Physique

Azaan semble avoir été battu par mille tempêtes. Malgré sa transformation, il a toujours cet air vieux, las, blasé par le temps qui a laissé sur lui des marques. Des cheveux blancs, une barbe et des sourcils grisonnants malgré la férocité et la profondeur du noir de sa barbe. Des yeux dorés, semblant voir au delà de ce qu'il est possible de voir, cerclés de cernes aussi immortelles que lui. Un visage buriné malgré tout, avec des centaines de sillons, rides et cicatrices. Les plus visibles, trois, sur sa joues droites, démarrant du front et finissant sous ses lèvres, heureusement camouflées un peu par son épaisse barbe entretenue. Il prétend que c'est là le souvenir qu'a laissé une bête féroce, mais nul ne sait réellement ce que cela pourrait être.
Il est percé de ce qui semble être de toute part. Plusieurs fois sur le nez, les oreilles. Chaque piercing est doré, s'accordant parfaitement avec son regard. Cela lui donne une autre férocité, une sauvagerie presque surprenante pour quelqu'un de son "âge".  

Le vieux mesure un bon mètre quatre vingt six, un peu tassé sur lui-même à cause de l'habitude de la vieillesse. Mais c'est bien tout ce qui lui reste de cette antique "vieillesse". Depuis sa nouvelle immortalité, il a pu reforger son corps, le retravailler et l'entraîner avec ardeur et application. Une sorte de rattrapage sur le passé, de désir de retrouver ce qu'il avait pu être avant. Il sait en plus se mettre un peu en valeur, avec un certain sens de l'esthétique, même s'il reste un peu dans une certaine simplicité. Malgré sa noblesse dans son ancienne vie, il avait toujours cultiver le pratique, lorsqu'il s'agissait de se vêtir.

Psychée

“Un sage se doit de suivre aux mieux les vertus. Je t’en ai déjà parlé il me semble. C’est la meilleure chose à faire, tenter de suivre ces vertus. L’humilité, car l’on ne peut rien apprendre si l’on est trop orgueilleux pour se rendre compte que l’on ne sait pas. La Patience, car il est nécessaire de prendre son temps pour étudier sans se laisser aller à la frustration. La Tempérance, car l’on prend toujours plus de plaisir dans un délice que l’on s’offre rarement. La Charité, car donner aux autres, c’est donner à son âme. La Diligence, car il est important de toujours faire les efforts nécessaires pour atteindre son but… Il y en a d’autres, mais peut-être moins importantes que celles-ci, déjà.

Oh, ne me regarde pas ainsi, mon fils. Tu crois que je suis toutes ces vertus sans peine ? Tu sais jeune âme, lorsque j’ai été transformé en vampire… Oh, j’ai abusé de tant de choses. Des plaisirs de la chair, à tel point que les pauvres servantes ne savaient plus me contenir. Tant de vin que j’en contenais plus qu’une barrique. Et ce n’est pas parce que je suis un homme patient que je suis exempt de colère. Tu sais à quel point mes crises de colère peuvent être violentes.

Je peux aussi manquer d’humilité. Cela arrive. Mais j’ai vécu si longtemps, j’ai connu et appris tant de choses, qu’il m’est possible de dire que je suis un Sage, que je comprends, que j’arrive à avoir une réflexion réelle, au delà de l’absurdité des autres. Et puis, j’ai mes défauts, aussi... Ce besoin de contrôler, de diriger, de guider.  C’est pour cela que je suis précepteur, à cause de ma propre vanité. De plus, tu sais que je suis criblé de préjugés, que je m'attache bien trop à l'image que j'ai d'une personne, sans faire attention à ce qu'il y a derrière. Au final... Je ne suis pas si Sage que ça, mais tant que j'en donne l'illusion, c'est suffisant !"

Pouvoir

Le Don de la Lune :

Les yeux dorés d'Azaan sont capables de voir les flux magiques qui l'entourent. Il peut ainsi voir la "concentration" en magie d'une personne, le déplacement de cette dernière en elle. Il peut donc deviner quand quelqu'un utilise sa magie, ou au contraire, s'il y est insensible. En se concentrant sur ce flux, Azaan arrive à comprendre quel est le pouvoir du Vampire lui faisant face.  

Histoire

“Ils me fatiguent tous !” La voix claque comme un coup de tonnerre dans une nuit sombre. “Par la Matriarche, qu’ils m’épuisent tous autant qu’ils sont.” Le vieux semble plus las, s’écrasant sur son fauteuil. “Que ça soit ces animaux de Newind qui se flairent le fondement, ces fourbes de Iona qui se pensent si intelligents et rusés ! Idiots. Tous autant qu’ils sont ! Et ne me parlez ni des Shils et leur fausse sagesse, ni de ces Atlachs aussi brutaux que stupides. Miranna ? Essayez d’enfoncer quelque chose d’autre qu’une arme dans le crâne, pour voir ! Borné comme des ânes.” Il grogne, s’agite dans son fauteuil. “Ne pose pas ce regard sur ce moi, triste malheureux ! Tu crois que nous sommes mieux ? Ah, les Clirwelles, ces Gardiens des prophéties et de la soit-disante Sagesse ! Aveuglés par leur arrogance, leur déni. Si tu dois bien te souvenir d’une chose de ton père, jeune âme, c’est que les clans ne sont que de vagues illusions.”

“Je suis trop vieux. Avant même d’être aussi vieux, j’étais déjà vieux.” Il soupire, longuement, jetant un oeil aux flammes dans l’âtre. Un léger sourire se dessine sur ses lèvres. “Avant d’être changé, j’attendais la Mort, tu sais. La Vraie. J’ai toujours été plus sage que les autres, pas parce que je suis un ancien, non. Mais parce que j’ai vu la Mort. Avant d’être un Vampire, j’étais si vieux. Quand on a proposé de me changer… Oh, quel choix c’était. Imagine. J’avais déjà perdu toute ma jeunesse, mon corps n’était plus qu’un parchemin. Et on m’a proposé le renouveau. Je sais ce que ça fait de vieillir, de se voir mourir, là, petit à petit. Aucun autre Vampire n’a connu ça. Aucun autre ne pourrait ne serait-ce qu’imaginer ça.”

Il soupire à nouveau, se relevant pour se saisir d’un tisonnier, avec lequel il remue le feu. “J’ai connu d’autres Princes que ceux qui existent encore. Mais cela n'a plus d'importance maintenant. Ils sont morts, oubliés, perdus.” Les souvenirs se mélangent à la mélancolie, ornant d’or une période ancienne, trop lointaine pour être souvenue avec exactitude. C’est pour cette raison que l’encre noire de ses mémoires emplissant des étagères entières, reliques antiques de ce que si peu d’autres avaient connus.

Les Anciens Clans. Ceux qui n’en avaient pas. Mais les “prédictions” de quelques illuminés avaient rendu la simple idée de ne faire parti d’aucun clan un véritable crime. Mais lui... Il savait.

"Tu sais, mon fils... Je suis devenu Vampire lorsque j'étais noble. Précepteur à la Cour. C'est d'ailleurs un de mes anciens élèves et apprentis qui m'a changé et rendu immortel. Je pensais qu'ainsi, j'aurais le pouvoir de te protéger... Mais je me suis trompé. Et ta mère en est morte de chagrin." Il pousse un long soupir. "Tu as toujours été arrogant. Tu voulais leur tenir tête, toi le futur Chevalier !" Un très léger rire amer s'échappe des lèvres du Vampire. Il repose sur la cheminée un crâne, visiblement quelqu'un de jeune. Le crâne est en parfait état, d'un blanc immaculé. "Je vais devoir y aller, mon fils. Le devoir m'appelle."

Azaan sourit pour lui même, alors que d'un pas lent, il quitte cet endroit secret, son antre, où nul ne peut pénétrer sans son autorisation. La mort de son fils l'a dévasté, et même 200 ans après, il porte son deuil. Malgré cette souffrance qu'il noie dans ses excès, il essaie de passer le temps en restant actif. Que ça soit conseiller ceux qui viennent chercher son avis, ou enseigner aux jeunes et futurs vampires, Azaan a toujours quelque chose à faire. Et lorsqu'il n'enseigne pas au sein de sa demeure de la capitale, il va se faire quelques amis en jouant de sa langue aiguisée lors des réceptions où il n'hésite pas réellement à s'inviter.