Physique

L’ovale parfaite de son visage se termine par la pointe d’un menton menu et tout juste assez prononcé. Un joli de bout de nez se situe parfaitement au milieu de son visage symétrique, ses grand yeux pairs laissent transparaître sa sincère curiosité et ce côté d’elle avide d’apprendre. Belle, soignée, sa démarche est aérienne et son corps fait pour les danses aussi douces qu’endiablées. Elle ressemble à ces esclaves qui dès leur enfance sont entraînés dans la culture et les arts soit dans le but de devenir des prostitués de luxe ou de devenir carrément favoris. Sa chevelure châtaine est soyeuse mais épaisse, attachée la majorité du temps par un ruban bleu satiné, c’est le peu qu’il lui reste de son père. Son corps, tout de courbes montées, n’a rien d’exagéré, une poitrine normale souvent emprisonnée par des corsets et de nuisettes lorsqu’elle doit danser la nuit pour plaire à un auditoire plus mature.

Habituée d’être à la fine pointe de la mode, elle porte présentement des loques la majorité du temps depuis qu’elle est chez le contremaître qui ne lui ordonne de s’habiller joliment que lors d’enchères où elle n’est jamais vendue en raison du prix de départ demandé. Sa voix est une chaude mélodie, entraînée pour le chant d’épopée variées, d’histoires et de légendes. Le bout de ses doigts est usé d’avoir gratté les cordes de trop d’instruments.

Elle est souple et sait se défendre, opte plus sur la distraction et la vitesse pour se débarrasser d’ennemis. Elle sait bouger sans faire un bruit, agile. Son corps est puissant et prend longtemps à s’épuiser puisque la danse est un sport très demandant. Elle s’entraînait plusieurs heures par jours et le contremaître maintient ce rythme d’entraînement pour elle comme il veut la vendre à prix fort.

Elle est belle, charismatique, presque thaumaturge lorsqu’elle se prend à chanter des épopées épiques, mais sa nature réservée ternît la majorité de ses charmes. Elle a une petite voix quand ne chante pas et les sourires sont rares à ses jolies lèvres.

Psychée

Rien ne laisserait croire, que Myr, fille d’Othman de Roshna, celle qui l’accompagnait lors de tous ses voyages depuis qu’elle était nourrisson, puisse être aussi réservée alors que comme artiste elle possède entregent et humour. Drôle, douce, moqueuse, respectueuse, parfaitement polie, dressée pour plaire. Plusieurs furent les prétendants de la petite favorite d’Othman, dès qu’elle fut en âge de « s’accoupler », vite repoussés par le vampire protecteur qui était l’ombre de cette esclave trop bien traitée.

Lorsqu’elle se donne en spectacle, elle est une flamme déchaînée qui emporte les autres de sa présence, de son aura, de cette force et de ce mystère qui émane d’elle. Charismatique et sans peur, chanteuse d’histoires à donner les plus doux rêves et les plus vils cauchemars. Elle est une vague, une enchanteresse, un bien curieux mélange de curiosité et de sincérité qui sait quoi dire et quand le dire. Excellente hôte, elle entretient avec une confiance qu’elle ne ressent pas mille conversations. On reconnaît la sévérité de son père au travers de son éducation stricte, elle a toujours dû être à jour sur la page politique, sur l’histoire, interdite ou non, sur les aventures des Miranna les plus influents pour mieux les conter. Porteuse de messages, parfois de menaces, elle a traversé le clan et leur monde connu avec son père adoré pour être sans crainte aucune, l’outil d’une propagande vampirique. Il est rare qu’elle ne sache pas sortir une mélodie d’un quelconque instrument.

La culture est quelque chose qui s’entretient et elle ne l’entretient plus beaucoup depuis la mort de son père. Elle a l’impression de se retrouver devant un monde fermé duquel elle ne connaît rien. Avant, on lui apprenait la stratégie, les arts oratoires et musicaux, la poésie et même le savoir commun de toutes femmes nobles. Extirper de l’information est un art que son père lui a fait parfaire, elle la vulgaire humaine qu’on ne craignait pas. Jolie séductrice par son innocence virginale.

Myr, la femme, est sur une page différente, des rêves différents. Comme elle avait jadis rêvé de passer sa vie auprès de son père avant qu’il ne meure assassiné aux mains d’elle ne sait qui. Plaie encore fraîche sur son cœur, elle n’est vraiment émotionnelle que quand elle parle de celui qu’elle appelait tendrement « papa ». Le reste du temps elle est sérieuse et pince sans rire.

Intelligente d’esprit et de cœur, elle est passionnée d’histoire : C’était dans les livres, lors de ses temps libres, qu’elle se noyait, nourrissait son imagination débordante. Elle aimait bien la poésie, la musique, mais d’un naturel paresseux, se les faire imposer n’avait rien d’agréable. Romantique, c’est dans les drame contés qu’elle foisonnait de joie.

Elle ne rêve pourtant pas de fonder une famille ou de faire partie d’une famille. Feu son père était son monde, son univers tout entier et se le faire arracher l’a laissée dans une détresse incomparable. Il était aussi son pire persécuteur, faisant naître chez elle un besoin constant d'être validée, de satisfaire. Préservée du vrai monde, protégée même, elle a toujours été la princesse de son père, éduquée comme une femme noble de laquelle on demandait plus, toujours plus. Mais ça allait, parce qu’elle servait l’homme de sa vie. Si elle a déjà connu l’attirance et le plaisir des regards sur son corps, elle n’a jamais goûté le fruit défendu et s’en est préservée à la manière d’une sainte parce qu’Othman de Roshna, ne s’imaginait pas voir son enfant devenir une adulte.

Le coup de la réalité a chassé l’enfant boudeuse qu’elle était, elle ne rechigne plus le pain qu’on lui offre en guise de repas de la journée. Sommeille pourtant en elle une femme un brin arrogante, réservée et manipulatrice. Prise sur le fait, elle est facile à froisser, prompte à l’argumentation et souvent convaincue qu’elle a raison quand elle a les bonnes informations desquels étayer ses arguments. Elle déteste se faire contredire même si l’art de la conversation lui a appris à courber l’échine. Égoïste, elle garde pour elle un humour noir et l’envie de voir les vampires renversés ou la fin de l’esclavage est un de ses fantasmes les plus intimes.

Elle n’en est pas moins sincère et douce. Bonne avec les autres. En fait, elle aime profondément l’Autre et c’est ce qui la fait adorer son métier.

Histoire

Il était une fois son père.

Un humain pas juste comme les autres, tombé fou amoureux d’une humaine comme les autres.

Grand bien leur en fasse, ils travaillaient tous les deux sur les terres de Roshna dans le territoire de Miranna, Othman était favori, Myrénée était servante et naquit de leur union bien fêtée, même par les vampires qui n’avaient rien de mieux à faire, une petite fille - humaine comme les autres.

La petite fille avait les traits de sa mère et la tignasse de son père et fut prénommée Myr en honneur à la beauté de la femme qui l’avait portée.

Ensuite il y a eu l’accident de calèche quand elle avait un an.

Son père a toujours refusé de lui raconter cette histoire, préférant parler de sa mère comme une déesse de laquelle il voulait préserver l’image au travers de mensonges. Suite au supposé accident, un jeu du destin, sa mère est morte, Myr a survécu et lui, Othman, s’est fait transformer. Petite, elle est devenue l’esclave de son père.

C’est l’histoire qu’elle connaît, sans fioriture ni beaux atours en comparaison à celles qu’elle raconte. Elle, petit bébé, est devenue la fille d’un vampire, nommé héritier pour remplacer son prédécesseur le du de Roshna, lui-même parti servir l’héritière de Miranna. Son enfance a été choyée de richesses et de beautés, de jouets et de bonheur. Son éducation a été pourtant sévère : Dès qu’elle put commencer à apprendre, elle eût droit à un précepteur. Enfant précoce, elle s’est vite découvert une passion pour la musique et le chant, une passion que son père, intelligent, a décidé d’exploiter. Il a tout exploité en fait. Changé par la mort de Myrénée, si oui il s’est concentré sur sa fille, c’est pour la cultiver et bientôt la présenter en spectacle comme sa plus belle fierté. Othman n’était plus cet homme attachant qu’il avait été.

Myr aimait son père de tout son cœur, lui qui l’emmenait toujours dans ses aventures rocambolesques sur le territoire, la présentait comme sa plus précieuse possession. Elle performait, pour lui, pour les groupes de chasseurs de Skavens, joli fardeau précieux qui a vite attiré l’attention dès qu’elle atteint la maturité. Elle a même chanté les louanges de Rowena de Miranna à ses treize ans. Elle était le trésor auquel on rapportait des trophées de chasse tout simplement pour s’amuser. Entraînée à la chasse, à la danse, à l’art, à la culture, toujours obligée de parfaire ce que son père trouvait incomplet chez elle coute que coute, elle a grandi comme possession de celui-ci, avide de la félicité que lui procuraient ses compliments, d’être validée.

Sa vie de tous les jours était exigeante et il était rare qu’elle ne s’effondre pas d’épuisement dans son lit à la fin d’une journée. Mais c’était sa vie, précieuse, tout sauf oisive.

Les prétendants sont arrivés après, des acheteurs convaincus, tous rembarrés par un père poule et protecteur qui refusait de voir sa minuscule (maintenant grande) fille devenir une adulte aux mains de la débauche. C’est peut-être là qu’il a réalisé qu’elle risquait de lui échapper et qu’il lui a pris la main pour la première fois. Il n’était pas question qu’on l’achète sans en faire une favorite, qui plus est que le risque que n’importe qui se lasse d’elle et la revende à qui va était inacceptable. Gâtée presque pourrie, elle ne voyait aucun changement possible à cette vie où elle était choyée et bien. Traitée presque en égale par son père adoré, elle n’a jamais compris qu’il puisse être acceptable de faire autrement entre humains et vampires.

Quel mur elle a percuté.

Son père, lors d’une chasse, n’est jamais revenu.

Dévastée par sa disparition, mort garantie quand on parlait d’Othman, fils du duc de Roshna, qui n’aurait normalement jamais laissé sa fille derrière, Myr s’est effondrée. Les circonstances de la mort de son père étaient douteuses. Il n’y eut pourtant aucun temps pour enquêter, pour questionner, car dès la nouvelle annoncée, la précieuse esclave s’est retrouvée comme n’importe quel humain chez le contremaître, à attendre qu’on la choisisse sans qu’on lui permette de faire son deuil. Ce fut une douche froide pour la petite princesse qui dût apprendre l’humilité et surtout sa faiblesse.

Est né en elle un noyau de rébellion tant sa rage était décuplée part la mort, la peine, l’inégalité, l’impuissance. Quelque chose qu’aujourd’hui elle garde secret.

Elle est en vente depuis maintenant six mois. Le contremaître refuse de négocier son prix et malgré la hargne et la rage, elle est terrifiée par l’inconnu qui l’attend.