Physique

Dès sa plus tendre enfance, l'on apprit à Isobel, elle qui devait devenir la Dame De Fairfax. Ainsi, que ce soit en parure ou en démarche, Isobel a tout de la grande Dame. Le port altier, les vêtements soigné et de qualité, les parures faites d'or et choisi avec goût, et la peau douce à, si l'on en croit certain, la saveur du miel.

Ses yeux sont vert à la façon de l’émeraude, une teinte qui semble s'être légèrement accentuée suite à sa transformation, mais qui peut vraiment le confirmer. Un regard farouche, intense et souvent séducteur, qui se trouve entouré d'une chevelure délicatement coiffée chaque matin, de jais, et tombant sur ses épaules. Son visage tend vers l'ovale, à l'image de son corps dont elle prend le plus grand soin depuis toujours.

Ses hanches sont celles d'une femme ayant déjà connue les âpres de l'accouchement de deux enfants, pourtant, elles ne viennent visiblement pas entacer sa beauté ni dénaturer l'ensemble gracieux que semble être son corps. Isobel ne souffre également d'aucune cicatrice visible sur son corps, à aucun endroit. La jeune femme a certes été blessée par le passé, mais jamais suffisamment pour que le temps n'en efface pas la marque.

Psychée

La Dame de Fairfax est une personne qui aime surprendre. Elle y voit là son meilleur apparat, n'hésitant jamais lorsqu'il s'agit de choquer les autres. Que ce soit à la cour du Palais des Plaisir ou où que ce soit ailleurs. Et pour ça, Isobel joue autant de ragots, de rumeurs sur ce qui se fait en son Duché que d'attitude effrontée. La vérité n'est pourtant pas si loin de l'apparence ou des bruits qui courent.

Elle aime le contrôle, et déteste les imprévus. C'est pour ça qu'elle prépare les choses à l'avance, cherchant à anticiper les moindres détails, n'hésitant pas à utiliser les armes en sa possession pour atteindre ses fins. Mentir n'est pas un problème, tromper non plus. Parce que la fin justifie les moyens, si celle-ci est celle qu'elle a décidée.

A la différence de beaucoup de Iona, Isobel respecte moins la vie des esclaves. Elle les sait importants, leur reconnait une utilité certaine, mais dans son fief, si éloigné de Port-du-Roi, les rumeurs parlent à raison de combats de gladiateurs, dont certains finiraient malgré tout par la mort de certains d'entre eux. Isobel ne dément pas cette information, et n'hésite pas à s'en défendre disant que si c'est vrai, la mort n'est pas de son ressort, que tout le monde meurt un jour et finalement, que cela n'est rien d'autres que de la sélection naturelle. Mais malgré cette sélection, elle n'a jamais proposé qu'une seule favorite à la transformation. Cette longévité, la Dame ne l'offrit jusqu'à maintenant qu'à une personne.

Pour autant, la Duchesse qu'elle est ne fuit pas ses responsabilités. Si elle est convoquée à la cour, il est sur qu'elle répondra de sa présence. Si ordre lui est donné de s'offrir une fois de plus à son Prince, ses vêtements glisseront et elle finira par s'offrir sans réserve. Parce que ses terres sont importantes à ses yeux, comme sa position. Et puis, ce n'est pas comme si elle n'éprouvait aucun plaisir. Que du contraire. Du plaisir, elle en a, elle en ressent et ne s'en prive jamais. Pour autant, elle n'est pas de celle qui s'attache facilement. Aimer est une faiblesse. Elle le sait. Elle en a conscience depuis la nuit de sa propre transformation.

Pouvoir

Mon pouvoir porte sur vos peurs. Je les lis en vous, dans votre esprit, et les rend réelles à vos yeux, vivantes à votre conscience. Une hypnose qui peut vous effrayer, vous tétaniser juste assez longtemps pour me donner l'occasion de satisfaire mon envie vous concernant. Bien sur, si vous êtes entraînés à résister aux intrusions mentales, exercer ce pouvoir me demandera un plus haut degré de maîtrise.

Histoire

Ma vie humaine n'était pas parfaite, j'en conviens, mais elle m'allait très bien. Je m'étais fait une raison. Parce que j'avais grandi avec la fatalité d'être mariée à quatorze ans à ce duc de Fairfax. Mariage arrangé par mes parents, ces êtres détestables qui ne voyait en moi que l'occasion de sceller leur alliance. Alors j'avais grandi, en apprenant tout ce qu'il fallait apprendre pour devenir une grande dame, et l'heure venue, fut simplement offerte à cette homme bien plus vieux que moi, méprisable, dans le seul but de le satisfaire et lui assurer une descendance. Des enfants qui naquirent à l'aube de mon vingtième et vingt-deuxième anniversaire.

Kori et Kala, tel était leur nom. L'ainé mon fils, la cadette ma fille. Mes deux joyaux. Ils étaient de loin ce que j'avais de plus précieux en ce monde, les deux seuls êtres en qui je pouvais compter réellement et aveuglément. Les seuls capable d'adoucir mon sort dans cette prison dorée qu'était mon mariage.

Devais-je alors craindre la guerre qui s'abattit sur nous ? Devais-je ignorer que notre Duché ne l'attire jusqu'à nous, cet homme que j'avais déjà croisé avant sa déchéance ? Fairfax était après tout une ville portuaire qu'il avait toujours -je le pensais bien- convoité. Un chantier naval de qualité. Et tout pourtant, je lui aurais donné, en échange de leur vie sauve. Mais alors que ses armées venaient nous conquérir, que la lueur de la vie venait s'éteindre dans les yeux de ma fille et que Kori le défiait de sa lame dans un acte dicté par l'honneur pour avoir tué son père, Imshaël venait l'abattre aussi facilement que l'on éteignait la braise qui s'éteignait.

Tout. Il m'avait tout pris, et me condamna pour j'ignore encore quelle raison à cette vie immortelle. Il figea mon existence, faisant de moi la Duchesse de Fairfax et une nouvelle née qui avait survécu à sa transformation simplement à cause de cette haine profonde qui s'était installé en moi. Il m'emmena chez lui, dans sa cour, pour me dompter, faisant de moi l'un de ses trophées pendant plusieurs années. Je ne lui rendis en aucun cas la tache facile, mais il y parvint tout de même, parce qu'il ne me restait plus qu'une chose en ce monde : la vie. Une vie à laquelle ma mutation me dévoila particulièrement attachée.

La haine laissa progressivement la place aux vices en tout genre, et finalement, la fille timide que j'avais pu être enfant devint celle que j'étais réellement au fond de moi depuis toujours. L'effronterie ressortait, venait me faire jouer à ses jeux en flirtant parfois avec les règles. Devait-il être surpris que Fairfax ne se rendait pas comme les autres ? Probablement pas. Au terme de la guerre, je négociais avec lui mon Duché, jurant à cet être fidélité. Des mots nécessaires, qui n'arrachèrent pas moins ma gorge. Et finalement, je revenais en ma patrie, bien plus au sud-est du Croissant que son fief. Je revenais, pour en prendre le contrôle comme il se devait. Je revenais pour y découvrir la sépulture de mes enfants, et leur en offrir une tellement plus décente.

Doucement, je rendis à ce comté la gloire qui était la sienne, assurant sa survie auprès de son nouveau Prince avec une aisance qui était la mienne. Ses règles, mes principes. Son prix, mes attentes. Je n'avais pas toutes ses considérations pour la vie, mais n'était-ce au fond pas lui qui me l'avait appris en me volant ce que je chérissais le plus ? Alors ma main développa Fairfax, rendant ce duché prospère aux yeux des miens, ravivant son heure de gloire autant que les rumeurs sur mes flirts avec les interdits de mon Prince. Il vint souvent pour s'en assurer, et constata de lui-même la véracité des rumeurs. Je pense qu'il comprit que j'appliquais ses leçons qu'il m'avait enseigné. Oui, il y avait des combats, une arène. Oui, je ne soumettais que peu de noms à la transformations, en réalité aucun. Jamais. Mais j'assurais ma survie, et par la même la sienne, autant que celle du clan. Parce que je savais que Fairfax ne pouvait rivaliser contre son autorité. Et ces terres qui étaient les miennes, s'il avait pu me les donner, il pouvait me les reprendre, comme il pouvait les donner à un autre. Et qu'adviendrait-il alors de leur mémoire, à mes enfants ? Elles seraient piétinées, détruites, ...

Les années passèrent, devenant des décennies, et à l'image de mon mentor, j'affectionnais le faste, le luxe et les plaisirs de la chair. Jusqu'à la rencontrer, celle-là même pour qui mon coeur s'attacha une nouvelle fois. Je la pris sous mon aile, l'éleva comme ma fille. Étrange acte de bonté de ma part, la recueillant alors qu'elle était à peine agée de quatre ans, et découvrit à nouveau ce sentiment que ma nature de vampire exacerba. Elle devint l'une de mes favorites, et finalement, je proposais son nom pour la transformation. La seule fois, unique. Imshaël accepta, et j'opérais l'acte. Je n'avais jamais réalisé qu'en le faisant, je liais encore plus mes mains d'entraves. Car transformé, le Prince exigea qu'elle reste à Port au Roi. Une condition contre laquelle mon sang bouillonna de nouveau de rage, jusqu'à ce qu'il asseye son autorité. Ce serait ça, ou elle serait décapitée sous mes yeux. Il savait, me connaissait. Et qu'importe que je lui abandonne encore et encore mon propre corps, il garda ce nouvel enfant près de lui.

Véritable clé de voûte de mon obéissance à ses désidératas, je continue depuis à le servir à ma manière, si désivolte, si atypique quant aux autres membres de mon clan. Mon attitude choque ? Peu m'importe. Rien n'a d'importance. Rien du tout. Parce que la vie, avant ou après ma mort, s'amuse à tout me prendre. Et que je me plait à lui rendre la monnaie de sa pièce.