Physique

Petite mais bien en chair, l'humaine est plus robuste qu'elle n'y paraît au premier regard. Ses épaules larges, ses cuisses musclées témoignent de sa force et de sa volonté de vivre. Le reste de sa morphologie est pourtant fin et équilibré, des formes discrètes mais tout de même présentes, cachés sous un amas de vêtements. Sa peau blanche est loin d'être sans défaut. Elle s'est battue pour survivre. Pour exister comme elle l'a décidée. Ses cheveux blonds, presque blancs, sont longs et étonnement soignés. Ses sourcils plus foncés encadrent un regard particulier : un œil bleu et un œil décoloré, devenu jaune et aveugle à cause du choc et de la blessure qui l'avait défiguré. Le côté droit de son visage porte de longues cicatrices, plutôt récentes, certainement encore sensibles. Mais la balafre n'a en rien réduit l'harmonie de son visage.

Sa démarche est discrète et elle peut autant se faire oublier que se faire voir. La voix de Yelen est forte et chaude et devient plus aiguë quand elle est déstabilisée. Vêtue simplement, l'humaine ne vous montrera pas facilement une parcelle de sa peau. Chaque cicatrice témoigne de son histoire et celle qu'elle porte sur le visage est déjà trop vous montrer. Ayant grandi dans le froid de la montagne, elle porte souvent des cols roulés et autre vêtements chauds pour disparaître dedans. Malgré ses allures masculines, un doux parfum de fleur se dégage de sa chevelure. Sa coquetterie est discrète et elle ne voudra jamais l'avouer à personne. Cela casserait son image de combattante aguerrie.

Psychée

Ce n'est pas par choix que Yelen est indomptable. Se battre, ne faire confiance à personne, depuis son plus jeune âge, elle n'avait rien connu d'autres. Renfermée sur elle-même, elle préfère toiser les autres et les provoquer pour connaître leurs véritables intentions. Si ses altercations provoquent la violence et les souffrances qui l'accompagnent, la jeune femme se sera prouvée qu'elle avait raison. Il n'y a que ce langage qu'elle connaît. Alors elle ne le craint plus. Mais ce n'est pas le meilleur moyen pour qu'elle s'ouvre à vous. La seule qui a réussi à devenir son amie, l'a fait avec douceur et patience. Il faut gratter un peu pour découvrir les qualités de la jeune balafrée.

Son immaturité n'est plus à démontrer. Elle agit avant de réfléchir, pour le meilleur mais surtout le pire. Récemment, elle a commencé à s'assagir et à comprendre que son destin est entre ses mains. Qu'elle pourrait être mise à la rue, encore une fois, si elle allait trop loin. Cela l'aide à se tempérer. Elle tente de penser à elle, quel avenir lui serait possible en tant qu'esclave ? Bien qu'on lui ai parlé de devenir favorite, l'idée de se soumettre est insupportable pour la jeune femme. Il faut qu'elle vive et explore le monde pour découvrir où est sa véritable place.

En toute circonstance, Yelen est franche, sans filtre. C'est une jeune femme entière, vive d'esprit et son apparente froideur n'est là que pour protéger un cœur tendre et une humaine ingénue face à la vie qu'elle ne connaît pas. Elle peut parfois prendre les choses trop à cœur et s'emporter pour rien. Malléable et crédule, il ne faut pas qu'elle tombe sur un maître malintentionné qui pourrait la détruire. La blonde a besoin de confiance pour avancer. Et pour enfin s'ouvrir.

Histoire

Le mot « famille » ? Non. Elle n'en avait jamais compris le sens. Oh bien sûr, dans la théorie, elle en connaissait l'importance mais elle ne l'avait jamais expérimenté. Seule. Voilà tout ce qu'elle avait été, d'aussi loin qu'elle puisse se souvenir. Élevée par le clan Miranna, dans un élevage d'humain, ses premiers souvenirs sont aussi violents et cruels que la suite de son histoire. Il fallait se battre pour manger. Se battre pour survivre. Et encore se battre pour être choisie. Se faire des amis ? Inutile. S'accrocher à quelqu'un ? Il pouvait mourir si facilement. Yelen a très vite compris qu'elle ne pouvait compter que sur elle-même. Et que la peur était une chose qui consumait les faibles.

Elle ne savait rien faire d'autre que de se battre. Et pourtant son joli minois avait fini par la faire sortir du lot. On l'avait acheté. Pas pour grand-chose, elle savait à peine parler mais elle allait apprendre et devenir une esclave civilisée. En tout cas, c'était l'intention de la vampire qui la possédait. Faire de Yelen, une personne apte à vivre en société. Autant dire que la tâche était ambitieuse.

Ce fut dans cette maison qu'elle rencontra Qamra. La seule personne qui avait su gagné sa confiance. La brune et la blonde, elles s'entendaient comme les doigts de la main bien que le début de leur amitié avait été très chaotique. Cette relation était une bouffée d'air frais comparée au reste de son quotidien. Car la blonde savait parler et bien se comporter, mais jamais elle ne souhaiterait devenir favorite. Ni plaire à qui que ce soit. Les punitions ? La douleur physique ? De douces tortures devant lesquelles seuls les faibles pliaient. Qui jamais n'étaient venus à bout de sa volonté adolescente. Yelen était sauvage et le restera. Ce fut sa maîtresse qui craqua avant elle. Et qui voulut de toutes les manières la détruire, en voyant toutes ses années gâchées par une esclave rebelle.

Elle perdit un œil dans cette confrontation. Et un foyer. Car Yelen n'eut pas le temps de guérir de son passage à tabac, elle avait été immédiatement mise à la rue. Sans collier. Voilà qui amenuisait considérablement ses chances de survie. Mais l'esclave, même défigurée, même en aillant perdu la moitié de sa vision, ne se laissa pas abattre. Rampant jusqu'à la première taverne. Espérant trouver de l'aide quelconque dans ce monde de fou. Et elle en trouva. Qamra bien sûr, avait désobéi pour venir lui porter secours. La cachant chez une connaissance, la sans collier fut soignée et présentée à un marchand dès que possible. Même défigurée, il accepta de la prendre et Yelen repartie en remerciant son amie. Sans elle, elle serait morte. Elle lui était éternellement redevable.

Pourtant, l'objectif de son ancienne maîtresse était presque accompli. Yelen savait lire, écrire, se repérer sur une carte et faire à manger. Se tenir droite et rester silencieuse, discrète en toute circonstance. L'adolescente ne voulait juste pas lui montrer ce qu'elle avait appris à ses côtés. Le marchand qu'elle suivit alors lui fit découvrir les montagnes, lui apprit à bivouaquer et à chasser pour se nourrir pendant leur voyage retour jusque chez lui. Pour la première fois de sa vie, elle se montra docile et reconnaissante. Il s'agissait de sa propre survie désormais. Peu importe qui voulait l'acheter, elle était prête. La souffrance et la peur étaient de vieilles amis. Mais il y avait tant de choses encore qu'elle ignorait sur le monde.