Physique

Ses cheveux tombent, telle une longue cascade d'ébène jusqu'à la chute de ses reins. Toujours relevée, tantôt en chignon maladroit, d'autres en une sublime coiffure élaborée dont ce secret est tût. Il donne l'impression qu'ils ne sont qu'un carré plongeant, encadrant à merveille les fins traits de son visage. Ses yeux sont très légèrement marqués, allongés, d'une sombre teinte. Dont la lumière peut tantôt vous les faire apparaître d'un marron obscur jusqu'à des ténèbres insondables. Son nez est petit, adorable, surplombant ses fines lèvres rougis pour certaines occasions.

Son corps est marqué d'une peau pêche, douce. Dont les nombreux tatouages ne peuvent passer inaperçu. De l'abeille qui orne son abdomen, juste en-dessous de ses seins au bateau qu'il s'est glissé en-dessous. Toile vierge de son ancien amant, ces plus nobles fantaisies ont été couché sur sa peau.
Mais il est rare de pouvoir observer la beauté de cet art discret. Couvert de robes, de kimonos. Nombreux sont les tissus qui pèsent sur son corps et cache sa beauté à la vue de tous. Mais rares sont ceux qui la mettent en valeur. La dureté du travail oblige l'aisance et attise l'usure.

Psychée

L'effroyable réalisme de Nao en agace plus d'un. Incapable de supporter les rêveries des autres, il lui arrive souvent de les briser, avec une certaine malice. A force, l'esclave semble y prendre un certain plaisir.
A ses yeux, l'espoir n'a réellement de place en ce monde. Les humains ne sont que des jouets, qui peuvent, parfois, devenir favori. Là n'est une chance. Juste les capacités d'un mortel à se distinguer des autres, à montrer sa supériorité, à plaire sans avoir la garanti qu'un avenir plus effroyable encore ne l'attend.

Nao espère ne jamais devenir favorite. Son quotidien lui suffit amplement. Car pour elle, le peu qu'un humain puisse posséder ne peut qu'être gagné au prix d'un dur labeur. Et si ce n'est le cas? Il faut travailler plus dur encore. Ainsi, telle est sa logique. Travailleuse déterminée dans l'âme, elle ne se plaint que peu, oublie parfois sa santé pour mériter cette frêle place, ce toit que son maître lui offre.

Cependant, il est possible de remarquer un léger malaise chez l'humaine. En effet, elle a une tendance à disparaître lorsqu'un face-à-face est provoqué avec un vampire inconnu. Anxieuse en sa présence, la fuite est ainsi privilégiée afin de soulager ses élans d'angoisse. Bien sûr, cela ne s'applique à son maître ou encore ses collègues qu'elle croise presque quotidiennement. Ainsi qu'aux humains.

Histoire

Née d'une esclave ayant outrepassée les ordres de son maître, ce dernier ne vit en elle qu'une faiblesse, une infamie. Alors ses deux ans souhaités, il la confia à un marchand. Entre d'autres mains, elle passa encore. Un Shil. Ecrivain émérite, sage protecteur des plus faibles. Il prônait, défendait, dans les rencontres publiques, une condition de vie des esclaves. Harcelé presque ses compatriotes pour faire changer leur vision de ce monde cruel. Pacifiste dans l'âme, il l'éleva avec cette chimère : Les vampires et les humains peuvent être égaux. Peut-être dans cent ans, peut-être dans mille ans mais il le lui répétait sans cesse : "Un jour, ils le seront".

Malgré son jeune âge, l'éducation poussée qu'elle reçut de lui, l'idéalisme de cet homme ne trouva en Nao une terre fertile pour y pousser. Si elle y baigna face à la gentillesse et la douceur de l'immortel, la cruauté du monde ne cessa de prendre sous ses yeux, à mesure les années passèrent. A l'opposée de lui, on pouvait la qualifier de purement réaliste, dès lors qu'elle atteignit ses seize ans. Incapable de croire, il lui arrivait sans cesse de contredire son maître ce qui glissait entre eux de vives débats animés, chacun exposant leur argument à ce sujet, sans aucun ne change ses positions.

Cette douce existence dans ce monde glacé était unique. Cette relation de confiance lui apportait un lot de bonheur inestimable. Il lui laissait tellement de place qu'elle cultivait ses amours ici et là. Allant jusqu'à rencontré celui qui devint son amant, la majorité passée. Celui qui laissa sa marque dans son corps.
Or, quatre ans plus tard, un drame allait chamboulé leur quotidien. Les idées extrémistes de l'homme, malgré son pacifisme, n lui attirèrent que des problèmes. Et quand elles tombèrent dans les mauvaises oreilles, la mort vint l'accueillir. Avec effroi, Nao découvrit la mort de son maître, de son père. Les larmes n'eurent de cesse de couler les trois jours qui suivirent. Sa peine inconsolable ne lui épargna le retour chez son marchand, telle une coquille vide, on la présenta. Sa vente en surprit plus d'un, elle, la première-.

Il était Shil, apprécia l'éducation et l'apparence de Nao. Il sut gagner sa confiance, en lui laissant la place de faire son deuil, lui offrir un toit -loin de ses plus belles années, cela dit-
Cuisinier, il devint son aide, avec bien d'autres esclaves bien entendu. Mais elle fut la seule qui resta à ses côtés malgré la dureté du travail, qui ne trouva jamais à se plaindre et développa une véritable passion en ce domaine inconnu. Elle était là lorsqu'on lui annonça qu'une place était à promouvoir au palais de la Reine. Sans hésiter, Nao sous le coude, sa nouvelle vie allait commençait.