Physique

 

Actuellement? Je suis à l'apogée de ma forme physique selon mon propre examen. Les montagnes m'ont forgée avec une dureté implacable tout comme la brutalité de la Vie elle-même et ce dès ma naissance et pour finir mon Maître mais nous y reviendrons plus tard. Moi, ce gamin inutile dans bien des domaines, trébuchant au moindre obstacle sur son chemin et se faisant humilier par la plupart des enfants, changea de tout au tout à partir de ses onze ans. Il aura suffit d'une rencontre pour que cela se déclenche.
C'est ainsi que je me pris réellement en main, développant mes autres sens avec un acharnement exemplaire.

Tout au long de mon adolescence je pris des centimètres jusqu'à faire culminer mes cheveux, d'un brun marron, vers le mètre quatre-vingt quinze aux alentours de mes dix-sept ans. Voyant les changements en moi mon Maître me fit travailler dans l'une de ses mines et je fis rapidement mes preuves, ce qui me valu de meilleures rations. Jour après jour ma musculature se dessinait. Mes épaules, mon torse, mes bras, mes jambes, tout mon corps avait été un filon de fer attendant d'être découvert et par la suite miné avec une efficacité que seule les montagnes pouvaient offrir.

Mes yeux et la partie supérieure de mon nez sont cachés derrière un bandeau noir que je n'enlève qu'à de très très rares occasions. Hormis mes ablutions quotidiennes. Toutefois ils sont brun noisette avec une nuance de gris. Suivez mon nez fin et atteignez mes lèvres légèrement charnues entourées par une barbe naissante.
Je possède quelques cicatrices comme tout esclave qui se mérite, principalement sur mon torse et mon dos, mais une seule aurait pu m'être fatale.

ps: Pour l'arme sur mon avatar, ce n'est pas à prendre en compte pour l'instant.  

Psychée

Toute ma vie se résume à une seule chose.
La vue.
Comment voulez-vous que je me sente lorsque la Vie décide que vous n'êtes pas digne de voir.
OUI je me sens comme une victime.
JE TE HAIS!!!!!
OUI je me sens trahis alors que le contrat entre Toi et moi n'a même pas eu le temps d'être signé.
JE TE HAIS!!!!!
De ne m'avoir offert qu'humiliation et faiblesse.
OH QUE OUI JE TE HAIS!!!!!

Voici exactement comment je pensais avant cette fameuse rencontre. Un mantra que je me répétais, le matin, quand j'ouvrais les yeux et qu'il faisait toujours noir. Une minute plus tard quand je me cognais à tel ou tel objet. Une minute plus tard quand ma mère me prenait en pitié. Une minute plus tard quand mon père me...oh non c'est vrai, lui aussi m'a abandonné dès ma naissance retournant dans cette ville portuaire auprès de son maître. JE LE H... Une minute plus tard quand plusieurs enfants m'entouraient dans l'unique but de me faire tomber puis de recommencer à chaque fois que je me relevais. Encore...Encore...Encore. JE LES...
Bon vous aurez compris que j'étais dans une boucle sans coin. Un coin auquel j'aurais pu m'accrocher pour me libérer de cette noirceur qui chaque jour était plus destructrice que le jour d'avant.

Cette rencontre qui a changée ma vie. Cette odeur de crottin qui la décrivais particulièrement bien.
- Que tu sens mauvais!
- Alors que toi tu ne vois rien!
- Mais je le sens quand même!
- Alors bouche toi le nez!
- Je ne peux pas sinon je ne sentirais plus ton autre odeur!
- *Aucune réaction.* M'avait-elle fixée à ce moment là? Je n'avais aucune possibilité de le savoir à part le lui demander. Timide je lui avouais la seconde odeur.
- L'extraordinaire odeur du foin.

Et je pris la fuite aussi rapidement que j'en étais capable sur le chemin du retour vers la demeure de mon Maître.

JE L'A...?????
Comment pourrais-je le savoir? Cependant c'est cette interrogation qui me donna l'envie de changer.

Pour elle.
Elle était mon coin désormais.

En ce jour le calme des montagnes et plus particulièrement les mines de mon Maître m'ont apprit la patience et la maîtrise de mes sentiments, le contrôle sur ces derniers.
Je suis devenu une tout autre personne. Calme, attentionné avec ma mère qui en a bavé terriblement et en grosse partie à cause de ma personne. Je devenais le fils qu'elle méritait. Je devenais l'esclave que mon Maître méritait. Je deviendrai l'homme qu'elle mériterait.

J'ai trouvé des buts dans cette vie.

Pouvoir

Aucun

Histoire

   

Je suis né dans une maison en pierre qui formait avec d'autres un large demi-cercle face aux montagnes à l'Ouest de Fort-Noir et appartenant à un vampire spécialisé dans le minage de fer, principalement. Comme vous le savez déjà je suis aveugle depuis ma première bouffée d'air et j'ai haï la Vie durant des années.
Un enfer tout simplement.

Prenons quelques anecdotes, au point où on en est, vous méritez de savoir.
Commençons par la première fois que j'ai dandiné mes petites fesses lorsque je découvrais notre maison à quatre pattes. Me cogner la tête aux chaises, à la porte, dans les jambes de ma maman et ainsi de suite sans compter notre chien qui après avoir subi ceci durant quelques semaines sans broncher me mordit le bras gauche. Imaginez un peu quand j'ai su me tenir sur mes jambes!
Quelques années plus tard, je devais avoir quatre ou cinq ans, voici que je découvre le monde extérieur enfin juste à quelques mètres de la maison. J'entendais des enfants jouer et ma chère maman décida de me laisser en leur compagnie tandis qu'elle discutait plus loin avec le Maître. Ces enfants n'ont rien trouvé de mieux à faire que de m'étaler du crottin de cheval sur la figure. Ceux-là même qui plus tard, rappelons-le, s'amusaient à me faire tomber et ainsi de suite dès que je m'étais relevé.

Vers neuf ans le Maître s'intéressa enfin à moi, mais je n'étais pas dupe, le mépris, l'exaspération et l'impatience s'entendaient dans sa voix. Nul doute que depuis ma naissance il avait pensé plus d'une fois à me jeter dans une crevasse connue de tous et se trouvant non loin de l'exploitation minière. Quoi qu'il en soit il m'ordonna de suivre un autre esclave à chaque fois que ce dernier se rendait chez un voisin vampire à qui notre Maître louait des chevaux. Effrayé rien qu'à cette idée aucun mot ne sort de ma bouche et s'en suit une gifle atteignant ma joue avec ces mots. "Tu es aveugle et non muet, j'exige une réponse de ta part quand un ordre t'es donné!" Ce que je fis évidemment avec une voix tremblante

Ais-je besoin de vous dire une nouvelle fois ce qu'il s'est passé à mes onze ans?
Vous savez, cette rencontre?

Oui celle de cette enfant atteignant l'adolescence à l'odeur horrible de crottin, mais à l'excitant parfum de foin. Et je vais directement éclaircir ce dernier point qui est au final assez simple. Comment aurais-je pu reconnaître l'odeur de foin? Tout simplement après avoir été jeté dans un box lors du premier voyage effectué avec cet esclave dont la patience avait été mise à très rude épreuve. Cette odeur envahissant mes narines, une douce combinaison de chaleur et de pluie. Je n'avais jamais rien senti de tel et c'était franchement enivrant!

Enivrant, oui c'est ainsi que je caractériserais cette rencontre.
Mon coin.

Comme je l'ai déjà précisé tout changea pour moi à partir de ce moment. Je prenais enfin ma vie en main et cela bien sûr commença par développer mes autres sens. Prendre le temps d'étudier tout ce que je touchais, de comprendre ce que j'entendais, de décrypter ce que je sentais et goûtais afin d'en sentir toutes les nuances. Vous vous doutez bien que cela ne se fait pas en quelques jours, ni mois, mais on parle bien d'années.
Mais ces années portèrent leurs fruits et cela n'avait pas échappé à mon Maître. Il allait enfin pouvoir récupérer ce que je lui avais coûté.

Hop me voilà dans l'une des mines secondaires de mon Maître, découvrant cet univers froid, incroyablement silencieux si on arrivait comme moi à mettre le son des pioches de côté. Ce silence comme nulle part ailleurs était une réelle bénédiction.
Après plus d'une année et demi à apprendre ce métier, les mots de mon Maître résonnèrent en moi comme si c'était hier. "Qu'il allait enfin récupérer ce qu'il avait dépensé pour me garder en vie." Un jour de très bon matin, j'avais dix-neuf ans depuis quelques jours, je partis avec mon partenaire de vingt ans mon aîné en suivant notre intuition juste accompagné de nos pioches et d'un chariot dans la mine qui nous était assignée. Pour ce qui est de la lumière c'est grâce à un système d'éclairage sur le chariot, que je ne pourrais pas vous décrire, n'ayant jamais pris la peine de le comprendre. Plus d'une quinzaine de minutes passèrent avant d'atteindre ce carrefour de tunnels dont certains n'étant pas encore exploités ni sécurisés.

Nous sommes remontés à la surface, quelques heures plus tard, avec une excellente nouvelle pour le Patron! Lui annonçant le nouveau filon de fer que nous avions trouvé, il nous ordonna immédiatement de le conduire en personne jusqu'à notre fameuse découverte. Nous félicitant il prit aussitôt le chemin vers la surface afin de donner ses ordres pour qu'une nouvelle équipe s'occupe de ce filon dès le lendemain matin. Nous n'avions jamais mangé aussi bien que ce soir-là, et tous les soirs suivants. Sans compter qu'un mois plus tard mon Maître m'offrit en cadeau une minuscule et fine plaque de fer de forme opale avec la lettre "L" gravée dessus.
Patientant jusqu'à l'heure où il faudrait retourner les chevaux à leur propriétaire, j'avais tellement hâte de revoir cette adolescente qui était devenue une jeune femme dont les contours de son visage étaient une pure merveille pour mes mains calleuses. Je l'avais revue plus d'une fois depuis ce premier face à face et de temps en temps je lui avais offert quelques cadeaux. Et donc ce jour-là, à peine arrivé aux écuries de son Maître, j'interpelle un esclave en train de nettoyer un box et comprenant rapidement la personne que je cherchais, il me dit d'une voix amusée...

- T'cherches Luna? 'cuppée avec l'mec là si t'vois c'que j'veux dire *alors qu'il venait poser l'une de ses mains sur mon épaule gauche encore plus amusé qu'avant* 'fin voir t'vois qu'dal mais t'comprends hein?

Je dégageais sa main, laissant les chevaux s'abreuver tranquillement. Passant à côté du box remplit de foin et dont l'odeur me la rappelait cruellement, je venais lancer la plaque dans cette direction d'un geste remplit de déception. A qui d'autre aurais-je pu l'offrir après tout?

Depuis ce jour je me suis contenté de travailler, de prendre soin de ma chère mère qui le mérite amplement et de penser à mon coin. Oui de penser à Elle, ne pouvant pas m'en empêcher malgré mon cœur souffrant et souffrant encore.
Malgré tout, j'espérais un jour entendre de nouveau celle qui m'avait vu naître d'une tout autre façon.

Oui j'avais Espoir. Cette femelle harfang des neiges qui est à l'origine d'une grosse cicatrice sur mon flanc gauche qui n'est pas passée loin d'être fatale. Tout simplement furieuse qu'avec deux autres esclaves nous avions reçu l'ordre de couper quelques arbres afin de pouvoir sécuriser de nouveaux tunnels dans la mine principale. Et donc d'avoir détruit son nid. Vous racontez comment ce lien s'est créé? Je refuse, c'est bien trop personnel.

Mon coin, j'espère qu'un jour j'aurai la chance de te dire que si ce n'est pas dans cette vie, tu seras mienne dans la suivante.

JE T'AIME!!!!!