Physique

Hestia est un petit bout de femme. Du haut de ses 1m60, elle est faite telle une amphore, aux formes bien en chair là où il faut, lui donnant le charme rustique d’une femme venant des champs. De grands yeux bleus perçant vous regardent avec curiosité, mais cachent sous cette douceur apparente un éclat fier qui peut être aperçu parfois. De longs cheveux d’un roux un peu auburn viennent encadrer son visage, qu’elle aime coiffer de différentes façons chaque jour. Sa peau est claire et fait ressortir de ci de là, quelques mignonnes tâches de rousseur.
Côté habits, elle est toujours habillée simplement, aimant être à l’aise lorsqu’elle performe pour ne laisser transparaître dans la tête des gens que son art, sans artifices.  Elle porte un petit collier de tissu noir qu’elle a confectionnée avec ses sœurs, symbole de cette tragédie qui l’a éloignée du domaine familial. Elle a une ceinture à sa taille pour y ranger ses notes et quelques objets personnels.
Se dégage de son apparence une certaine innocence, de son jeune âge forcément, de sa petite taille, mais lorsqu’elle pose son regard sur vous on y est loin, et c’est comme si elle cherchait à vous sonder pour découvrir vos plus profonds secrets. Peut-être y arrive-t-elle, qui sait ?

Psychée

D’un naturel curieux, Hesta fait partie de ces gens qui pourraient se mettre en danger pour répondre à ses questions. Elle n’a pas la langue dans sa poche malgré une éducation stricte du bon comportement pour servir les vampires. On va dire que c’est son esprit de contradiction, qui va de pair avec ses envies de voyage et de liberté. Un peu contradictoire lorsque l’on sait de quoi sa vie sera sans doute faite. Elle n’en démord pas moins et compte bien utiliser ses atouts artistiques pour vivre quelque chose de plus palpitant que de s’occuper de champs ennuyeux à mourir. Elle n’a jamais compris pourquoi les humains étaient esclaves, et n’a jamais réussi à se faire à cette idée. La puissance des vampires, le pouvoir, le mystique … tout ça c’est effrayant et elle connait les aboutissants d’une vie humaine. Mais elle espère réussir à vivre malgré tous ses propres joies et découvertes. L’avenir appartient à ceux qui rêvent tôt !  
Généreuse, elle n’hésite pas à aider son prochain et à défendre le parti de ceux qu’elle aime avec ardeur.  C’est un peu une petite flamme qui ne s’éteindra qu’à son ultime souffle, destinée à devenir plus grande chaque instant de sa jeune vie. Son optimisme sera son armure et sa bonne humeur son bouclier.

Histoire

« Vivre une vie avec un point final c’est un pouvoir unique de refermer ton livre »
Hestia se souvenait de cette phrase, que son oncle lui avait chuchoté un soir avant de se coucher, petite. Il lui racontait beaucoup d’histoires merveilleuses avec des fées et des rêves où être humain était une condition plus douce qu’à Vertgrison.  Elle se délectait de les écouter, toujours, et grandit la tête remplie de belles choses. Son oncle disparu bien des années avant, tué par le travail harassant des champs. Il était difficile de survivre d’une belle vieillesse quand tout le long du jour on s’occupait de la terre. Sa mère paraissait 20 ans de plus, ses grandes sœurs étaient déjà voutées et grisonnantes aux tempes, fatiguées, quand ses 2 frères, des jumeaux, avaient déjà été vendus au marché qu’elle ne les avait vu que très peu. Malgré tout, Hestia gardait espoir car ses parents avaient tout fait pour la préserver, désireux qu’au moins un de leurs enfants puisse avoir un semblant de meilleure vie. Ils avaient remarqué très tôt qu’elle était douée pour d’autres choses que les champs : les arts. Une jolie voix sur une jolie frimousse, voila qui pourrait l’aider à s’en sortir !
Ils n’y connaissaient rien eux-mêmes à l’art, mais une autre famille fermière comptait un de leurs fils également talentueux ; chez qui ils s’empressèrent d’y mener leur fille avant qu’elle soit en âge de courber l’échine au milieu de la terre.  Comme l’on pouvait s’y attendre, lorsque l’âge ado vint poindre le bout de son nez, les deux intéressés sentirent les prémices de quelque chose venir effleurer leurs jeunes cœurs. Ces nombreuses heures passées ensemble les avait rapprochés, et bientôt, ils ne firent pas que chanter ou jouer de leur instrument.
Seulement il y avait un problème :  ses parents l’avaient mené ici pour qu’elle se prépare à quitter la ferme lorsque se serait possible et ils virent d’un mauvais œil cette idylle qui la retenait exactement là où ils ne voulaient pas qu’elle reste.
D’un geste terrible naquit la première grande peine de la jeune fille.
Une nuit, elle fut réveillée par des éclats de voix : cela venait de là où habitait son amoureux. Prise de panique, elle se leva précipitamment, prête à défendre celui qu’elle aimait. Son père l’attrapa au vol, lui enserrant les épaules d’une poigne de fer contre lui.

« Ma fille … je suis désolé, terriblement désolé. Nous n’avons pas fait tout ces sacrifices pour que tu termines comme nous. Comprends nous … laisses ce chapitre se fermer …. S’il te plait … »

Hestia ne comprenait pas ce qu’il se passait, mais petit à petit son cerveau réfléchissant à la réaction de son père et ce qu’il pouvait se passer dehors... Criant, pleurant, se débattant, elle eut beau le maudire, le menacer, le supplier, il ne la lâcha qu’une fois que tout redevint calme. Elle resta là le reste de la nuit, recroquevillée sur le plancher à attendre le matin, démunie.
Le jour apporta ainsi la terrible nouvelle attendu : Son jeune amant avait été accusé de vol. Il avait été enlevé la nuit dernière, sur qu’on ne le reverrait jamais. Sur les lieux de l’agression, car elle ne voyait pas d’autres mots, il ne restait qu’un reste de chemise déchiré.  Hestia le prit et rejoint ses parents, à qui elle n’adressa qu’un vague regard morne. Elle était en âge de travailler maintenant et devait partir avec eux aux champs, le temps d’être prête à ce qu’ils lui réservaient. Cela dura quelques temps, et un matin, son père la prit à part, lui tendant une sacoche.

« Hestia. Tu peux me haïr, je le comprends. Je ne suis pas fier de tout ça, mais je l’ai fait pour toi. Nous ne voulons plus voir nos enfants souffrir ou mourir avant nous. Le moment est arrivé. j'ai pu négocier avec notre Contremaître que tu accompagnes une livraison pour Carmin, pour commencer à te faire la main sur les différentes tâches. Tu sais, la grande capitale dont je t’ai parlé. Tu pourras là-bas, avoir l'opportunité de te trouver un maître ... te faire remarquer par tes prouesses musicales, et parce que tu es une femme également, tu sais c’est un atout. »

Hestia le fixa un instant en silence. Il lorgna sur son cou, remarquant le tissu noir qu’elle portait, et se doutant bien d’où il venait. Son cœur se serra un instant, mais il devait rester fort car c’était l’avenir de sa fille qui en dépendait. Celle-ci prit la sacoche.

« Pourquoi partir pour une autre vie d’esclave ? je ne comprends pas … »

« HESTIA ! il l’attrapa aux épaules, être protégée par un vampire cela n’a pas de prix tu m’entends ? tu comprendras bientôt … je l’espère. Va à Carmin, trouves toi un maître qui saura apprécier ce que tu as, et ai une meilleure vie que nous »

Cela était dur, même si elle leur en voulait énormément.  Cependant elle savait que ce que disait son père était vrai. Même si elle ne savait pas comment ou pourquoi, c’était ainsi.
Elle monta dans une des carrioles prévues pour le marché de Carmin et regarda la ferme s’éloigner petit à petit. Étonnement, même si la tristesse de quitter sa famille était là, cruelle et piquante, un autre sentiment, plus excitant venait faire palpiter son cœur. C’était tout nouveau non ? Elle venait de mettre un point sur un chapitre, il était temps d’écrire le suivant !