans. Et ça le rend désespéré.

Il fait n’importe quoi pour continuer d’avoir des avances d’argents et pouvoir survivre en tenant son rang. N’importe quoi. C’est un bon combattant – Il est prêt à faire chasseur de primes. Traqueur de bêtes rares. Il est prêt à aller risquer sa vie comme un fou furieux dans les arènes pour gagner des prix et des récompenses. Gigolo. N’importe quoi. Il lui faut de l’or.