Physique

Si beau se montre le délicat parfum la mort.

Noir et rouge. De longs cheveux d'ébène encadrent un pâle visage. Des pupilles d'un rouge vif ne laissent de doute sur sa nature. Ce regard hautain, inquisiteur met de nombreux êtres mal à l'aise. Sans artifice, sa beauté est des plus naturelles. Et à peine quelques ornements en or se glissent de ses cheveux et à ses oreilles. Puis, à son délicat cou, un rare collier l'orne, toujours d'un rouge vif, parfois en accompagné d'un cercle doré.

Ses formes sont généreuses, sa poitrine imposante et ses hanches larges alors que sa taille est marquée. Ses jambes sont longues, presque interminables et presque toujours dévoilées dans des robes outrancières, digne de ses esclaves. Pourtant, elles ne s'ouvrent que pour quelques rares élu(e)s. Ses pieds, à leur fin, sont à peine plus grand que la moyenne.

Ses vêtements respectent des couleurs précises : Rouge, or et noire. Toujours dans cette gamme, la duchesse se vêtit, bien qu'il peut arriver, dans de trop rares occasions, que le sombre devienne clair. De plus, elle les aime légères, osées, permettant de mettre en valeur ses atouts et son élégante démarche.

Malgré cette évidente beauté, elle empeste la mort.

Psychée

Qu'importe le moyen tant qu'il permet d'arriver à ses fins.

Vivre libre. Vivre pour elle. Mélusine est une personne particulièrement égoïste, capable de faire de nombreux sacrifices, de patienter pour saisir l'unique chance qui s'offrira à elle. Si celle-ci refuse de venir, alors la nocturne n'a plus qu'à la créer bien que parfois, elle est tendance à être trop patiente.

De plus, les sacrifices sont nécessaires. Manquant cruellement d'empathie ou de scrupule, l'immortelle a fini par trouver un côté agréable à marcher sur les nombreux cadavres qui ont pavé son existence. Car chaque mort n'est vaine, elle est au moins un sacrifice au prince et sa bien aimée.

Mélusine a ainsi un mal cruel à s'attacher à quelqu'un, à un de ses enfants. Quelques rares amitiés ornent pourtant ses relations. Mais la méfiance, vile sentiment, s'immisce toujours et crée un doute qui ne la quitte que trop rarement. Le simple fait de faire confiance devient presque insurmontable.

Il arrive aussi que des concepts anodins lui échappent complètement comme la loyauté. Car si beaucoup la croit dévouée à l'héritier, elle ne voit qu'une sorte de infaillible contrat qui les lie car elle n'a nul besoin de s'élever contre lui. Elle finirait même par tout y perdre. Un soupçon d'affection se mêle à cet étrange ressenti. La nocturne a aussi conscience qu'elle est strictement incapable de gagner contre un être puissant et l'envie, parfois.  

Mais le pire pour elle reste sans doute l'ennui. Si profond. Si dévastateur. Elle observe et laisse se cultiver les germes de rébellion son établissement, s'amuse à voir les trahisons et les échecs. Bien que parfois, presque inconsciemment, elle écrase ce qui s'approche un peu trop du prince de la mort. Non pas qu'il est incapable de le faire. C'est juste une étrange manie guidé par un sentiment inconnu.

Pouvoir

Parfumé au cadavre.

Mélusine peut sentir l'odeur de la mort. C'est-à-dire qu'elle sent une odeur particulière quand quelqu'un s'est approché d'un cadavre (à environ une dizaine de mètre).

Si cela est récent, l'odeur est forte. Puis, elle diminue avec les heures jusqu'à totalement disparaître au bout de quarante huit heures.

Dans la première heure, elle peut le sentir jusqu'à 100m à la ronde. Dans les dernières heures, il faut qu'elle soit complètement collée à la personne, que son nez soit débouché et qu'elle le renifle volontairement.

L'odeur varie suivant le moment où la mort est intervenu. Si le cadavre est mort depuis peu, elle est particulièrement agréable. Plus le temps passe, plus elle est exécrable.

Mélusine ne peut pas rester dans la même pièce qu'une personne qui a côtoyé un squelette depuis plus de cent ans (sauf si vous voulez qu'elle vous vomisse dessus).

Histoire

Un chemin pavé de cadavres.

326. Les premiers cris de Mélusine furent audible. Son père se précipita dans sa chambre, l'espoir d'y retrouver son premier né, son héritier. Or, c'est une fille qui se dévoila à son regard. La déception fut immense. Il s'énerva, insulta sa bien-aimée avant de partir, claquant la porte. Plusieurs jours s'écoulèrent sans que personne ne puisse l'approcher tant sa fureur peinait à se calmer.

Six ans passèrent. Les tentatives de reproduction furent nombreuses et se soldèrent presque toute par un échec. Le seul mâle qui vint au monde, périt en couche. Deux autres filles, des jumelles, l'accompagnèrent, mais la maladie s'emparèrent d'elles et de leur fragile corps. Le patriarche désespérait de confier son héritage. Et dieu savait que jamais celui-ci ne tomberait entre les mains d'une femme.

Presque résigné à ne jamais voir un héritier naître, il prépara un plan de secours. Il commença à économiser une importante de dot pour son enfant, à lui offrir quelques percepteurs réputés pour en faire une femme maline et au manière irréprochable. Afin de lui offrir un convenable mariage, de hisser sa famille vers la petite noblesse et de trouver un gendre à la hauteur de son fleurissant commerce.

Bien entendu, ses manigances qui se précisaient au fil des années, étaient bien loin de servir les propres ambitions de sa fille. Elle subirait simplement son destin, enfanterait pour cet homme qu'elle n'avait jamais rencontré. Alors qu'elle atteignait l'âge de dix ans, son père lui annonça avec une grande fierté que les fiançailles étaient officialisées et que dans quelques années, Mélusine pourrait rencontrer et épouser l'homme.

A ses quinze ans et par le plus grand des miracles, un petit frère vint à la vie et survit. Cela ne lui évita son mariage qui survint une année plus tard. Les festivités furent grandes et joyeuses. Le nouveau né en était en grande partie responsable.
Les enfants ne tardèrent à suivre, au nombre de trois, tous réussirent à survivre. Par chance, le premier fut un robuste garçon qui ravisa son mari.

Malheureusement, peu après la naissance de la dernière, la guerre éclata, menée par les nocturnes. Son mari leva quelques troupes pour défendre les terres de son seigneur et les rejoint sur le champ de bataille, laissant femme et enfant seuls, derrière. Et enfermée dans le château, ce ne fut ni l'inquiétude ni le désespoir qui hanta Mélusine mais seulement l'ennui. Un profond ennui.

Et voyant la rapide avancée des nocturnes décida de rejoindre leur camp. Ainsi, une nuit, elle laissa ses enfants derrière aux mains des nourrices. Elle trouva quelques soldats, les convint de la laisser rencontrer le prince de la mort. Sans aucune forme d'empathie, la vampire offrit à l'héritier et sa bien aimée, sa famille. Elle permit à ses troupes de prendre le château de son époux, sans aucune difficulté, laissa les cadavres s'empiler contre la liberté.

Mélusine joua ainsi de sa propre humanité pour multiplier les sacrifices, n'attendant qu'une chose: être libéré de sa mortalité et de sa condition si pénible d'épouse et de mère. Elle reçut cette récompense un an plus tard, à ses vingt-quatre ans.
Au service de son prince, elle multiplia avec d'autres les percés dans le camp ennemi, transforma de nombreux humains avec ou contre leur gré. Les cadavres s'empilaient sous ses pieds mais il s'agissait du prix à payer pouvoir un monde nouveau naître.

La guerre terminée, Mélusine resta le siècle qu'il suivit à Erebos, jouant encore de vampires pour s'établir une fortune. Elle se divertissait sans réellement se poser dans un seul commerce, avec une seule optique. Puis, l'ennui la guetta à nouveau. L'immortalité vint bien vite la lasser de son existence.

C'est à cet instant qu'elle quitta les charmants marais pour vivre à la Capitale. Mélusine créa sa maison close, usant ainsi de la luxure débridée des vampires.
Petit à petit, cela devint un lieu de confiance, un lieu de conspiration dont la propriétaire s'amuse à observer les lamentables échecs, voir à les provoquer.