Physique

Haute d’un bon mètre soixante-seize, Saylen est l’une de ces femmes qui n’a pas besoin de se briser la nuque pour vous regarder droit dans les yeux, elle est élancée, bien que fine.

Ses prunelles sont d’une obscurité rare, elles appartiennent à la nuit, et vous n’y différencierez pas ses iris. Noir d’ébène, tel est son regard. Quand les émotions la prennent aux tripes, il arrive qu'elles soient teintées d’éclats dorés, du moins il s’agit là de l’impression donnée.

Vous ne verrez que rarement son visage à nu, presque toujours couvert par des marques pigmentées.

Sa chevelure, autrefois blonde, est maintenant d’un bleu pâle tressé jusqu’à un certain point en un chignon, avant d’être libérée naturellement. Elle ne les a plus coupés depuis son départ, il y a vingt ans, ce qui n’est pas tressé, ni attaché, lui tombe jusqu'au-dessus des reins. Elle a comme projet de continuer son tressage au fur et à mesure du temps. Les deux côtés de son crâne sont rasés plus ou moins régulièrement pour des raisons pratiques.

Saylen est forte. Elle vit avec la nature, se bat régulièrement -principalement pour se défendre-, se débrouille d'elle-même.. Ses muscles sont finement taillés, sans être trop excessif -bien qu’elle ne manque pas de force, vous l’apprendrez peut-être à vos dépends.-
Si ce qu’elle montre de son corps ne présente aucune marque -quelques cicatrices plus ou moins grosses-, sous ses vêtements se cachent de multiples tatouages de cendre de bois -sur ses cuisses, l’une de ses hanches, son dos, l’arrière de son crâne- dont chacun est un souvenir pour toutes ses longues nuits solitaires.  

L’immortelle n’est pas sans formes, mais elle bande quotidiennement sa poitrine pour l'aplatir et ainsi éviter d’être dérangée dans ses mouvements. De même, elle ne s’habille pas de façon féminine, préférant des vêtements utiles, sans luxe et bijoux frivoles.

Psychée

Savage.

Un animal sauvage. Saylen est un esprit libre, sans maître ni foi, sinon celle de la nature. Elle fuit comme la peste le luxe et le confort, choses dans lesquelles elle n’a pas grandi. Probablement que passer la moitié de sa vie à explorer des terres et des lieux désertés de l’avait aidé à se forger cette mentalité. D’un naturel belliqueux, la jeune immortelle aime les combats, le sang, le bruit du martèlement de ses poings.. L’adrénaline. Sentir son sang ne faire qu’un tour, irradier dans ses veines.. C’est ce qu’elle recherche, car plus que quiconque, Saylen a besoin de se sentir vivante.

Autrement, elle n’est pas cruelle pour un sou. Peu sociable -sans aucun doute à cause de ces longues années, lesquelles elle a réduit au maximum son nombre de contacts avec humains et vampires-, on aura tendance à dire d’elle qu’elle évite le monde, les foules, et qu’il sera plutôt compliqué de l’approcher.

Discrète, secrète. Elle ne se confie pas. Pourquoi faire ? C’est pas comme si ça allait changer quelque chose à ses problèmes que vous tendiez l’oreille. Avec les années, elle a juste pris l’habitude de tout garder pour elle, de régler ses affaires seule, sans l’aide de personne. Cette solitude, inspirée par ses longues nuits dans le creux de places exilées, elle l’enlace.

Saylen ne s’attache que très rarement, aux choses comme aux Hommes. Elle estime que moins elle aura d’attaches, plus simple sera le départ ou la fin, et que quoiqu’il arrive, on ne peut se faire confiance qu’à soi-même.

Dures et douloureuses seront les relations que vous entretiendrez avec elle. Vous pourrez lui décrocher la lune, lui donner le monde sur un plateau d’argent.. Vous ne recevrez même pas le dixième de vos efforts en retour.

Pouvoir

Fulgur.
Le pouvoir de Saylen est la maîtrise de la foudre. Ce pouvoir reste limité dans le sens où elle ne peut l’utiliser que lorsque le temps y est propice, autrement dit, elle ne saurait pas noircir un ciel bleu de son propre gré. Cependant, lorsque tous les éléments sont réunis, elle est capable de faire tomber la colère du ciel.. Avec plus ou moins de précision sur un point donné et fixe.
C’est un pouvoir épuisant, qu’elle n’utilise que très peu. D’une car il lui faut une extrême concentration pour parvenir à être précise, de l’autre car il est également dangereux pour elle.

Quand ses émotions sont trop fortes (colère, tristesse) elle ne maîtrise plus rien et ses pouvoirs s’échappent, la foudre peut tomber alors n’importe où tout comme il ne peut rien se passer.

Histoire

Ni père, ni mère. J’ai jamais eu besoin d’les connaître, tout ce que je sais c’est qu’ils étaient pas là quand j’avais besoin d’eux. J’étais esclave, pas très obéissante d’ailleurs, mais c’est pas le problème. J’ai pas vraiment eu d’éducation, ‘fin, j’ai reçu les bases et le contremaître s’est arrêté là. Je ne me souviens pas vraiment de mon enfance, faut dire qu’elle devait pas être intéressante. Le contremaître ? C’était pas quelqu’un de subtil, il montait vite dans les tours, encore plus contre moi. J’en ai mangé des coups, mais pour être honnête, j’me souviens même pas de sa gueule.

Puis quand je suis devenue une adulte, “une belle femme”, comme il aimait si bien le dire, il a réussi à m’filer au premier venu. Vous savez, je ressemblais pas à ça avant. J’avais des belles boucles blondes, pas que je faisais attention à moi, mais j’étais plus soignée que maintenant.

C’était avant.
Avant d’être récupéré par Hjalmar.

Cet enfoiré m’a attrapée alors que je fuguais. J’aimais pas mon maître, il laissait traîner ses sales mains un peu trop souvent, je crois que j’en avais un peu peur à l’époque. J’avais dix-huit ans au moment où Hjalmar est arrivé, on s’entendait pas super bien. Je l’aimais pas, et même aujourd’hui.. J’peux pas le saquer, et pourtant j’ai que lui.

Mais c’était bien avec lui, parce qu'il ne me touchait pas. Jamais trop compris pourquoi.. Mais ça vous regarde pas de toute manière, si ? C’est aussi à cette période que j’ai rencontré mon familier, un gros ours. Makuto.

Avec Hjalmar, notre relation était un peu compliquée, on ne s'aimait pas et pourtant on était très attachés l’un à l’autre.
Et j’ai voulu devenir vampire. Il a accepté, à une seule condition.


J’ai accepté, mais j’vais être sincère avec vous, à cette époque je ne sais pas si j’en aurais été capable.

Mon sevrage a été long, autant pour lui que pour moi. Mais il était là, et même s'il ne le montrait pas, j’sais que c’était dur pour lui de me voir comme ça. Peut-être que j’comptais vraiment pour lui.. Je n'ai pas vraiment de souvenirs de cette période, mais j’me souviens que Makuto avait bien failli en mourir.

Je ne suis restée qu’un an de plus avec lui, après mon sevrage. J’ai dépassé ses limites, celles que j’avais pas l’droit de franchir d'après lui. Moi j'pense juste qu'il a pas supporté que j'me refuse à lui.

Et même s’il aurait été plus simple d’oublier, j’veux pas, je veux m’en souvenir. Toute ma vie.
Comme ça j’pourrais le haïr tous les jours de mon existence.

Il a tué mon Makuto sous mes yeux, une hache, directement entre les deux yeux. J’sais que j’ai hurlé, j’lui ai tapé dessus, j’l’ai mordu, j’ai pleuré à m’en arracher les yeux, j’avais mal, il m’avait tout donné et il m’arrachait une part de mon coeur pour me punir. Il a eut mes premières larmes, vous savez, de celles qui vous détruisent l’âme.

Cette nuit-là, la foudre est tombée.

Je ne lui ai pas pardonné. Jamais.
Je suis partie sans même jeter un regard en arrière, j’ai disparu du jour au lendemain, avec ce que je portais sur le dos et des pièces d’or que j’lui avais volé. Plus de vingt-ans aujourd’hui que j’l’ai pas revu. Je n’sais même pas s’il me reconnaîtrait aujourd’hui. Tout a changé, j’ai passé des années à faire la seule chose qui me permettait de m’évader : explorer.

Pas besoin de m’étaler sur ce que j’ai fait tout ce temps, c’est bien trop long, et ce sont des souvenirs que je ne garde que pour moi.

Mais si y a bien une chose que le temps a pas changé, c’est que j’suis toujours incapable de le rayer de ma vie.

Il a toujours été le seul à être dans ma vie, à prendre soin de moi, j’ai jamais rien connu d’autre.



Et je crois que j’en ai besoin aujourd’hui. Peut-être qu’il a besoin d’moi aussi ? Ou il s’en fiche, j’verrais bien en arrivant.

Je pense pas que j’aurais le coeur à lui dire, j’le déteste toujours autant, mais il m’a manqué.