Physique

Il y a la beauté douce.
La beauté tendre.
La beauté délicate.
Et puis au cœur du clan Miranna, se trouve une féminité aussi brute que brutale.

Oubliez les robes de satin et les plus belles œuvres des chapeliers de la capitale. De mémoire, très rares sont les vampires pouvant se vanter d’avoir observé Vesper apprêtée comme une dame de la haute. Bien à l’opposé, l’armurière ne dévoile son corps fin qu’à travers de travaillées robes de cuir, de lin noir et d’acier. La seule fantaisie réhaussant le noir profond est une fine cape aux couleurs sanguines, fermement attachée à sa spalière gauche, volant à chacun de ses mouvements.

Ce n’est pas en hommage à la mort que Vesper arbore sa couleur. Non, le jais lui colle à la peau, se mêlant à une longue chevelure sauvage, uniquement domptée pour dégager et dévoiler le visage fin mais ferme de la vampire. Beau. Désirable. Finement dessiné… Ce visage a attiré plus d’une âme et pourtant, Vesper n’en joue que rarement pour charmer. Pas de fard rouge sur les paupières, pas de rose sur les pommettes… Au quotidien, la vampire n’habille pas sa peau. En revanche, pour chaque combat au cœur de l’arène, pour chaque cérémonie ou fête, l’armurière pare son visage de suie. Un masque factice, étrange pour ceux ignorant les coutumes guerrières de son clan et sa famille mais capable de faire ressortir comme nul autre apparat, les prunelles pâles de ses iris.

Bientôt deux siècles que Vesper n’a pris une ride, que son corps n’a guère changé. Transformée aux aurores de l’âge sage, ses années d’humaine lui laissèrent le temps de grandir et à son corps de devenir celui d’une femme sortie de l’enfance. Une silhouette assez discrète mais forgée par le travail de la forge et les si nombreux combats dans lesquels Vesper se délecte à participer.

Ombre que beaucoup désirent délicate.
Créature de chair et d'acier et pourtant femme.

Psychée

Depuis l’avènement des vampires, l’Homme a dû apprendre à reconnaître sa faiblesse, son infériorité mais également son statut de proie. Apprendre que dans ce monde cruel, il n’était plus au sommet. L’Homme était un animal, certes évolué, mais semblable à tant d’autres.
Rares sont les êtres qui ont été forgés comme l’a été Vesper. Dès ses premiers cris, dès qu’elle eut ouvert les yeux, son père a vu en sa progéniture, une future immortelle : une prédatrice.  Il n’est pas étonnant  qu’avoir été élevée comme future vampire dès son enfance et non comme une vulgaire esclave, Vesper n’eut pas à se créer une carapace de caractère caché.

Dans ce monde, la psyché de Vesper put se développement librement.
Libre, voilà un mot simple.
Mais synonyme d’un privilège si précieux.

Intransigeante, sévère, fidèle – il y a les princes, puis les ducs, puis les autres vampires et seulement après eux, les esclaves. Vesper n’a jamais remis en cause l’ordre établi et ne le contredira certainement jamais. La guerrière aime son statut et considère qu’il lui est toujours revenu de pleins droits. Plus que tout au monde, elle respecte les règles et les traditions de son clan et ainsi, voue une fidélité sans faille à Rowena. Et puisque le monde est ainsi fait, puisque les humains sont nés pour servir la caste dont elle est membre, Vesper se montre sévère envers ceux qu’elle possède. L’erreur n’est pas permise et si par malheur, elle se profile à l’horizon… La sanction tombe implacablement. Et une deuxième chance en résulte rarement… Mais cette intransigeance, Vesper l’exige également de ses pairs et d’elle-même. Ne soyez pas étonnés si vous voyez au creux de ses iris pâles, un jugement peu clément.

Honorable, respectueuse – son respect des règles, traditions et de l’ordre établi ne peut qu’offrir à Vesper, une certaine intégrité. Comme le veut l’image de son clan, la vampire est directe et sans grande douceur… Chose que l’on peut reprocher à une jeune femme, à une féminité que l'on pourrait désirer bien plus délicate. Mais en retour, la sournoiserie et la ruse ne sont pas des armes honorables aux yeux de Vesper. La belle préfère une vérité brutale, violente, à un doux mensonge.

Émotive, sensible, passionnée, impulsive – penser que Vesper est une brute sans cœur serait terriblement réducteur. Aussi dure, brutale puisse-t-elle être, la vampire est capable de sentiments doux, passionnés, enflammés… Tout comme la dureté de la vie lui a déjà fissuré son cœur à plusieurs reprises. Mais comme chaque combat rendant plus fort, Vesper s’est toujours relevée, tentant de se promettre que plus jamais, elle ne laisserait son cœur se faire avoir, être aussi faible. Hélas la volonté seule peut-elle suffire à dicter un cœur plus tendre qu’il ne le devrait ?

Vesper n’est pas une mauvaise âme.
Mais c’est le monde et les Miranna qui la forgèrent au cœur des Monts.
   

Pouvoir

Aussi brûlante que ses forges, Vesper contrôle la chaleur. Un pouvoir lié au feu, mais sans flamme.
Elle est capable d’augmenter la température de son corps, suffisamment pour brûler aussi durement que le feu en lui-même. Cependant à de trop fortes températures et si Vesper en use trop longtemps, la température grimpe également dans le reste de son corps, jusqu’à devenir dangereuse pour sa santé…

Histoire

L’histoire de Vesper ne débuta pas par une douce histoire d’amour.
Elle prit son origine dans une nuit ardente entre deux humains, une esclave comme il en existait des centaines dans le clan Miranna et un favori de ce même clan. Pas d’amour, pas de projets à deux, juste un acte qui donna naissance huit mois plus tard à une nouvelle âme : Vesper Kella Dorcane. La petite poussa son premier cri quelques semaines seulement après que son propre père ait réalisé sa renaissance… Et à présent vampire, il comptait bien récupérer la chair de sa chair. Comme le voulait les coutumes, la jeune mère put profiter de sa fille pendant de longs mois, suffisamment pour la nourrir et tenter de lui transmettre sa maigre force. Le monde s’annonçait sombre pour elle, comme pour tous les jeunes humains venant au monde et déjà esclaves à leurs premiers souffles…

Dès ses deux premières années révolues, le paternel récupéra la petite fille… Qui grandit éloignée de sa mère. Jamais l’homme n’avoua le sort qu’il avait réservé à celle qui avait donné la vie. Ce fut que bien des années plus tard que Vesper se douta de la fin tragique que dut connaître sa mère… Mais en vérité, jamais elle n’en voulut à son père. Après tout, il avait fait cela pour son bien, non ?

Bien qu’officiellement esclave de son père devant accomplir quelques tâches de sa condition, Vesper reçut une éducation respectable. Et quand les esclaves de son âge allaient récurer les sols ou commençaient leurs formations plus avancées, la petite fille apprenait l’art de la forge dans celle de son père et à ses côtés. Ce fut une enfance quelques fois rude, mais bien plus douce que celle promise aux autres humains.

Née humaine.
Enfant que son père désirait ardemment transformer.

Pour en faire sa favorite, il mit tant de chances de son côté. Entraînement militaire, lui apprendre à parler, lui offrir une culture nécessaire pour la conversation, lui décrivant les jeux de pouvoirs qui se déroulaient dans tout Haut-Levant…

C’est grâce à son fort caractère, aux enseignements de son père et à la fierté qu’il avait fait naître dans son regard que Vesper obtint l’honneur de devenir favorite. Voilà le but de sa vie : être suffisamment accomplie pour rejoindre son père dans l’immortalité. Tant d’efforts, une vie qui l’éloigna tellement des autres jeunes de son âge que Vesper passa en partie à côté de son enfance et son adolescence. Là où les autres servaient humblement, elle apprenait avec rage. Quand les autres découvrirent leurs premiers émois, Vesper donnait déjà des ordres d’une voix éloignée.

Elle devint vampire sans réellement avoir vécu.
Elle devint vampire bien jeune.
Et ce qui devait être une renaissance, n’était finalement que sa première naissance après dix-huit années d’une longue gestation ordonnée par son père.

Ses premières décennies, Vesper les passa dans son clan et toujours auprès de son père, se perfectionnant toujours à l’art des armuriers et de la forge. Doucement, au fil des années, elle se fit une place dans cette grande famille où elle devint « Vesper » et plus seulement « la fille de son père. ».

Puis, ses pas la menèrent dans le reste du pays, la faisant découvrir des coutumes bien différentes, des philosophies totalement éloignées à celles guerrières des Miranna…
Elle découvrit l’amour pour la première fois, en se perdant pendant trois ans au Cap. Elle découvrit la passion auprès d’une vampire Iona que le destin tua bien trop rapidement. Une perte violente, bien plus que celle de sa mère, qui poussa Vesper à retourner dans les Monts de Mistallin et qui coupa court à sa découverte du monde...

Mais viendra un jour où Vesper se rappellera qu’elle déteste les travaux inachevés.