Physique

1m80 pour 82 kgs, Mihall a toujours été une force de la nature. C’est sûrement une des raisons pour laquelle il a été choisi par la Matriarche pour être un de ses premiers-nés. Malgré le temps qui passe, il continue à avoir ce corps d’Apollon – quelques muscles en plus. En tant qu’humain, il était tanné et son corps s’était parsemé de beaucoup de cicatrices du à sa vie dans les bois en tant que chasseur-traqueur. Depuis sa mort et sa vampirisation, il a considérablement pâli, et son corps affiche ses anciennes cicatrices en des traits bleutés, mais cela ne fait que rehausser sa virilité bestiale.

Car lorsqu’il darde sur vous son regard doré de loup ou de panthère, vous ne pouvez pas y lire grand-chose si ce n’est un jugement. Un coup d’oeil et vous êtes classé comme étant intéressant  ou pas. A l’exception de ses pairs, vous êtes forcément une proie… mais méritez-vous son attention ? Si ce n’est pas le cas, écartez-vous, car si vous l’incommodez de trop, il peut vous tuer, comme ça.  La seule chance pour vous, c’est que vous lirez aisément sur son visage tout le dégoût que vous lui inspirez et vous pourrez disparaître de sa vue. Et si vous arrivez à l’attirer, aucune solution pour vous : fuir ou rester sur place, il vous traquera jusqu’à ce qu’il obtienne ce qu’il désire.

Et vous ne l’entendrez jamais. Avec sa démarche souple, il peut être furtif mais rapide. Il n’a même pas besoin de ses sens vampires pour rattraper la plupart de ses proies. Mais pour leur faire peur, les impressionner et savourer plus encore le jeu du chat et de la souris, il aura recours à tous les moyens, surtout les plus injustes.

Quand il n’est pas en chasse, Mihall est habituellement affalé dans son cocon de coussins, en train de savourer vin, bière et nourriture, servi par de bien jolis damoiseaux et damoiselles. Il aime aussi les spectacles de jonglages de lame, ou de cracheur de feu. Le spectaculaire, l’inédit, le dangereux, l’émoustillent, et l’ennui reste son ennemi le plus féroce.
Dans ce moment, son visage perd de sa froideur, pour montrer au sein des traits fins, une bouche généreuse au sourire moqueur en coin. Il aime titiller et moquer, et admettra que ses proches fassent de même. Ses yeux dorés de loup, ou d’aigles, scintilleront d’une vie pourtant longtemps perdue. Son côté félin fait qu’il adore qu’on joue avec ses cheveux, qu’on le coiffe et lui grattouille le crâne. Ses mèches noires et rouges – il aime dire qu’elles sont teintées du sang de ses proies et ennemis – sont toujours élégamment coiffées, en tresses, en cascades, en ondulation… Dommage qu’il faille recommencer, car il se macule régulièrement de la boue, des feuilles et du sang… à croire qu’il fait express pour aller prendre un bain accompagné de ses favoris, le tout suivi d’un petit massage.

Psyché

Mihall peut paraître dichotomique, car le meilleur moyen de le décrire reste encore l’expression « un monstre bestial épicurien ».
Oh, c’est une force de la nature, une bête violente qui aime le sang et la chasse, faire souffrir et se repaître de la chair et de la peur de ses adversaires. Pendant la guerre, il fallait le voir charger presque à mains nues les troupes ennemies en riant, couvert de sang et d’entrailles de la tête aux pieds. Un bon carnage est pour lui le plus beau des cadeaux, et cela l’excitera au-dessus de tout. Il ne s’en cache pas, n’en a pas honte. C’est un vampire provocateur et agressif, un Dieu du Carnage et de la Torture incarné. Pour lui, les humains ne sont que du bétail et il n’hésite pas à trucider des villages entiers pour son seul plaisir. Certaines se baignent dans le lait d’ânesse, lui préfère le sang bien chaud. Ce mépris pour l’humanité explique pourquoi il n’a pas engendré tant d’enfants, laissant justement à ses quelques enfants la mission de peupler le clan de Newind. S’il ne tenait à lui, ils ne seraient qu’une poignée. Il y a très peu d’humains qui ont une quelconque valeur.

Mais comme toute force de la nature, il a un côté paisible. La mer, quand elle n’est pas tempête, le ciel, quand il n’est pas orage, la terre, quand elle n’est pas séisme, le volcan quand il n’est pas éruption. Souvent, on peut le trouver au cœur des forêts en train de faire la sieste dans une flaque de soleil, image de la sérénité suprême. Dans ce cas, les animaux les plus craintifs, comme les oiseaux ou les lapins, peuvent venir à lui, attirés par cette aura de protection et de respect de Mère Nature. Car si Mihall honnit la race humaine, il n’a rien contre les animaux, ses frères de cœur. Certes, il a plus de connexions avec un prédateur. Mais il aime bien prendre la forme d’un cerf ou d’un éléphant. Vu que le sang des animaux ne le nourrit pas, il n’est pas une menace pour eux.
Quand il est apaisé, Mihall est un hédoniste qui aime les jolies choses… Son sens de l’esthétique va vers le simple et le pastoral. Il aime les arts manuels comme le travail du cuir et de la peau… les gravures sur bois et métal… Certains bijoux l’attireront mais tout ce qui est ultra sophistiqué ne l’intéressera pas. Il aime la musique, les flûtes et les harpes, les tambours et trompes ; le vin et les femmes… les hommes aussi, parfois. Cueillir les fruits – plus précisément se faire nourrir des bouts de fruits fraîchement cueillis – nager à minuit, s’étirer de tout son long. Les massages et les compétitions entre « copains » : course, lutte, lancer de javelot…

Il est un peu l’ours qu’il ne faut pas irriter. Laissé dans son palais et ses jardins, il ne sera pas le plus présent et menaçant des Princes. Venez le déranger et vous en souffrirez jusqu’à la quatorzième génération… lui à tout son temps. En gros, il est le fils de l’union d’Arès et de Pan…

Et comme l’ours, son animal totem personnel, il n’est pas très ouvert.Très territorial, il est l’incarnation vivant de la loyauté. Il prendra soin des siens jusqu’à sa mort – la seconde, et détruira sans remords et beaucoup de plaisir ses ennemis. Par ailleurs, il ne peut s’empêcher de donner un surnom à chacun de ses frères et enfants, surnom souvent débile, preuve de son caractère léger. Mais il sera encore plus impitoyable avec ceux de son clan qui trahissent sa confiance. La mort sera une délivrance pour les pauvres idiots qui auront tenté de tourner le dos à leur Prince. Pourtant, des règles, Mihall n’en a pas posé plus ça. Etre loyal à la Matriarche et à sa propre personne, respecter la Nature et les animaux, ne pas tacher les coussins, planter des fleurs et des légumes là où on enterre le reste de son repas ou de son jouet du moment… ah, aussi, ne pas créer de vampires, si on n’est pas Duc ou Duchesse. Ne trouvant que peu de valeur aux Humains, il refuse de donner son nom à n’importe qui. Ainsi il se réserve, ainsi qu’à ses quelques enfants, le droit de vampiriser un humain. Si un de ses « petits-enfants » désire une progéniture directe, il ou elle doit venir au Manoir demander l’autorisation tout en présentant l’humain qui pourrait devenir un de Newind.

Pouvoir

Mihall est le premier de Newind, celui qui a l’âme d’un animal. Contrairement à ses enfants et petits enfants, il ne se limite pas à un totem, mais peut se transformer en n’importe quel animal qu’il a déjà vu et observé un minimum. De même, lorsqu’il a passé suffisamment de temps dans la peau d’un animal, il est capable, sous forme vampire, de décrypter les sons et mouvements des animaux, tels le miaulement du chat, le coassement du corbeau, le vol des grues. Ce n’est pas de la « parole », mais un corollaire de son pouvoir : il connaît les animaux pour en avoir été un.
Cependant, Mihall a une préférence forte pour l’ursidé et considère que son totem personnel est donc l’ours. En « ville », il préféra cependant se transformer en ocelot, question gabarit.

Histoire

De son vivant, Mihall était déjà un chasseur, un peu (beaucoup) braconnier. Vivant dans la forêt près de Temur, il n’était pas coutumier des grandes villes. Déjà à l’époque, il évitait les foules et n’avait pas un amour incommensurable pour ses semblables. Il prêchait déjà une vie plus simple, en accord avec le rythme de la nature, dans le respect de toutes les espèces. Il ne tuait pas les loups pour leurs fourrures ou leurs dents, mais uniquement si la meute se rapprochait trop près des habitations. Et avant cela, il cherchait à comprendre pourquoi les loups changeaient de territoire : quel nouveau prédateur était arrivé ? Etait-ce un feu de forêt qui avait réduit le terrain de chasse ? Les cerfs étaient-ils malades ?
Lorsque la première Lune Noire arriva, en 345, il était dehors, en train de regarder le phénomène avec un certain intérêt. Les cris, non, les hurlements, qui montaient du village suite à l’émergence de Théodora, l’intriguèrent, mais il ne se pressa pas pour aller voir ce qui se passait. Sûrement un voleur ou un amant pris sur le fait et qui se retrouvait pris à partie par la ferveur et la morale populaire. Mihall se souvient distinctement d’avoir craché en direction des maisons, avant de s’en retourner dans sa cabane dans les bois.
Ce fut ce désintérêt placide qui fit que la Matriarche le choisit. Mihall n’eut pas le choix. Attaqué en traître, mordu et forcé de boire le sang de Théodora, il devint un Prince sans qu’il ne l’eût voulu. Pendant quelques jours, il éprouva de la rancoeur envers « Mère ». Il aurait préféré rester un élément du cycle de la vie et de la mort, et d’être tué. La Matriarche lui tint alors un discours bien nouveau : en tant que vampire, il n’était pas réellement soumis à ce cycle, et cela lui permettait d’être juge sans être parti. Il pouvait désormais laisser libre cours à son mépris des Humains, et ré-équilibrer le rapport des choses entre la Nature et l’Humanité.
Mihall accepta cette vérité. Il était le bourreau, bien plus que le juge. Ce rôle, il appartenait à Théodora, et il ne faisait qu’appliquer la sentence. Le crédo de son clan vient de cette profonde loyauté aux principes d’équilibre de la nature et de respect pour Théodora. « Froid dans mon âme, feu dans mon sang », pour être en tout temps prêt à accomplir sa mission, mais à embrasser sa nature réelle de vampire.

Ainsi, il devint le Chasseur, l’Ombre, celui qui inlassablement traquait ses proies et ne revenait que les mains rouges. Parmi les 20 Frères de Sang, il était l’un des plus brutaux, et il commit à lui seul un génocide. Aussi fut-il presque le premier surpris quand il engendra son premier né. Pendant dix ans, il s’était refusé à transformer « ces idiots de tas de viande ». Aucun n’était digne de la condition de vampire. Pourtant, ce soir-là, il rencontra un homme qui, en dépit de sa faiblesse d’humain, lui fit honorablement face, cherchant à protéger les quelques ramassis de bidoche gémissants. Edward était le capitaine d’une milice locale, qui tentait, en pure perte, de se défendre contre les vampires. Mihall mit à feu et à sang – surtout à sang – le village, et nettoya la forêt de tout intrus. ce fut ainsi qu’il trouva Edward. L’homme avait son âge, et se battit comme un beau diable. Sa défaite était inéluctable, et Mihall planta ses crocs dans sa gorge avec la profonde satisfaction d’une victoire bien méritée… Mais il réalisa que pour la première fois, il avait rencontré un homme qui n’avait pas fui, qui avait accepté son destin et qui avait combattu avec une hargne et une violence un peu semblable à la sienne. Cet homme lui ressemblait.
Aussi arrêta-t-il de se nourrir pour proposer à l’homme de devenir son Fils, son premier Né. Ainsi Edward de Newind devint son plus proche compagnon, son bras droit, son Héritier. Avec le temps, il obtint la confiance aveugle de Mihall, pourtant très avare sur ce point. « Doudou », comme il était nommé dans l’intimité, et il fut chargé de la sécurité d’Aubéclat, le territoire des Newind.

La guerre passa et Mihall rejoignit son territoire, pour l’administrer comme bon lui semblait. Il fit établir un grand manoir, un peu rustique, au coeur de la forêt pour les siens, les quelques Ducs et Duchesses qu’il avait consenti à créer, et ses « petits-enfants ». Amateur des belles choses, Mihall aime s’entourer de favoris tous plus beaux et doués les uns que les autres. C’est à ce seul moment où il s’intéressera et respectera un peu un humain. Le reste ? Du bétail à saigner. En bon père de famille, il a crée quelques villages ici et là, à l’orée de la forêt, et les habitants sont autant des garde-manger sur pattes que des travailleurs. A Aubéclat, on est agriculteur, chasseur, cueilleur, forgeron ou sculpteur sur bois. Les enfants qui montrent un don pour le chant, la danse, ou tout autre forme d’art à même de plaire à Mihall, sont éduqués dans une école spéciale, s’ils sont repérés. Ils forment  le groupe qui sera le plus à même d’aller servir au manoir voire de devenir favori.

Mihall arpente souvent son domaine, et soucieux de sa nourriture, chasse souvent des grosses proies  pour tel ou tel village. Il s’occupera d’écarter les prédateurs et suivra les dossiers d’irrigation ou de friches avec intérêt. Contrairement à beaucoup des autres Princes, il n’est pas avide et ambitieux en tant que propriétaire terrien. Il souhaite surtout pouvoir redonner à la Nature les campagnes. Aussi déteste-t-il se rendre à la capitale. Par contre, il voyage souvent, seul ou en petit groupe, pour rendre visite à un autre clan, pour s’assurer que tous respectent l’environnement. Pour un peu, il serait un hippie. Un hippie violent, mais hippie tout de même.