Physique

Elros est grand mais ce n’est pas un grand gaillard non plus. Sa taille tourne autour du mètre quatre-vingt, mais un peu plus ou un peu moins, il ne sait pas. Il n’a pas une carrure de gladiateur, puisqu’il n’a jamais traîner ni été envoyé là bas, dans une arène. Cependant, les monts ont tout de même fait de lui quelqu’un de solide et battit comme il faut pour y survivre.

Quand il était humain, avant de rencontrer son dernier Maître, son visage était lisse, propre, pure. Mais les quelques mois entre sa vente et sa transformation ne l’ont pas laissé indemne et il possède à présent bon nombre de cicatrices qui ne disparaîtront pas tous avec le temps.

Il a les cheveux noir et les rases en grande partie. Ses sourcils broussailleux surmontent ses yeux bleu perçant qui donnent la sensation d’être de glace. Il n’est pourtant pas impossible d’y lire le bouillonnement de ce qu’il ressent tout au fond de lui. Son nez est droit et sa façon de se tenir le rend fier.

Il possède plusieurs anneaux à ses oreilles. Il les avait déjà de son vivant, et ne comptait pas s’en séparer. C’est l’un des seuls vestiges qu’il souhaite garder de cette époque. Il s’est toujours vêtu de vêtements sombres, mais depuis son dernier maître et sa transformation, son allure est encore un peu plus sombre.

Psychée

Elros est quelqu’un qui envoie des ondes pas franchement positives. Son attitude montre de lui quelqu’un de distant, de mystérieux et de froid, ce qu’il est assurément : il n’aime pas être proche des autres surtout de ces humains qui n’ont aucune ambitions, aucune envie de s’élever, il n’aime pas parler de sa vie humaine, à personne ce qui fait qu’il invente assez souvent de sombre chose le concernant. Pourtant, quand il était humain, il était tout l’inverse et protégeait les faibles.

Le jeune vampire a, depuis qu’il a changé de Maître, découvert quelques penchants sadiques, plus encore depuis qu’il est devenu vampire. Il trouve un plaisir malsain et sexuel à voir la souffrance dans le regard ou dans les plaintes des autres. Généralement sur des humains qui sont de toute façon destinés à mourir. Son petit côté joueur qui lui vient de sa vie d’avant, ne fait qu’accentuer son sadisme. Il s’est d’ailleurs très rapidement émancipé de son Maître, à la plus grande fierté de celui-ci.

Du côté sentimental, Elros est loin de ce qu’on appelle un romantique. Il n’a pas de désir de romance, il n’a pas envie d’amour conventionnel. Séparé de son vivant de celui qu’il aimait, il a développé pour lui une sorte d'obsession qui n’a fait que croître davantage, jusqu’à devenir omniprésente dans sa vie. Il sait, il sent que la seule chose qui lui faut, c’est lui, cet amour perdu.

Autrement, le jeune vampire est encore un peu violent, il ne maîtrise pas encore tout à fait la fougue de sa jeune transformation. Il n’est pas vraiment méchant, mais les événements de sa vie ont fait de lui quelqu’un de définitivement trop dur pour être doux, de trop radicale pour prendre des pincettes. Peut-être y a-t-il une lueur d’espoir…

Pouvoir

Elros a l'haleine fétide. Ou du moins, quand il active sa capacité, son souffle devient mortel. Comme un poison, celui-ci vient s'insinuer dans les poumons, dans les bronches pour les paralyser. Quand cela dure trop longtemps le sujet en meurt, évidemment uniquement pour les humains. Cette capacité ne fonctionne pas sur les vampires. Tout au mieux, ils toussent. Elros doit souffler directement contre les lèvres alors il ne peut le faire qu'à une personne à la fois, et généralement, il a besoin de temps pour avoir la possibilité de le faire de nouveau.

Histoire

Elros était un petit garçon presque invisible. Il n’aimait pas se retrouver dans la trajectoire du maître de ses parents. Celui-ci était un vrai tyran. Il frappait, il violentait et sans doute bien d’autre chose encore ses esclaves. Alors, l’enfant qu’était Elros cherchait toujours une nouvelle cachette. Malheureusement pour lui ce ne fut pas suffisant et il assista impuissant à la mise à mort de ses parents.

Le garçon allait sans doute subir le même traitement, mais il fut sauvé par Lauraille. Cette femme était une vampire, elle n’avait pas grand chose mais pu sauver Elros. Il avait alors un peu plus de douze ans, et venait de se lier à un corbeau qu’il avait nommé Croc. Elle fit de lui un esclave bien plus heureux que ses parents. Elle tenait une taverne et lui travaillait avec elle. Lauraille affichait clairement son mépris des vampires qui violentent leur esclave et sans aucun doute, le jeune homme la rendait fière quand il cherchait à organiser des opérations de sauvetage.

Durant des années, Elros imagine libérer chaque esclave maltraité. Mais jamais il ne met ses plans à exécution. Il n’ose pas, il recule… il hésite. Dans le même temps, il flirte, il apprend ses limites et celle des autres. Il a une petite amie, Mindie, qui comme lui a été recueillie par Lauraille très jeune. Elle est 3 ans plus jeune que lui, et leur relation reste platonique. Si elle finit un jour par lui avoué qu’elle est éperdument amoureuse de lui, celui-ci réalise qu’il ne pourra jamais répondre à ses avances.

L’homosexualité n’était pas tabou, et sa Maîtresse pas assez posséssive ou dirigiste pour lui imposer quoi que ce soit. Alors, pendant prêt de deux ans ou peut-être un peu plus, il expérimente, il teste, il partage avec d’autres esclaves.

Puis, un jour, un soir, il fait une rencontre. Certains diraient LA rencontre mais lui-même ne l’avait pas comprise à l’époque. Sloan. C’était un combattant qui venait régulièrement à la taverne pour boire. Très souvent, Elros le regardait à la dérobée, l'étudiant de loin pour juger de sa manière de penser. Et il comprit très vite que tout comme lui, Sloan voulait libérer les esclaves.

Il n’avait donc pas eu de mal à l’aborder et en quelques semaines de rencontre très régulière, il était évident qu’ils avaient certains points communs. Ensemble ils avaient même essayé de monter une équipe plus concrète de sauvetage. Plus ils passaient de temps ensemble, plus il était évident qu’il y avait plus qu’une simple connivence d’opinion. De file en aiguille, ils finirent par coucher ensemble, une fois. Puis une seconde fois, jusqu’à ce que l’évidence leur tombe dessus.

Le sexe était simple et bon. La compagnie était douce et chaude. L’absence de l'autre est de plus en plus difficile à supporter. Elros s’était peut-être rendu à l’évidence avant Sloan… peut-être pas. Mais s’il ne lui avait jamais dit, s’il n’avait jamais prononcé les mots, il avait été évident qu’il l’aimait.

Leur rendez-vous était de plus en plus osé et dangereux. Mais le tavernier lui, ne s’en rendait pas compte, sa Maîtresse était si… libre, si… absorbé dans ses propres problèmes qu’il ne pensait pas un seul instant que l’autre Maître pouvait ne pas bénir leur relation.

Un soir, sa Maîtresse lui annonça qu’elle avait tout perdu, qu’elle n’avait plus la main sur ses acquisitions et qu’à partir de là, le nouveau propriétaire pouvait arriver et imposer sa loi n’importe quand. Ce qu’il fit deux semaines plus tard. Un vampire, Atlach, qui se faisait appelé Baron venait de prendre les rennes. Elros devenait son esclave et Mindie aussi. Il était violent, mais il prenait toujours son temps pour donner de la douleur, et s’il ne s’occupait pas vraiment du jeune homme au début, il se faisait une joie de jouer avec la jeune femme, devant Elros.

Le jeune homme, ne voulant pas subir, ne voulant plus dépendre de qui que ce soit prit la décision de s’enfuir. Quitter les monts, vivre autre chose, et il prendrait Sloan avec lui. Il ne lui laisserait pas le choix, il n’y avait pas d’autre choix.

Malheureusement, cela ne se passa pas du tout comme prévu. Si lui était prêt, si lui attendait au point de rendez vous… Jamais le combattant n’était arrivé. Jamais son amour n’était venu. Est-ce qu’il ne voulait plus de lui ? Est ce que c’était sa manière de lui dire stop ? Elros n’avait jamais eu aussi mal à se retrouver seul, seul dans cet endroit qui avait connu leurs ébats, leurs élans de passion, de voix, de conspiration… C’était vide, mort, et même Croc semblait en souffrir.

Le chagrin, la peine qu’il ressentait le poussaient à revenir à la taverne, à s’y laisser mourir. Mais, à son retour, le nouveau Maître est là, droit, dur, froid. La tristesse de l’absence de Sloan fut vite remplacée par de la colère, de la rage. A cause de lui, à cause de Sloan il se retrouvait avec un nouveau Maître qui se révélait être violent, vicieux, pervers et ô combien sadique. Cette fois, Mindie ne lui suffisait plus… Cette fois, la fuite avait empli de colère ce… Baron.

Durant les premiers jours, peut-être des semaines ? Il ne savait plus vraiment, il éprouvait de la haine, la véritable haine pour ce vampire qui se faisait appeler Baron, pour tous les actes qu’il lui faisait subir mais également envers Sloan. Il avait disparu. Il l’avait laissé tomber. Dans son esprit, il avait besoin de vengeance, il avait besoin de le voir, de le trouver, de lui cracher au visage qu’il n’avait pas besoin de lui…

Quand la mort du Maître de Sloan arriva jusqu’à lui, Elros ne savait pas comment réagir. Est ce que c’était… Est ce qu’il avait tué son propre Maître ? Si oui… Pourquoi ? Et est-ce que c’était pour ça qu’il n’était pas venu ? Ou qu’il ne donnait pas de nouvelles ? Est ce qu’il était mort lui aussi ?

Elros était perdu. Entre ce qui se disait sur la mort du vampire, les actes du Baron, sa haine pour le vampire, celle pour l’humain, et cet amour si violent qu’il voulait faire passer pour de la haine…

Il se passe bien deux bonnes semaines dont l’esclave n’a aucun souvenir. Peut-être était-il mort à ce moment-là ? Aucune idée. Mais il avait tenu tête à son Maître, il avait montré qu’il ne voulait plus de tout ça, plus de souffrance, qu’il ne tenait plus à jouer pour le plaisir… Pour un plaisir qui n’était pas le sien.

C’est à ce moment-là que le Baron sut qu’il était prêt, prêt pour un petit voyage dans les Marais… En direction du Palais de Wolfram. Après une bonne semaine d’offrande et de négociation, il avait obtenu toutes les autorisations nécessaires et même si Elros ne serait favori que quelques jours, c’était suffisant pour son Maître. De retour dans les monts, le Baron ne voulait pas attendre, il ne voulait pas perdre de temps et risquer de rendre l’humain trop… faible… et moins combatif.

Le processus fut terriblement douloureux, suffisamment pour que le corbeau soit profondément faible et proche de la mort. Mais tout comme Elros, c’était un combattant dans l’âme et il ne voulait pas mourir.

Le sevrage fut étonnement rapide, trois mois et demi. Trois mois durant lesquels Elros découvre ce qu’il est devenu, ce qu’il possède, la force qu’il a.. et avant tout la liberté qu’on lui offre. Trois mois pendant lesquels, il balaye tout son passé, renie tout ce qui le retient à sa vie d’avant, à cette vie de misère, de douleur et de souffrance.

Durant cette même période, il a des excès de violence qu’il ne cherche même pas à comprendre et, découvre la joie, le plaisir, la jouissance qu’est le contrôle de l’autre. Et comment mieux contrôler un homme qu’en jouant sur sa souffrance ?

Sans doute est-ce lié à son créateur, ou à la violence de sa création, mais Elros puise désormais son plaisir dans la douleur et la souffrance de l’autre. Pendant des semaines il va apprendre, découvrir son pouvoir, ses limites… il va jouir de sa position, des faiblesses des autres. Pendant des mois, il profite pleinement de son pouvoir et du plaisir qu’il en résulte ne laissant derrière lui, que des presque mort qui se ressemble tous : Grand, pâle aux cheveux noir avec tous, d’incroyable yeux noisette.

Mais, dans le plus sombre de ses plaisirs, dans les moments où la luxure se mêle entièrement à la mort de son partenaire, Elros se sent quasiment libre. Mais pour l’être vraiment, pour être véritablement libre, il sait qu’il doit retrouver quelqu’un, quelqu’un qui est peut-être mort. Sloan.

Aujourd’hui, Elros a quitté le nid, il parcourt Haut-Levan avec Croc recherchant dans chacun de ses amants, celui qu’il a perdu. Et peut-être qu'un jour, il sera apaisé.