Physique

Naïa est une beauté douce et éthérée. De taille moyenne, elle est plutôt mince mais affiche de délicates rondeurs bien placées qui laissent une impression de douceur veloutée, d'harmonie soyeuse. Infiniment gracieuse, elle ne semble jamais pressée mais toujours précise et habile. Son pas dansant est élégant et léger, il envoûte par le balancement hypnotique de ses hanches. Tout en elle paraît léger et ondoyant comme l'eau, son élément naturel.
Nymphe des eaux, elle ondule, chatoie et cascade partout où elle passe, laissant derrière elle une atmosphère enchanteresse et aérienne.
Ses longs cheveux d'un brun chaleureux se parent de reflets bleutés et verdoyants au gré des marées et du ciel, tout comme ses yeux dont la nuance oscille du vert doux à l'acier orageux selon les humeurs de son cœur.
Proche de la nature, des animaux qui la peuplent et de la végétation qu'elle aime libre et luxuriante, elle ne porte pour ainsi dire jamais de chaussures et bien souvent pas de vêtements non plus. Elle étouffe rapidement dans les carcans convenables et ne consent à porter quelques voilages ou longues robes souples que si c'est vraiment indispensable.

Psychée

Naïa est avant tout une femme libre et cela la rend un peu sauvage aux yeux des autres.
Souriante, elle paraît évaporée, distraite ou ailleurs mais en réalité, elle est attentive au monde et aux êtres qui le peuplent. Elle écoute avec beaucoup d'attention, elle réfléchit, elle analyse. À force, elle a développé une certaine finesse mais elle ne délivre que rarement les conclusions auxquelles elle parvient, estimant que chacun doit faire son propre chemin dans la vie.
Si elle semble calme et douce, il serait erroné de la croire dénuée de passions. Ses affections comme ses désamours sont aussi intenses que ceux des autres, juste moins visibles, mieux cachés. C'est bien là sa seule pudeur, car elle dit généralement ce qu'elle pense en toute simplicité et spontanéité.
Chaque jour, chaque nuit, elle s'émerveille devant les couleurs, les lumières, les parfums et les bruits. La nature lui parle de mille manières et elle n'aime rien tant que l'écouter. Mais par dessus tout le reste, son élément naturel, c'est l'eau. La mer se raconte au fil du ressac, les embruns sont des caresses et les marées ses humeurs. Dans l'eau, elle s'épanouit, elle se fond et se sent à sa place. Nageuse infatigable, elle ne se lasse jamais d'explorer la côte et les fonds.
Solitaire par la force des choses, elle ne l'est cependant pas par nature et aime partager son monde, ses repas, ses plaisirs. Chaleureuse alors, elle s'ouvre aux autres avec simplicité et naturel.

Histoire

Naïa est née au bord de la mer. Peut-être même dedans, qui sait ? Quoi qu'il en soit, l'eau a toujours été son élément de prédilection, son repère, sa force vitale et sa joie.
Enfant unique de parents simples et aimants, elle a appris avec eux tout ce qu'il y avait à savoir sur le monde marin et sur la pêche dont ils vivaient paisiblement, sans grand faste mais sans difficulté majeure. Heureuse et insouciante, elle aimait déjà vagabonder dans la nature ou nager des heures, se perdre et se retrouver, puis partager avec plaisir ses découvertes.

Adolescente au début de la guerre, elle n'était plus très loin de la vingtaine quand elle fut transformée, un peu par hasard ou par chance, peut-être simplement sans raison particulière dans la confusion de la guerre. Elle se rendait alors utile par sa connaissance des lieux et de la nature, jouant les sentinelles et trouvant des caches ou des passages pour ses alliés. C'est ainsi qu'elle rencontra celui qui allait changer sa vie. Le vampire venait à peine de finir le sevrage d'un nouveau-né, Sidjel. S'ennuyait-il ? Se sentait-il seul ? Avait-il seulement envie de la faire sienne ou de compter ses aptitudes dans son camp ? En tout cas, il ne mit pas très longtemps à se décider à lui offrir sa seconde vie, seulement quelques mois après l'avoir extraite de son village côtier.

La transformation qui s'opéra alors fut d'une violence inouïe pour la jeune femme qui perdit pied rapidement. Adolescente gaie et fantasque, elle sentit se déchaîner en elle des puissances dont elle n'avait pas idée qu'elles existaient. Avant qu'elle ait pu apprendre à les maîtriser pourtant, son père disparut, l'abandonnant à un sort incertain. C'est Sidjel qui combla alors le vide et l'aida à se sevrer, peut-être plus vite qu'il n'aurait fallu ou peut-être trop brutalement. Il eut en tout cas le mérite de ne pas la laisser tomber et s'attacha ainsi son cœur pour toujours.

Loyale et pleine d'affection pour ce frère qui l'avait rendue libre, elle ne put cependant le suivre après la fin de la guerre. Si lui avait besoin d'action, de violence, de se défouler et de dessiner sa propre voie sous ses bottes, elle ne rêvait que de revenir s'épanouir dans le calme du littoral. Elle le quitta alors malgré sa peine pour traverser à nouveau la forêt, s'y enfoncer aussi loin que possible, et retrouver les lieux qui l'avaient vue grandir. il ne restait rien de sa famille et bien peu du hameau et du voisinage, mais assez pour qu'elle ne se sente jamais seule.

Entre Iona et Newind, entre forêt et océan, elle se mit alors à osciller d'un monde à l'autre, puisant dans chacun ce qui la construisait jour après jour. Elle se souvint de son apprentissage de la pêche et reprit donc cette activité. Elle n'oublia pas pour autant les autres, esclaves humains ou frères et sœurs vampires. C'est au détour d'un sentier et dans le plus simple appareil quelle croisa un jour la route de son Prince, Mihall. Il lui plut par certains aspects, lui déplut par d'autres, mais elle conçut néanmoins aussitôt et sans réserve une profonde loyauté à son endroit. Elle avait gardé cette capacité presque enfantine à donner son cœur d'un coup et sans restriction. Si elle savait désormais le préserver des pièges des passions adolescentes, elle gardait cependant assez d'innocence et de fraîcheur pour suivre ses élans en toute spontanéité.

Pendant des décennies, elle vécut ainsi très simplement entre la mer et la forêt, non loin des siens mais pas trop près non plus pour ne pas subir de plein fouet leur brusquerie. Elle ne demanda rien et ne chercha personne, pas même son frère Sidjel. Elle ne s'attacha pas d'esclaves en particulier, se montrant également douce et autoritaire avec ceux du clan qui vivaient non loin d'elle, mais sans jamais abuser de son pouvoir sur eux. Il fallut rien moins que la mort de son Prince pour la faire sortir de sa réserve. Peinée d'apprendre la disparition de celui qui avait su gagner son respect et son affection malgré leurs différences fondamentales, elle resta perplexe devant le choix du rapprochement avec Arwan de Tarak. Il ne lui appartenait pas de contester une telle décision, bien entendu, et elle n'avait pas l'intention de le faire, mais elle estima que le moment était venu e de poser ses questions en personne plutôt que de laisser le monde se dérouler à ses côtés sans intervenir.