Physique

Aura imposante et mine grave l'ancien héros traine généralement quelques ombres dans son sillage, une attitude qui ne donne pas envie de l'aborder. Il est sévère de figure, militaire de posture, il donne l'apparence d'un être impassible et dangereux. Une feinte qui lui a donné des années de tranquillité, peu abordable donc serein.

A écouter les récits sur ses combats on l'imagine grand et robuste. En réalité il a une taille dans la moyenne, par contre son corps est lui bati pour le combat, marqué par les batailles. Sa musculature est bien apparente mais elle n'est pas si impressionnante, il a toujours compté sur sa vitesse plutôt que sa force. Sous de vêtements amples il cache les stigmates d'anciennes blessures. Son torse et son dos principalement sont marqués à jamais des mauvais traitements infligés alors qu'il était encore mortel. Ce sont des cicatrices, des traits rouges à présent que l'immortalité à figé. Le visage du chevalier est beau, harmonieux malgré la rigidité de ses traits. Ses yeux verts lui donnent parfois un coté songeur, surtout quand il ne souhaite pas impressionner. Il ne sourit pas très souvent, à raison on dit fort volontiers que son sourire est terrifiant. Ses cheveux blonds sont courts, bien disciplinés de façon a ne point le géner. Son épiderme est halé, des années à parcourir les terres dans ses campagnes ont réchauffés sa peau. Klaymor n’apparait que très peu souvent en vêtement de ville, il préfère largement l'inconfort de son armure à la douceur d'une tunique hors de prix. Il n'apprécie guère le luxe et et les fastes, bien qu'à l'aise financièrement il aura toujours sur lui des habits passés de mode ou négligés. Par contre il soigne son armure noire et or, ce métal qui couvre son corps est une seconde peau, un temple qui mérite toute sa dévotion. On le surnomme bien souvent le chevalier noir, cette cuirasse noire imposante qui se déplace dans un vacarme de métal. Il est plutôt fier de l'impression qu'il laisse dans le regard de ses interlocuteurs, surtout que récemment il a ajouté une longue cape noire à sa panoplie.

Psychée

Ce héros est une fraude, vieux souvenir d'un passé balayé par la guerre et l'orgueil de tout un peuple. Malgré les huées dans sa tête Klaymor apparait en toute circonstance comme digne et droit dans ses bottes. Il n'est point adepte des éclats de folie ou d'un emportement sanguin sans justification. On le reconnait à sa mine ténébreuse et son silence gardé. Quasi introverti il ne s'interesse pas aux passagers qui peuplent ses pages de vie, ce n'est pas vraiment une question de malaise sociale, Klaymor n'aime tout simplement pas consacrer de l’énergie a formuler des phrases courtoises et s'investir au sein d'un cercle. Il connait cela, il a déjà donné beaucoup selon lui. C'est une futilité pour un être qui connait deux siècles de mémoire. Les visages passent et les discours se meurent. Pris au piège par une discussion il fera preuve d'un cynisme sous-jacent, mais aussi d'une certaine élégance dans ses paroles. A l'aise finalement dans ses mots, il pourrait facilement séduire et provoquer quelques sourires. Peu logique dans sa manière de fonctionner il parle inconsciemment de façon à attraper ses interlocuteurs et les rendre intéressés par sa compagnie. Lui qui chercherait au fond de lui à les fuir. Paradoxal il connait ses travers et ne cherche pas vraiment à les soigner. Il connait son orgueil, il connait ses faiblesses par coeur. Après avoir voulu chasser l'importun s'il s'accroche c'est à ce moment que Klaymor cherche une opportunité, cela peut être une conquête fugace ou quelques échanges savants qui nourrissent son intelligence. Si sa stature semble faire penser à un monstre d'égo, la réalité est quelque peu différente. Klaymor est rongé par le remord, les souvenirs de ses échecs et de ses errances. Il a abandonné son rêve pour garantir son existence, sa survie si plaisante. Aux plus mauvais moment de ses journées, il s'accuse et se tourmente. En se regardant dans le miroir, il voit la peur derrière ce masque de fierté, il ressent la couardise et la faiblesse de ses mauvaises pensées. Ce sont des éclairs qui traversent la tête et lui font serrer les poings. En intimité il confessera volontiers ses péchés, à de nombreux coeurs amoureux il a révélé son regret. Au fond de lui c'est un romantique qui croit encore à l'absolution et la recherche de pardon. Combien de temps seulement à attendre et espérer ?

On l'imagine bien volontiers violent et brutal. Surement à cause de son aura noire et de sa mine peu avenante. Il aime jouer de cette image, souvent il tranche pour surprendre et faire rire. Il a ce coté flegmatique qui plait et attire. Du chaud au froid, il apprécie de commencer par une menace pour s'aventurer ensuite dans un trait d'humour osé ou moqueur. Pourtant assez coutumier du protocole, plus il vieillit, plus il aime s'affranchir des étiquettes ennuyantes. Il profite de son nom et de sa position pour déborder sur la bienséance, au risque parfois de heurter les sensibilités et les égos. Il n'est pas encore un adepte des scandales et des frasques houleuses, mais avec le temps jusqu'ou poussera t-il ces interdits ? On le dit davantage grognon, capricieux et peu courtois ces derniers temps, son image de perfection se fond de plus en plus dans cette impression de négligence. Un naufrage.

Il demeure un militaire malgré tout dans sa façon d'exister, discipline et loyauté forment son chemin. Bien que les siècles de non guerre ont émoussés ses instincts de guerrier, il demeure prêt à tout instant à prendre les armes. Il ne recule devant rien et aucun duel ne lui fait peur, conscient de sa force et certain de son talent il n'hésitera pas à sortir l'épée. Un orgueil qui pourrait un jour creuser sa tombe.

Si les membres du clan Clirwelle sont connus pour leur sagesse, leur diplomatie et leur science du compromis Klaymor a le visage d'un mauvais élève. Ancien du clan qui autrefois savait tirer sa force de ses paroles, aujourd'hui il n'a plus la patience de jouer encore aux jeux de cour.

Spirituel et presque savant, il aime croire que sa destinée est singulière. Lui plus qu'un autre à une bonne étoile dans le ciel qui suit avec bienveillance son parcours. C'est plus qu'une conviction, c'est une obsession, son chemin continuera jusqu'à la conclusion qu'il mérite.

Lui, il ne pourra jamais s'éteindre dans l'indifférence. C'est une certitude, une douce berceuse qui lui permet de continuer à marcher, encore et toujours.

Pouvoir

Projection astrale

Capacité qui permet à l'esprit de se dissocier du corps physique, la conscience prend une forme éthérée elle est alors intangible et invisible. Une fois activé ce pouvoir permet à Klaymor d'avoir une vue d'ensemble de son espace, ses sens fonctionnent bien mieux. Au dessus de son propre corps  il acquiert une perception très fine de son environnement, chaque détail lui apparait clair et limpide, comme si l'on pouvait prendre le temps d'analyser tout les aspects d'une scène. Au fur et à mesure que la projection s'éloigne du corps, Klaymor voit sa vue se brouiller, les sons s'étouffent. Au dela de 30 mètre  ses sens commencent à perdre en précision et  lorsqu'il dépasse les 100 mètres le monde ressemble à un brouillard de couleur et demeure dans une cacophonie étrange. Dans sa forme éthérée Klaymor ne peut en aucun cas interagir avec le monde physique. Il peut seulement faire entendre sa voix.

Durant la transe Klaymor ne peut bouger et la moindre perturbation avec son corps physique suffit à rompre son pouvoir. La transe peut être assez brève, le chevalier noir maîtrise maintenant suffisamment son don pour avoir un très bon aperçu de son environnement proche, puis mettre fin à la projection dans un délai de quelques secondes. Que la projection astrale soit courte ou longue cela requiers du vampire une quantité non négligeable d'énergie. Au maximum la projection astrale peut durer une heure.

Histoire

Il est né à l'aube de la grande guerre dans une famille taillée pour vivre ce conflit. La maison Erakléa pouvait bien être fier de nombreuses générations offertes en loyauté à la couronne. Tout ces grands hommes dont les silhouettes de pierre habitaient encore le manoir des Erakléa. Klaymor a grandi avec le soucis d'être assez digne par dela là mort à mériter sa place parmi les géants de pierre, ces figures Erakléa du passé. Il est né assuré de son destin. A ses treize ans son père Erakles le jeta très tôt dans la réalité du conflit pour l'éduquer sur sa manière de combattre. C'était une folie, mais en ce temps chaque porteur de lame était important. Aucun repos pour le jeune Klaymor, que ce soit moral ou physique il était une arme que l'on devait encore travailler et aiguiser, mois après mois. Sans esprit de rébellion il a épousé sa condition, il a respiré et vécu cette fin de guerre entièrement. Pendant les journées il n'avait guère de contact avec le reste de sa famille, sa mère Heloïse prenait soin de son coté des soeurs de Klaymor, l'ainée Kléo et ses deux petites soeurs, les jumelles Lyfany et Melissande. Malgré le froid de son éducation il a toujours conservé une flamme d'affection pour ses soeurs. Son premier regret fut de ne pas avoir résisté à son père, d'avoir porté l'épée trop tôt, abandonnant ainsi ses soeurs.. Même la compagnie des amants et amantes était rare, la guerre dévorait tout sur son passage.

Klaymor est né dans un monde en panique, un monde qui bientôt allait connaître sa fin. Sa naissance a précédé de quelques nuits la lune noire en 365. La maison Erakléa fidèle vassale de Belmont III fut l'une des premières forces a rejoindre le roi dans ce conflit. Erakles le patriarche n'a jamais sous estimé cette guerre, il enseigna que la ruine était proche mais que le destin des hommes ne pouvait s'éteindre face à cette engeance de la nuit. L'humanité était l'espoir, la force vive qui méritait les faveurs des Dieux, aucun monstre ne pouvait l'emporter face aux hommes. Malgré leur magie et leur tactique sournoise, qu'importe les sacrifices, le temps finirait par reprendre son cour normal et guérir la blessure des vampires. Klaymor comme les autres soldats, tous ont été nourris par les discours héroïques d'Erakles Erakléa. Dernier Comte de la maison Erakléa.

Vingt ans de guerre qui ont balayés leurs forces et anéantis l'espoir des citoyens. La main qui tremblait encore Klaymor s'attendait encore à lever l'arme, encore un ennemi, encore des crocs et cette force impossible à maitriser. Au début de la guerre les vieux guerriers racontaient que les vampires manquaient d'organisation, c'était une puissance brute et colossale mais aveugle, indisciplinée. La stratégie des hommes pouvait l'emporter par le nombre et la ruse. D'année en année, malgré les Princes tombés leurs armées ne s'épuisaient pas, elles séduisaient au contraire les hommes faibles à l'idée de connaître l'immortalité. L'armée des vampires gagnait aussi en organisation, les jeunes nouveaux nés étaient maintenant des anciens hommes d'arme qui ne se contentaient plus de bondir sur l'ennemi pour sucer son sang. Klaymor a connus sept ans de guerre, les années les plus horribles.

Le chevalier voyait son propre moral diminuer en conséquence devant ce constat si évident. La défaite était proche. Malgré tout il avait promis de suivre son père jusque dans la mort, de protéger ses soeurs jusqu'à la fin. Il avait encore foi en son destin, une foi qui frisait la dévotion. Répété tant de fois pendant son enfance, son esprit était marqué à jamais par cette conviction, son destin était de connaître les hauteurs et de ne jamais retomber. L'air grave quand Erakles Erakléa prononça son dernier grand discours, Klaymor savait pourtant que tout était fini...

Le roi Belmont III était mort, loin des lignes tenus par la famille Erakléa. Une honte, une disgrâce pour Erakles de ne pas avoir été là, de ne pas être mort pour protéger son roi. Comment pouvait-il maintenant soutenir le regard de pierre de ses ancêtres ? Il n'avait pas abandonné pour autant son espoir de voir l'humanité l'emporter. Cependant, maintenant tout ce qu'il souhaitait c'était trouver la mort au combat, une dernière bataille l'épée à la main, plutôt que d'attendre sans rien faire. Comme il savait si bien le faire il réussit à convaincre ses derniers hommes à offrir leurs vies et à rejoindre le roi. Cependant Klaymor ne fut point de cet avis. Avant de se lancer dans la dernière bataille, il préféra conquis par la peur de fuir, fuir pour gagner sa demeure, convaincre ensuite sa famille de partir loin, en exil, loin de ce royaume.

Il n'assista aucunement à la mort brutal et tragique de son père, un père dévasté et trahi par l'absence de son fils. Lorsqu'il arriva au manoir, les flammes avaient déjà conquis le coeur du domaine, il n'y avait que cette chaleur impossible à traverser et quelques cries d'agonie. A l'entrée du chateau les statues de pierre étaient décapités, le blason Erakla de deux clefs croisés brulait dans une indifférence mortelle. Vaincu, Klaymor se souvint alors être tombé à genoux en pensant à ses soeurs et sa mère, en pensant qu'il aurait mieux fallu pour lui de trouver la mort, la bas...

Puis ce fut le noir, l'inconscience par un mal qui venait de le frapper à l'arrière de la nuque. Il se réveilla plus tard dépouillé de son épée, son armure et de sa fierté. Il était prisonnier et esclave d'un monde nouveau gouverné par la nuit. On le savait fils d'Erakles Erakléa, ce mortel qui avait mis un peu trop de temps à mourir du point de vue des vampires. Pour ce seul fait on lui réserva quelques tortures et moments désagréables. Une année avait passé depuis la fin des hommes. Klaymor était toujours prisonnier des vampires, son sort commençait à ennuyer ses geôliers qui ne goutaient plus vraiment de plaisir aux tortures infligées. On lui faisait croire que sa mère avait vendu les siens pour une morsure au cou, que sa soeur ainée avait été violée et vidée de son sang peu avant que le manoir ne flambe, que ses deux petites soeurs étaient maintenant favorites d'un puissant seigneur, deux jouets dociles qui comblaient chaque désir de leur maître. Jamais Klaymor n'a voulu croire ces mots, jamais il n'a laissé ce poison atteindre son coeur. Pour lui, elles étaient mortes, elles devaient être mortes. C'était un monstre de résilience, une âme qui ne se laissait corrompre ou fléchir par le poids des tourments. Il tenait simplement par cette force étrange, les mots, les derniers mots de son père qui lui rappelait son destin. Il développa ainsi une forme de folie, se réfugiant dans ses rêves pour oublier le monde qui l’entourait.

L'héritier Erakléa si certain de son destin devint un sujet de moquerie de ses gardiens et la petite histoire fut raconté de bouche en oreille. Jusqu'à parvenir à la Princesse de Clirwelle, Sibylle. Elle ne ria point de ce malheur, au contraire curieuse elle demanda à rencontrer cet homme né si proche de la lune noire, cet homme qui croyait encore en son destin. Elle trouva alors une chose meurtrie qui n'avait pas abandonné la fierté au coeur de son humanité. Le tuer aurait été une solution à envisager, mais s'il croyait si fort en son destin il avait tant a gagner à rejoindre le camp des immortels. Klaymor tomba sous le charme de la Princesse, ses mots et cette douceur affichée eurent raison de ses résistances. Elle arriva à le convaincre que son destin était peut être grand, mais pour se réaliser, il devait épouser une nouvelle condition.  Elle lui offrit après un an de captivité le merveilleux présent de l'immortalité, d'une étreinte douce et passionnée.

Ce n'était pas un caprice. Sibylle avait compris que le jeune Klaymor pouvait constituer un atout, son nom était bien connu des hommes et son expérience pouvait etre un avantage à la maison Clirwelle. On ne discutait guère les décisions de la Princesse, le temps allait certainement lui donner raison. Si Klaymor Erakléa a abandonné son humanité, l'ancien héros des hommes n'oubliera jamais les mots de son père. Même s'il avait trahi, le héros continuait à croire qu'un jour les hommes pourraient reprendre le dessus, cela semblait être un espoir de fou, mais un espoir invincible. Les premiers moments de sa non-vie Klaymor s'attardait à comprendre sa nouvelle existence, ressentir sa puissance et saisir le sens de ses dons. Il y-avait cette faim constante qui tiraillait son ventre, cet appétit sanguinaire qui le rapprochait des monstres et des engeances de la nuit. Son premier réflexe fut de combattre et ne pas se soumettre, mais bien vite il abandonna car ne pas faire corps avec la bête en lui, c'était se donner à la mort. Au bout de quelques mois il apprit la modération et le calme, c'était une force immobile et sage qui passait des heures à méditer pour expurger de son corps toute pensée empoisonnée. Le sang de Sibylle l'aidait à lutter contre les idées noires, grâce à elle, jamais il n'est véritablement devenu ce monstre qu'il craignait tant. Au moins, dans les premiers temps.

Klaymor jura dévotion à Sibylle, à jamais. Libre à nouveau il fit construire une demeure sur les ruines de son ancien manoir. Il conserva de son ancien habitat les statues sans tête de ses ancêtres, des juges sans regard qui lui rappelaient qu'autrefois il était un homme. Klaymor était un Duc au sein du clan Clirwelle, bien conscient de son rôle politique il devait être une force pour Sibylle et le clan, non le contraire. Il se savait impétueux et peu attiré par les jeux de pouvoir, alors il préféra jouer le rôle de stratège et de chef d'armée. Il se hissa sans peine, année après année à devenir Capitaine de la garde du clan Clirwelle, une fonction qu'il occupe encore aujourd'hui. Son objectif était de créer le moins de vague possible, de ne pas porter ombrage à son clan et à sa Princesse. Malheureusement des rumeurs commencèrent à circuler sur lui... On lui prétait une certaine complaisance pour l'humanité, une certaine inclinaison qui pouvait faire croire à un rejet de la domination des vampires. L'ancien héros des hommes était-il vraiment encore attaché à son humanité, pensait-il que le combat de toute sa vie mortelle n'était pas encore achevé ? Les murmures se transformèrent en écho embarrassant car plusieurs faits donnaient raisons aux voix peu courageuses.

D'abord Klaymor Erakléa demeurait un amoureux des combats, c'était maintenant un soldat sans guerre et le clan Clirwelle n'était pas connu pour mettre en avant le pouvoir des armes. Alors bien souvent le vampire se rendait à Carmin afin de participer à quelques jeux de l'arène. La bas, il avait la réputation d'un duelliste efficace, une lame importante du clan Clirwelle. Il ne reculait devant aucun défi, même si le jeu pouvait entrainer la mort d'un combattant. Klaymor était un champion du clan Clirwelle et à ce titre il a vaincu de nombreux vampires. Chose intrigante, jamais il n'a souhaité participer dans un combat l'opposant à des mortels, jamais. Une ligne de conduite qui souleva quelques critiques, quelques doutes.

On dit aussi que le Duc Erakléa est bien trop soucieux du traitement des esclaves sur ses terres. A de nombreuses reprises il aurait agit contre certains Contremaîtres connus pour une certaine cruauté. Ces actions ont toujours semblé hasardeuses au regard des lois, mais toujours à la limite de l'acceptable. Il y-eut seulement une affaire qui ébranla un temps sa réputation. Il s'agissait de l'affaire Gidéon Forge, contremaître de son état et adepte des mauvais traitements pour les esclaves sous sa coupe. Forge était un vampire de caractère, une personnalité qui n'avait pas pour habitude de plier aux volontés de Klaymor. Malgré tout ses efforts pour l’impressionner Klaymor n'arrivait à rien. Aussi il décida une nuit de lui rendre visite, avec en tête une intimidation à lui soumettre. Le Duc arriva à la demeure Forge sans aucun message d'avertissement, sans prévenir ce chevalier noir accompagné de deux soldats toqua aux portes. Malgré la surprise les serviteurs avaient des ordres, Duc ou non le maître des lieux ne voulait pas être dérangé. On dit que Klaymor Erakléa entra dans une colère silencieuse, avec ou sans invitation il dépassa les serviteurs sans écouter leurs suppliques. Sans discrétion il pressa le pas pour atteindre enfin le bureau de Forge, mais avant de pousser la porte une intuition lui commanda d'activer sa projection astrale. Il était toujours intéressant d'avoir une bonne perception de ce qui pouvait l'attendre. Le chevalier ne resta figé que quelques secondes, le temps que son esprit comprenne la situation du maître des lieux. Après avoir traversé la porte la vision de sa forme éthérée fut assez claire. Forge venait d'être décapité et son assassine tentait de prendre la fuite par la fenêtre. A lire le message de haine laissé sur le bureau de Forge, Klaymor conclua très vite qu'il s'agissait d'un crime de vengeance, une esclave qui avait certainement de bonnes raisons pour agir ainsi. Hésitant dans un premier temps le chevalier se ravisa finalement à intervenir.

La décision prise il préféra retirer sa main de la poignée de porte. Un léger sourire aux lèvres le Duc venait de changer d'avis, il s'adressa d'une voix douce aux serviteurs.

"Finalement, vous avez raison, je m'en voudrais de déranger Gidéon Forge à cette heure. Je reviendrais."

Le chevalier noir fit demi tour. Les serviteurs ne comprirent pas ce changement d'avis si soudain. Ce fut bien évidemment ce qu'ils rapportèrent aux Manteaux Pourpres le lendemain lorsque le corps de Gidéon Forge fut trouvé mort. Après interrogation les Manteaux Pourpres ne purent lier le Duc à cette affaire, il avait simplement changé d'avis. Malgré tout ceci le nom d'Erakléa alimenta encore les rumeurs les plus folles et osées. Klaymor serait un nostalgique de la guerre, un vampire peu convaincu de la défaite des hommes. Certains mortels proches du Duc voyaient un espoir dans son aura. Mais tout cela s'arrêta bien rapidement, car le Duc lui même changea d'avis lors d'un combat à l'arène.

Amoureux donc des combats et peu soucieux de sa réputation Klaymor se rendit aux Jeux de Carmin pour participer à des Joutes et des duels. Le coeur certain de l'emporter il était entré dans l'arène pour affronter un vampire qui avait spécifié vouloir un duel contre lui. Lorsqu'il se trouva au centre de l'arène il eut une surprise en apercevant ses adversaires arriver. Sept mortels armés et équipés de pied en cape, sept âmes qui avaient bien l'intention de ne lui laisser aucune chance. Klaymor tenta un appel, un mot pour arrêter ce qu'il n'avait pas souhaité. Impossible, le public était déjà conquis par cette affiche et le sort en était jeté. Le Chevalier noir usa de toute sa puissance, il prit aussi certains risques en activant sa projection astrale afin d'avoir un meilleur point de vue sur sa situation. Les coups de ses adversaires étaient coordonnés et vivaces, cela ne lui laissait que peu d'opportunité afin de résister et contre-attaquer. Ses perceptions furent insuffisantes pour éviter de grandes blessures, des douleurs qui épuisèrent sa régénération par le sang.  Finalement les sept mortels furent mortellement vaincu, le dernier eut la gorge prise par les crocs de Klaymor, mordant à cette source le chevalier s'abreuva comme un fou, comme un monstre.

Colère et folie se mélangeaient, la souffrance et la peine le condamnaient à boire et à boire jusqu'à la mort du dernier des adversaires. Klaymor Erakléa était vainqueur et le public se leva pour applaudir la performance. Ce moment précis, Klaymor était véritablement devenu le monstre qu'il ne voulait pas devenir, ce jour là, il abandonna définitivement son espoir. Le monde des hommes ne reviendrait pas. Il n'était plus ce héros.

Son comportement venait de changer, il laissait faire maintenant sur ses terres les oeuvres les plus cruelles et les rumeurs à son sujet finirent par se faner, se tarir. Il tenta tout de même de se renseigner sur qui était le responsable de son combat contre ces mortels. Aucun nom ne fut prononcé avec certitude, certaines personnes pensent qu'il s'agit de Sibylle Clirwelle elle même, elle aurait demandé cela pour protéger son enfant et lui faire entendre raison. A aucun moment Klaymor n'a donné d'importance à cette rumeur, en aucune façon sa dévotion pour la princesse ne pouvait souffrir de ces mots blessant. En définitive il a abandonné l'espoir de son vieux père, il a tout renié du héros de jadis.

Aujourd'hui il sert le nouvel héritier de la famille Clirwelle. Peu vorace de pouvoir il n'a montré aucun croc au choix d'héritier de la Princesse pour son départ. Depuis lors il continue à œuvrer pour la grandeur du Clan en étant bien plus absent des compétitions de l'arène.

Ces dernières nuits une autre rumeur est arrivée à ses oreilles. Presque deux siècles sans nouvelles, on aurait aperçu l'une de ses soeurs mortels transformée en vampire. L'être ressemblerait aux descriptions faites par Klaymor, voila le Chevalier face à une nouvelle décision à prendre. Creuser la piste au risque de trouver des réponses blessantes et plonger son âme dans une amère déception, ou ne rien faire. Attendre et espérer.